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Le Canadien James Crawford sacré champion du monde du super-G

L'homme est soulevé par ses coéquipiers, entouré de deux drapeaux canadiens.

Le Torontois James Crawford est champion du monde.

Photo : Reuters / LEONHARD FOEGER

Radio-Canada

Le Canadien James Crawford a été sacré champion du monde du super-G à la surprise générale, jeudi à Courchevel, devant le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde et le Français Alexis Pinturault.

Je ne m'attendais de toute évidence pas à ça aujourd'hui, a convenu Crawford. J'ai offert une performance constante du haut jusqu'au bas. Je me suis élancé du portillon de départ avec une idée claire en tête au sujet de l'endroit où je voulais me retrouver, et la manière dont je voulais skier.

Un skieur casqué, de face, effectue un vol plané, pendant une descente.

James Crawford à Kitzbühel en 2021

Photo : Getty Images / Alexander Hassenstein

Dixième à s'élancer sur L'Éclipse, le Torontois a dévalé la piste en 1 min 7 s 22/100, soit un tout petit centième devant Aamodt Kilde et 26 centièmes devant Pintureault, titré mardi au combiné alpin.

Crawford était en retard sur Kilde à la mi-parcours, mais il a négocié la dernière portion à la perfection pour décrocher la victoire et procurer au Canada sa 11e médaille, la quatrième d'or, de son histoire dans le volet masculin des mondiaux de ski alpin. Les femmes, elles, en ont remporté 18.

Quand j'ai franchi le fil d'arrivée, j'étais un peu surpris, a reconnu Crawford. C'est assez invraisemblable de se dire qu'on va se retrouver dans un livre d'histoire en tant que champion du monde canadien. Je ne m'attendais vraiment pas à ça aujourd'hui.

Erik Guay est le seul autre représentant de l'unifolié à avoir savouré l'or en super-G avec son succès il y a six ans à Saint-Moritz, où il avait aussi décroché l'argent en descente.

Six ans après son titre de champion du monde, Erik Guay commente la victoire du Canadien James Crawford au super-G lors des Championnats du monde.

C’est incroyable! Je trouvais que Kilde avait fait une belle descente sans faute. Quand j’ai vu la descente de Jack, qui était plus lente en haut de la piste, mais plus rapide au fil de la descente, et quand il a gagné par un centième, je ne pensais pas que quelqu’un d’autre pouvait l’accoter, peut-être Marco Odermatt. Il a toute une touche Jack Crawford. [...] C'est un jeune homme avec beaucoup de talent, a déclaré le skieur canadien le plus décoré de l'histoire, retraité depuis novembre 2018.

Guay se réjouissait également que, comme à ses belles années, le Canada continue d'accumuler les médailles aux Championnats du monde. À son époque, Jan Hudec avait enlevé l'argent en descente en 2007, puis John Kucera et Guay avaient enchaîné avec les titres mondiaux en descente en 2009 et 2011 respectivement, avant que Dustin Cook ne crée lui aussi la surprise avec l'argent au super-G en 2015. Deux ans plus tard, Guay avait mis un point d'exclamation à son illustre carrière aux mondiaux, tandis que Manuel Osborne Paradis l'accompagnait sur le podium du super-G avec le bronze.

Un skieur lève son bras droit dans les airs.

James Crawford réagit en franchissant la ligne d'arrivée au terme du super-G.

Photo : Getty Images / LIONEL BONAVENTURE

Crawford s'est assis dans la chaise du meneur pendant une heure, hochant la tête en signe d'incompréhension et se mordant le bout des doigts jusqu'à ce que le dernier participant ait franchi le fil d'arrivée.

À l'aube des mondiaux, c'était facile de se mettre beaucoup de pression sur les épaules puisque tu n'as qu'une seule occasion, a-t-il rappelé. Mais de la façon dont je skiais et dont je me sentais, je ne ressentais aucune pression. Ce n'est pas parce que je ne croyais pas en mes chances de gagner, mais simplement que ça ne m'a pas traversé l'esprit.

Un autre Canadien a réussi à se glisser dans le top 10. Brodie Seager (+0,67), de la Colombie-Britannique, a pris le 9e rang. Son compatriote Jeffrey Read (+0,7), de l'Alberta, a terminé 11e. Quant à Broderick Thompson, il n'a pas franchi l'arrivée.

