ChroniqueHockey Canada veut que le hockey junior modernise ses pratiques

La LCH regroupe les ligues de niveau junior majeur de l'Ontario, de l'Ouest et du Québec.
Photo : La Presse canadienne / Peter Power
Le nouveau commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, sera présenté à la presse jeudi après-midi à Montréal. Il entrera en fonction le 8 mai prochain. Et avant même qu’il se présente au bureau, l’un des premiers dossiers portés à son attention proviendra vraisemblablement de Hockey Canada, qui souhaite voir le hockey junior majeur moderniser ses pratiques.
Depuis que l’ex-juge Hugh Fraser a accepté la présidence du conseil d’administration de Hockey Canada il y a quelques mois, cette organisation s’est fixé comme objectif de devenir la meilleure fédération nationale au pays. Rien de moins.
Or, les nouveaux dirigeants de Hockey Canada estiment que le temps est venu pour le hockey junior majeur canadien, c’est-à-dire la Ligue canadienne de hockey (LCH), d’adhérer au Bureau du Commissaire à l’intégrité dans le sport (BCIS). Hockey Canada s’est jointe au BCIS en octobre dernier, mais en ce qui concerne le monde du hockey, l’autorité du BCIS se limite pour l’instant aux équipes nationales.

Mario Cecchini est le nouveau commissaire de la LHJMQ.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Le BCIS est chargé de recevoir les plaintes relatives au code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport. Le BCIS mise sur une équipe d’enquêteurs indépendants qui sont en mesure d’intervenir lorsque des participants formulent des plaintes relatives à leur milieu sportif.
En plus de gérer les plaintes, le BCIS peut, s’il l’estime nécessaire, mener des évaluations d’un milieu sportif afin d’enquêter sur d’éventuels problèmes systémiques.
Bref, le BCIS est un outil qui semble spécifiquement conçu pour répondre aux problèmes de gouvernance auxquels la LHJMQ et les deux autres ligues junior majeur sont confrontées, notamment, depuis qu’un groupe d’anciens joueurs a déposé une demande de recours collectif contre la maltraitance infligée aux plus jeunes joueurs devant la Cour supérieure de l’Ontario.
La LCH (les trois circuits junior majeur canadiens) n’est toutefois pas soumise à l’autorité de Hockey Canada. Elle est plutôt une partenaire de la fédération nationale. À ce titre, la LCH gère elle-même, à l’interne, les plaintes qui sont formulées par des joueurs ou d'autres participants.
Quand les dirigeants de la LHJMQ avaient comparu à l’Assemblée nationale il y a quelques semaines, cette situation avait été vivement dénoncée par le député Vincent Marissal, de Québec solidaire.
On demande à un jeune de 16 ou 17 ans de prendre le téléphone et d’appeler la vice-présidente d’une ligue pour se plaindre d’un comportement probablement inadéquat et parfois même illégal. Ce n’est pas sérieux. Le moins qu’on puisse faire, c’est de revoir sérieusement le mode de traitement des plaintes
, avait plaidé M. Marissal.
Lors de son passage à l’Assemblée nationale, l’ex-commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, avait annoncé l’élaboration future d’un code du vestiaire
que toute personne devrait obligatoirement respecter pour être admise dans les vestiaires de la LHJMQ.
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Dans les cabinets des ministres concernés, tant à Ottawa qu’à Québec, cette ébauche de solution semble n’avoir convaincu personne. Il semble d’ailleurs que Hockey Canada jouisse du soutien total d’Ottawa dans sa démarche visant à faire adhérer les ligues junior majeur canadiennes au BCIS.
Et selon les informations qui circulent, le fédéral souhaite que cet engagement de la LCH survienne rapidement. Le hockey junior majeur est actuellement considéré comme un mauvais élève qui n’accepte pas de faire ses devoirs pour offrir à ses athlètes un milieu plus sécuritaire.
Les dirigeants des ligues junior majeur canadiennes ont l’habitude de discuter avec les ministres des sports provinciaux ou avec les gouvernements provinciaux lorsque des problèmes surviennent. Mais ils semblent de plus en plus attirer l’attention à Ottawa.
Encore récemment, selon certaines informations qui circulent, le ministère fédéral de la Justice aurait examiné la possibilité de modifier le Code criminel pour abolir les bagarres au hockey junior.
Il y a un peu plus d’une semaine, en pleine période de crise, les dirigeants d’équipes de la LHJMQ ont voté pour l’abolition des bagarres. Les ligues junior de l’Ouest et de l’Ontario n’ont toutefois pas annoncé d’intentions semblables.
Bref, cette demande de transparence et de modernisation des pratiques de la LHJMQ et des deux autres ligues junior majeur constituera un intéressant test pour le début du mandat de Mario Cecchini.
À son arrivée en poste, le nouveau commissaire de la LHJMQ devra aussi veiller à réparer
les relations de sa ligue avec le gouvernement du Québec.
Selon ce qu’on entend, les relations de la LHJMQ avec l’actuelle ministre québécoise des Sports, Isabelle Charest, n’ont vraiment pas été harmonieuses au cours des dernières années.