Les Canadiennes comptent terminer le travail à la Place Bell
Marie-Philip Poulin et Ann-Renée Desbiens
Photo : The Canadian Press / Jacques Boissinot
Les Canadiennes sont là où elles souhaitaient être à la veille de l’ultime rencontre de la Série de la rivalité contre les Américaines. Après s’être partagé équitablement les six premiers duels, les deux formations en découdront mercredi à la Place Bell, à Laval, pour les honneurs de ce nouveau chapitre entre les deux nations voisines.
Après avoir perdu les trois premiers matchs de la série, le Canada a créé l'égalité lundi grâce à une victoire convaincante de 5-1 dans un Colisée Vidéotron de Trois-Rivières bondé.
La foule, enthousiaste d’assister à une rare présence de l’équipe nationale en sol québécois, a laissé sa marque sur cette rencontre que le Canada a menée dès la quatrième minute de la première période, et ce jusqu’au coup de sifflet final.
Une ambiance de fête encore palpable à l’entraînement mardi à l’Auditorium de Verdun.
Les sourires étaient en évidence malgré l’intensité des exercices. Les joueuses savent qu’elles ont l’occasion de renverser une fois de plus leurs rivales devant une foule qui leur sera à nouveau favorable. L’entraîneuse adjointe de l’équipe canadienne, Caroline Ouellette, ne pouvait souhaiter un meilleur scénario pour sa formation.
Même si l’enjeu de la série demeure modeste, les Canadiennes nourrissent de grandes ambitions pour le match de mercredi qui aura des airs de répétition pour les grands rendez-vous à venir.
Depuis le début de cette série-là, on voyait le match d'hier comme la demi-finale, puis le match de demain comme la finale
, explique Caroline Ouellette, qui compte six titres mondiaux et quatre médailles d’or olympiques.
Chaque fois que tu peux vivre ces moments-là, ça t'aide à te préparer pour les Championnats du monde ou les Jeux olympiques. C’est pour cette raison-là que [la Série de la rivalité] a été dessinée avec sept matchs, parce qu'on sait qu'il y a de bonnes chances que ça aille au match ultime.
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Lundi soir, le Canada n’a accordé que 15 maigres tirs en 60 minutes de jeu. De rares occasions de marquer auxquelles Ann-Renée Desbiens a résisté pour protéger l’avance de son équipe. Elle n’a cédé qu’une fois, en troisième période, devant Kelly Pannek.
La capitaine Marie-Philip Poulin était élogieuse à l’endroit du travail de sa coéquipière.
C’est de voir à quel point elle est calme, souligne Poulin. Elle est tellement confiante devant son filet. Hier, on en riait, mais je pense qu’elle a touché la rondelle plus que nous toutes. Elle a battu plusieurs fois l’échec avant des Américaines juste par une passe.
Desbiens, qui semble taillée sur mesure pour les grands duels, a brillé lors des trois plus récents rendez-vous d’envergure : le titre mondial en 2021 et 2022, ainsi que les honneurs olympiques à Pékin, en 2022.
Son succès ne vient cependant pas sans y laisser quelques heures de sommeil…
On essaie toutes d’approcher les matchs de la même façon. Par contre, je vais être honnête, j'avais pris cette approche-là au match de la médaille d'or olympique et je peux te garantir que je n'avais pas dormi le soir d'avant
, a-t-elle confié en riant.
Ce ne sera pas un match de médaille d'or olympique, mais c'est certain qu'on l'approchera de la même façon, avec la même intensité, et on veut gagner chaque fois, aucun doute là-dessus.
Récompensée avant le début de la rencontre pour la carrière exceptionnelle qu’elle connaît, la capitaine Marie-Philip Poulin a atteint le plateau des 200 points avec l'équipe nationale grâce à un but en fin de rencontre.
Pour moi, ça n’aurait pas pu mieux arriver, avec une passe parfaite de Brianne Jenner
, fait remarquer Caroline Ouellette, qui a amassé 242 points durant sa carrière. Elle est l’une des quatre autres joueuses canadiennes à avoir franchi ce plateau.
Les deux ont commencé ensemble dans l'équipe des moins de 18 ans, ce sont deux grandes amies au sein de l'équipe, deux leaders incroyables. Quand Brianne lui a présenté la rondelle, elle lui a dit : "On va te suivre, peu importe où tu veux aller."
Un peu de réjouissance
Les trois joueuses québécoises n’étaient pas les seules à savourer les ovations de la foule après la victoire à Trois-Rivières. Caroline Ouellette a aussi pris le temps d’apprécier la soirée, qu’elle savait très importante pour le hockey féminin dans la province.
Comme québécoises, chaque occasion que nous avons de jouer au Centre Bell, à Boisbriand, et demain à la Place Bell, on l'apprécie tellement. Puis on veut montrer aux Québécois et aux Québécoises ce que l'équipe canadienne est capable de faire. On veut inciter ou inspirer les jeunes garçons et filles à s'intéresser au hockey.
Selon l’ancienne capitaine de l’équipe nationale, les récentes victoires des derniers mois offrent un éclairage nouveau après les jours sombres qu’a connu Hockey Canada au cours des derniers mois.
« Je pense que toutes les victoires récentes d'Équipe Canada, incluant celles de notre équipe, ont redonné beaucoup de positif à notre sport. Je suis une jeune mère, j'ai deux jeunes filles, mais si je n’étais pas issue du monde du hockey, est-ce que je m'intéresserais à ce sport-là, avec l'ombre qui plane au-dessus? »
On a besoin de positif, et je pense que nos athlètes ne pourraient pas être de meilleurs modèles pour cette génération-là, de la façon qu'elles se comportent, qu'elles s'entraînent, qu'elles se préparent, qu'elles soient en entrevue ou avec les amateurs. Chaque occasion qu'on a d'être au Québec, je pense que ça peut avoir un impact incroyable.
À l’issue de la Série de la rivalité, le Canada se préparera pour la deuxième défense de son titre mondial le 5 avril prochain à Brampton, en Ontario.