Je pense qu’il y a une très belle équipe côté vitesse chez les hommes en ce moment, avec en tête John Kucera [entraîneur de l'équipe de vitesse masculine, NDLR]. Ce n’est pas juste Crawford qui a bien fait aujourd’hui, il y a Brodie Seger et Jeffrey Read qui sont parmi les 12 [premiers]. Ils se poussent tous les jours, ils ont de bons camps d’entraînement. Le futur s’annonce quand même bien pour l’équipe de vitesse, a poursuivi Guay.

Il s'agissait de la deuxième médaille de Crawford dans des compétitions majeures, après celle de bronze en combiné alpin l'an dernier aux Jeux olympiques de Pékin. Il avait aussi fini 4e en descente aux JO de 2022.

James Crawford soulève les bras sur le podium.

James Crawford avec sa médaille de bronze à Pékin.

Photo : Getty Images / Alex Pantling

Crawford n'a toujours pas triomphé en Coupe du monde, mais il compte trois podiums, dont deux cette saison en descente, à Bormio et à Beaver Creek en décembre.

Cette saison, le skieur de 25 ans n'était même jamais parvenu à faire mieux qu'une 6e place en super-G, à Bormio. Sa meilleure performance dans cette discipline, il l'avait réussie à Kvitfjell (Norvège) l'an dernier en terminant 2e, soit son seul podium en super-G.

J'ai essayé d'atteindre le cercle des vainqueurs depuis deux ans. Je n'y suis pas vraiment parvenu, mais aujourd'hui les astres se sont alignés aux Championnats du monde, ce qui rend tout ça beaucoup plus agréable. C'est incroyable!, s'est-il exclamé.

Ce que je souhaitais quand j’ai pris ma retraite, c’est qu’il n’y ait pas de creux pendant plusieurs années. Et je suis vraiment content. On l’a vu aussi avec Valérie Grenier qui est montée sur le podium cette année en slalom géant. Maintenant, avec Jack Crawford aux Championnats du monde, ça donne espoir aux Canadiens. J’étais sur la montagne aujourd’hui avec ma gang de U14 et tous les jeunes et les entraîneurs parlaient de la belle victoire de Jack Crawford. Ça s’annonce bien pour le ski au Canada, de conclure Guay.

Les deux hommes se font une accolade, sourire aux lèvres.

James Crawford célèbre sa victoire en compagnie du Suisse Marco Odermatt.

Photo : Reuters / LEONHARD FOEGER

La surprise Crawford est d'autant plus grande que deux skieurs régnaient en maître sur le super-G cet hiver : le Suisse Marco Odermatt, 4e du jour, et Aamodt Kilde, qui se sont partagé les victoires en super-G sur le circuit, avec un avantage pour le Suisse, qui en a gagné quatre contre deux pour son meilleur ennemi norvégien.

Aamodt Kilde décroche toutefois sa première médaille mondiale, deux ans après avoir dû renoncer aux Championnats du monde de Cortina d'Ampezzo en raison d'une blessure.

J'aurais pu faire mieux dans un virage en particulier, mais c'est à cet endroit que Crawford m'a battu aujourd'hui, a admis Kilde. C'est un gars qui peut être rapide partout, car il est agressif et qu'il prend des risques. Et la neige ici ressemblait beaucoup à celle qui tombe habituellement en Amérique du Nord. C'est un bon skieur, et c'est la raison pour laquelle il a triomphé aujourd'hui.

Son grand rival Odermatt est peut être encore plus déçu. Lors des deux dernières saisons, le Suisse de 25 ans a terminé à 10 reprises sur un podium de Coupe du monde en 13 super-G courus.

Radio-Canada Sports webdiffuse les épreuves avec Geneviève Simard et Philippe Crépeau à la description. Pour les détails, consultez l'horaire des diffusions.

Jacinthe Taillon présentera aussi les Championnats du monde de ski alpin sur ICI TÉLÉ les 11 et 12 février de 15 h à 17 h.

Sa domination cet hiver avait été freinée par un coup à un genou, mais il avait été souverain dès son retour, dominant les deux derniers super-G, à Cortina d'Ampezzo, avant les mondiaux.

En amont de la compétition, il ne parlait d'ailleurs plus que d'une gêne superficielle. Auteur d'une excellente deuxième partie de course, Odermatt a manqué de vitesse dans le début du tracé.

Toujours en quête d'une première médaille mondiale, le champion olympique du géant à Pékin l'an dernier aura l'occasion de se rattraper dans la descente dimanche, avant une dernière occasion au géant le vendredi 17 février.

Avec les informations de Agence France-Presse, et La Presse canadienne

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