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Infrastructures sportives : France et Québec, même combat

Une piscine extérieure.

Des bouées de corridors dans une piscine

Photo : Radio-Canada

Agence France-Presse

Vieillissant, sous-dimensionné... Le parc des équipements sportifs en France a besoin de plusieurs milliards d'euros pour se remettre à niveau, une manne financière qui tarde à venir. Bref, cette situation rappelle celle que vit le milieu sportif québécois.

Le problème n'est pas nouveau. La France n'a pas assez de gymnases, de piscines ou de terrains de sport par rapport aux besoins de sa population.

Plus du tiers des 300 000 infrastructures sportives que compte l'Hexagone datent d'avant 1985, et selon une étude de la banque BPCE rendue publique en janvier, plus de la moitié de ces équipements n'ont jamais fait l'objet de travaux.

Le chantier semble immense, représentant une enveloppe de plusieurs milliards d'euros pour pallier ce déficit.

Sur une trajectoire raisonnée, on estime qu'il faudrait au minimum, sur une échéance de quatre ou cinq ans, une enveloppe de 2,2 à 3 milliards d'euros (de 3,1 à 4,3 G$ CA) par an, estime Vincent Saulnier, secrétaire général de l'Andes (Association nationale des élus du sport).

La fenêtre des JO 2024 (26 juillet au 11 août 2024) en France a certes remis cette question sur le haut de la pile, mais l'effort semble bien loin des besoins.

En 2021, une mission parlementaire, pilotée par le député Belkhir Belhaddad, avait déjà montré ce besoin de financement en pointant le vieillissement et l'inégalité d'accès. La mission avait conclu à la nécessité d'une loi de programmation pour la période 2025-2030 avec 500 millions d'euros (725 millions $ CA) par an.

L'héritage des JO passe nécessairement par la question des équipements, confirme le député, estimant que sous Emmanuel Macron, le gouvernement n'a jamais mis autant d'argent.

Difficile partage du gâteau

Pour 2023, 192 millions d'euros (278 M$ CA) transitant par l'Agence nationale du sport (ANS), dont l'une des missions consiste à corriger les inégalités territoriales en matière d'accès aux pratiques sportives, sont fléchés pour les équipements.

Il faut ajouter à cela les projets financés par le Fonds vert (enveloppe de 2 milliards d'euros). En tout, on est à près de 400 millions d'euros (580 millions $ CA) par an entre 2021 et 2024, estime Belkhir Belhaddad. Mais il faut arriver à pérenniser ces enveloppes.

Et c'est là tout l'enjeu. Il y a trop peu de crédits qui ne sont pas exceptionnels, juge l'ancien député Régis Juanico, désormais expert en politique publique sportive.

Le 100 m féminin.

Le 100 m féminin

Photo : Getty Images / Richard Heathcote

Pour cet ex-parlementaire, l'une des pistes devrait consister en une nouvelle ventilation des taxes affectées, qui représentent près de 480 millions d'euros (695 M$ CA) par an en cumulant les prélèvements sur les paris sportifs, la FDJ et la taxe Buffet.

Près des deux tiers de cette manne sont versés à l'État, et le tiers à l'ANS. Il faudrait faire l'inverse, et on pourrait alors avoir un début de plan pérenne, assure-t-il. Un plan vertueux, corrobore Vincent Saulnier.

Le plan Macron lancé en octobre 2021 par le président de la République pour rénover et créer 5000 équipements sportifs de proximité est un bon signal, estime Vincent Saulnier, mais insuffisant, selon le sénateur Jean-Jacques Lozach.

Les lendemains olympiques font peur

Le risque d'une décompression post-JO inquiète également certains acteurs, qui craignent une baisse d'intérêt pour ce problème une fois l'événement passé.

On a quelques signaux d'inquiétude quant à la part réservée aux équipements structurants dans la loi de programmation de finances, avec peut-être une baisse envisagée vers 2025, précise Vincent Saulnier.

Le sujet, ce n'est pas forcément les JO. Les équipements, c'est un sujet sur lequel il faut travailler sur le long terme et de manière continue. Ça nécessite un investissement lourd, et il faut le faire de manière régulière, note Ludovic Roye, président de l'association des DTN.

Si on veut donner accès au sport à la population, c'est un enjeu majeur, ajoute-t-il.

L'un des points noirs reste les piscines : près de 62 % des 4000 que compte la France datent d'avant 1985. On a un vrai problème avec les piscines, reconnaît Régis Juanico.

Il n'est jamais trop tard, mais il faut prendre ce sujet à bras le corps si on veut une évolution significative, déclare Jean-Jacques Lozach.

L'engouement tant espéré se produit avec les JO, entraînant une hausse de la pratique sportive, mais tout n'est pas encore rassemblé pour pouvoir accueillir plus de personnes.

C'est un peu une occasion manquée, regrette Vincent Saulnier.

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