L’Ukraine laisse planer la possibilité d’un boycottage des Olympiques

Le ministre ukrainien des Sports, Vadym Guttsait
Photo : AP / Efrem Lukatsky
À quelques jours d’une importante réunion du Comité international olympique (CIO), où la réintégration des athlètes russes et bélarusses sera à l’ordre du jour, l’Ukraine réitère sa position pour leur suspension.
Le ministre ukrainien des Sports, Vadym Guttsait, s’est montré très critique face au désir du CIO de rouvrir la porte aux athlètes russes et bélarusses.
Peu importe les conditions, un retour de ces athlètes sur la scène olympique ne ferait qu’exacerber l'iniquité qui existe entre athlètes des deux pays.
« Nous, nous ne pouvons pas nous préparer pour les Jeux olympiques dans des conditions normales. Et pendant ce temps, les Russes possèdent toutes les ressources nécessaires pour s’entraîner chez eux, à la maison. Ils dorment la nuit, mais nous ne dormons pas la nuit. »
Le CIO doit présenter la semaine prochaine les possibles critères d’admissibilité pour les athlètes russes et bélarusses, alors que les compétitions de qualification pour les Jeux de Paris approchent.
L’instance internationale avait initialement recommandé l’exclusion de la Russie et du Bélarus pour des raisons de sécurité, peu après l’invasion de l’Ukraine. Elle invoque maintenant une possible participation des athlètes des deux pays sous une bannière neutre, sans symbole national.
Le CIO affirme qu’une exclusion persistante pourrait causer une forme de discrimination fondée sur la citoyenneté.
Des athlètes ayant affiché leur soutien à l’armée russe ne seraient pas admissibles à une réintégration.
Si les critères de réadmission sont faibles, alors pourquoi avoir banni la Russie (il y a un an) pour la réintégrer aujourd’hui, juste avant les Olympiques?
s’interroge Vadym Guttsait, qui dirige également le Comité olympique ukrainien.
Il n’écarte pas la possibilité d’un boycottage de l’Ukraine, aux Jeux de Paris, mais seulement en cas de dernier recours.
On souhaite prendre part aux Jeux olympiques, mais sans la Russie et le Bélarus
, a-t-il déclaré. Mais cette décision (de boycotter) serait prise en collaboration avec nos athlètes et les fédérations, et après avoir entendu leur opinion.
M. Guttsait a remporté l’or olympique en 1992 en escrime, alors qu’il était le coéquipier de Stanislav Pozdnyakov, maintenant président du Comité olympique russe.
La Russie demande la réintégration de ses athlètes, mais aussi de son drapeau et de son hymne national.
La décision finale du CIO dépendra des nombreuses fédérations qui gouvernent les différents sports, et les avis sont partagés.
L’escrime et le judo permettent cette année aux Russes et aux Bélarusses de participer à leurs événements, mais pour le moment, aucun athlète n’a pris part à une compétition.
La Fédération internationale de hockey sur glace a exclu mercredi les équipes de la Russie et du Bélarus de tous ses Championnats du monde pour la saison prochaine. La Fédération internationale d'athlétisme a aussi décidé jeudi de maintenir leur suspension.