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Le triathlon virtuel des Arena Games s’amène à Montréal

Il court sur un tapis roulant.

Le Québécois Jérémy Briand a participé à son premier triathlon virtuel à Londres en 2022.

Photo : Gracieuseté : Super League Triathlon

Pierre-Yves Robert

Un triathlon virtuel, tenu au Québec en plein hiver, entièrement à l’intérieur et devant public : c’est la proposition surprenante des Arena Games, un nouveau format de triathlon qui jumelle technologie et performance. Il rassemble des athlètes d’élite et est organisé en Amérique du Nord pour la toute première fois.

Le 25 février, le Parc olympique de Montréal accueillera une quarantaine de triathlètes de pointe, dont le Sud-Africain Henri Schoeman, gagnant du bronze aux Jeux olympiques de Rio en 2016, la légende canadienne Lionel Sanders, vice-champion du monde du prestigieux Ironman d'Hawaï en 2017 et 2021, et la championne nationale junior Noémie Beaulieu.

Plutôt que de s’élancer pour 1500 m de nage, 40 km de vélo et 10 km de course à pied, Sanders et compagnie enchaîneront 6 fois (3 en qualifications, 3 autres en finale) des petites distances sans quitter les contours de la piscine. Au menu : 200 m de nage, 4 km de vélo stationnaire à haute intensité, et un sprint de 1 km à la course sur tapis roulant. Oh, et surtout, un public captivé par un écran géant pour suivre les avatars virtuels des participants.

On n’obtient jamais cette chance de courir devant des spectateurs au triathlon. Normalement, on voit seulement le public au départ et à l’arrivée. Les Arena Games ajoutent une nouvelle dimension à notre sport, dont une portion de divertissement qui met les athlètes en valeur. Pour moi, c’est l'avenir du triathlon professionnel, dit Lionel Sanders, champion du monde du triathlon longue distance en 2017.

Exit l’asphalte, bonjour Zwift

Imaginés par Super League Triathlon, un circuit parallèle à celui des Séries mondiales, les Arena Games se veulent une expérience immersive permettant d’étirer la saison du triathlon. Née durant la pandémie, l’idée a survécu aux mesures sanitaires et attire des athlètes de haut niveau. L’un d’eux, le Québécois Jérémy Briand, est séduit par l’agilité qu’offre ce format novateur.

C’est un format de course qui donne plus de points qu’une coupe continentale [le niveau inférieur à la Coupe du monde, NDLR] et qui s’insère bien dans une planification, surtout en début de saison. Au Québec, on doit s’entraîner à l’intérieur une bonne partie de l’année. Pour moi, ce n’est pas un gros dépaysement de retourner sur les plateformes que j’utilise pour mon entraînement!, explique en riant le triathlète de Sainte-Julie, classé 81e au monde.

Si le sport électronique est généralement associé aux jeux vidéo, la réalité virtuelle n’empêche pas les palpitations cardiaques, au contraire. En profitant d’un partenariat avec Zwift, une application de cyclisme et de course en ligne qui permet aux utilisateurs de concourir dans un environnement virtuel, les Arena Games proposent une expérience différente, une évolution du sport électronique où les spectateurs font partie de l’action.

Il pédale sur son vélo stationnaire.

Jérémy Briand, lors des Arena Games de Londres en 2022

Photo : Gracieuseté : Super League Triathlon

Traditionnellement, le spectateur qui assiste à un triathlon ne voit pas beaucoup les athlètes, ajoute Patrice Brunet, promoteur de l’événement à Montréal. Avec un triathlon virtuel, on reste assis dans son siège sans manquer une minute de la course. On peut suivre toutes les données en direct. Et comme la compétition dure 30 minutes, l’excitation est au rendez-vous.

Ce modèle offre aussi un défi nouveau aux athlètes. Avec son environnement contrôlé et ses petites distances, la puissance et l’intensité sont primordiales pour avancer, tant vers la finale que dans l’univers Watopia, nom donné au monde virtuel de Zwift.

Je me sens chez moi dans ce monde virtuel, indique Lionel Sanders, qui utilise l’application créée en 2014 pour s’entraîner depuis plusieurs années. En compétition virtuelle, c’est la puissance qui règne. Quand on court à l’extérieur, on connaît parfois le tracé par cœur. Ici, c’est l’inconnu pour tout le monde, et c’est la vitesse qu’on atteint pendant 10 minutes qui fait foi de tout.

À Montréal… en attendant les Jeux olympiques?

Premier arrêt de trois au programme, l’étape montréalaise des Arena Games représente le début de la saison pour plusieurs athlètes. Suivront des rendez-vous à Sursee, en Suisse, puis à Londres. L’occasion de retrouver sa vitesse pour Lionel Sanders et de bâtir la forme et les sensations du côté de Jérémy Briand.

Lionel Sanders s'amène en gagnant au triathlon Ironman 70.3 de Saint George, en Utah.

Lionel Sanders a participé à plusieurs triathlons Ironman, et évolue sur le circuit professionnel depuis 2013.

Photo : Getty Images / Donald Miralle

J’ai 35 ans, et je dois rivaliser avec des jeunes de 20 ans. La vitesse et l’âge ne se mélangent pas très bien, ajoute le gagnant de quatre Ironman.

Je commence l’entraînement, alors je serais content de simplement me rendre en finale, avoue Briand. La saison va jusqu’en novembre, alors mes attentes pour Montréal ne sont pas super élevées. Mais de concourir au Québec sera spécial. L’idée est de prendre du plaisir.

L’aspect plaisir ne se retrouve pas que dans les discours de Sanders et de Briand. C’est même ce qui a poussé Patrice Brunet à présenter les Arena Games dans la métropole québécoise, une propriété excitante qui attire les meilleurs triathlètes du monde.

On fait ça pour inspirer les jeunes à adopter de nouvelles pratiques sportives, et pour faire découvrir le sport du triathlon.

Concourant sur la scène professionnelle depuis 2013, Sanders croit même que le modèle du triathlon virtuel se retrouvera un jour aux Jeux olympiques. Son raisonnement? C’est un sport au potentiel immense, qui gagnerait à faire connaître ses athlètes.

C’est impressionnant de voir des athlètes d’élite pousser la machine au maximum pendant 10 minutes. Avec les avatars, on pourrait s’inspirer de la boxe. Pourquoi ne pas faire des entrées d’athlètes divertissantes? Intégrer de la musique? Inciter les spectateurs à crier à chaque dépassement? J’aime l’idée d’un triathlon devant une foule en délire. En tout cas, j’irais certainement voir ça!

En attendant de se retrouver aux JO, le triathlon virtuel commence son ascension là où ceux de 1976 ont eu lieu. Pas mal comme point de départ.

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