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Marie-Michèle Gagnon « veut se découvrir »

Une jeune femme sourit à la caméra, en chandail, assise dans une chambre avec une charpente en bois.

Marie-Michèle Gagnon

Photo : Marie-Michèle Gagnon

Marie-Michèle Gagnon sera présente en Principauté d'Andorre, à Soldeu, pour les finales de la Coupe du monde de ski alpin, afin de saluer une dernière fois le public dans une descente d'honneur et de remercier toutes les personnes qui l'ont soutenue et aidée durant sa carrière.

C'est le temps des bilans pour Gagnon alors qu'elle s'apprête à quitter le grand cirque blanc, un mois après avoir annoncé sa retraite lors des Championnats du monde de Méribel.

On espérait la voir le week-end dernier à Kvitjfell, en Norvège, pour les dernières épreuves de vitesse avant les finales la semaine prochaine, mais la Québécoise, qui célèbrera son 34e anniversaire à la fin d'avril, a choisi de ne pas y participer.

Ma décision d’arrêter s’est prise à la fin de décembre, rappelle-t-elle dans un entretien avec Radio-Canada Sports. J’ai vraiment ressenti que c’était ma dernière saison. Puis, il y a eu ma mauvaise chute à Cortina [le 20 janvier]. J’ai vraiment eu peur et j’ai été chanceuse de ne pas me faire mal.

Comme j’avais déjà un pied dans la retraite, ça a été difficile mentalement, admet celle qui a pris part à trois Jeux olympiques, avec pour meilleur résultat une 8e place à la descente de Pékin l'an dernier. Bien sûr, je suis une combattante et j’ai voulu essayer de retrouver le goût de skier.

Un mois après avoir annoncé sa retraite lors des Championnats du monde de Méribel, Marie-Michèle Gagnon discute avec notre journaliste Philippe Crépeau.

Elle s'est donc rendue en Italie la semaine suivante, mais n'a pas aimé du tout ses sensations lors de la seconde descente d'entraînement qu'elle a terminée au 33e rang, à plus de 3 secondes du meilleur temps.

Crans-Montana, c'est une piste que j’adore, où je me sens bien, mais ce que j’ai ressenti m’a fait comprendre qu’il était temps d’arrêter, fait-elle remarquer. C’est pour cela que je n’ai pas pris le départ à Crans-Montana et que je ne suis pas allée en Norvège.

C'est donc le 24 février que s'est terminée sa carrière de skieuse de haut niveau en Coupe du monde après 272 départs, 5 podiums et 2 victoires.

« Je vis bien avec la décision, parce que c’est la mienne. »

— Une citation de  Marie-Michèle Gagnon, skieuse canadienne
Des supporteurs tiennent des banderoles avec le nom et le visage de Marie-Michèle Gagnon.

Lionel Agoutin (en bleu) et d'autres supporteurs encouragent Marie-Michèle Gagnon.

Photo : Lionel Agoutin

Marie-Michèle Gagnon termine sa dernière saison au 29e rang en super-G et au 36e rang en descente, ce qui l'exclut des finales de la saison, réservées aux 25 premières dans chacune des disciplines.

Comme je savais depuis quelques courses que c’était fini, j'ai choisi de faire une descente d'honneur, explique-t-elle. C’est une façon pour moi de célébrer avec les gens dans ma dernière course. Je ne voulais pas disparaître après Crans comme ça et retourner à la maison.

Comme nous prenons notre retraite, notre première retraite, en même temps, Travis et moi, nous allons faire une descente costumée ensemble. Nous allons vivre une situation unique, se réjouit-elle.

Une fois passé ce moment de réjouissance qui suscitera assurément son lot d'émotions, Marie-Michèle Gagnon pourra clore ce chapitre de sa vie et commencer à écrire le prochain au gré de ses envies et de celles de son partenaire .

Pour la prochaine année, on veut se donner le temps de vivre. Peut-être voyager, peut-être rester à la maison, mais on désire être libres de faire ce qu’on a envie de faire, ne pas s’attacher à de gros projets. Bien sûr, on fera des préparatifs pour l'avenir.

« On veut se découvrir individuellement et en couple. Ce sera comme une année sabbatique. »

— Une citation de  Marie-Michèle Gagnon

Son fiancé Travis Ganong souhaitera peut-être s'investir dans une initiative qu'il a lancée cet hiver en partenariat avec l'organisation non gouvernementale POW (Protect Our Winters, Protégeons nos hivers).

Une initiative soutenue par la fédération américaine de ski. Ainsi, tous les membres de l'équipe américaine portaient cette saison des combinaisons représentant une photo satellite des glaciers qui fondent.

Une skieuse debout dans la neige tient ses skis et ses bâtons, regarde sur sa droite et sourit.

Mikaela Shiffrin dans la combinaison POW pendant les Championnats du monde de ski alpin

Photo : Getty Images / JEFF PACHOUD

Ganong a remis à la Fédération internationale de ski (FIS) le 16 février une pétition signée par 250 athlètes, dont 17 Canadiens, pour lui demander d'en faire plus afin de contrer les changements climatiques.

Notre sport est en danger, peut-on lire dans le texte de présentation de la pétition. Nous sommes conscients des efforts de la FIS, mais nous estimons qu'elle n'en fait pas assez.

C’est un projet qui interpelle tous les athlètes d’hiver. On a besoin de la neige, affirme Gagnon, l'une des signataires de la pétition. C’est une initiative qui nous fait chaud au cœur, qui est importante pour les futures générations, pour la Terre au complet, pas juste pour notre sport.

C’est important pour nous, les skieurs, de porter le message. De montrer que chaque individu peut avoir un impact positif et qu'on peut en avoir collectivement aussi.

Une skieuse casquée sourit et brandit les bras dans l'aire d'arrivée.

Marie-Michèle Gagnon quitte le monde du ski de haut niveau.

Photo : Reuters / Giovanni Auletta

Marie-Michèle Gagnon souhaite choisir des projets qui l'allumeront, après une vie d'athlète de haut niveau réglée comme du papier à musique qui l'a poussée parfois dans ses retranchements.

Aurais-je été une femme différente sans le ski de haut niveau? C’est difficile à dire, admet-elle, car je n'ai pas vécu autrement, mais c’est une bonne réflexion que je n’ai pas encore faite. Je suis encore dans le monde du ski en ce moment.

Disons que tenter d’être la meilleure du monde, c’est vraiment difficile, ça prend beaucoup de résilience, de patience, de discipline, conclut-elle. Si les entreprises aiment engager d’anciens athlètes, c'est parce que ceux-ci ont appris à persévérer surtout quand c’est difficile.

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