Canadien et Sénateurs : des objectifs différents avant la pause
Les Sénateurs ont vaincu le Canadien 5-0 samedi dernier.
Photo : USA Today Sports-Marc DesRosiers
Ce titre, il faut le lire vite, car, après tout, l’objectif reste le même pour tout le monde : gagner.
Dans ce dernier match avant la pause de neuf jours du CH, essentiellement, il s’agit d’être – citons Martin St-Louis pour l’occasion – constant dans le processus
. C’est donc dire ceci : fidèle aux désirs de l’organisation de voir le groupe s’améliorer collectivement et les joueurs individuellement.
Pour les Sénateurs, l’adversaire du jour, le défi est autre. Ottawa vogue sur une de ses bonnes séquences de la saison après avoir vaincu les Islanders, les Maple Leafs et le Canadien samedi soir.
Les voilà en quête d’une quatrième victoire d’affilée qui pourrait les envoyer à six points d’une place dans les séries. Certes avec une pléthore de rivaux à dépasser, mais il n’y a pas de petits gains dans cette ligue.

Après avoir été déclassé 5-0 par les Sénateurs à Ottawa samedi, le Canadien a l'occasion de se reprendre face à cette même équipe mardi soir.
La campagne a pris une triste tournure pour les Sénateurs, pourtant parvenus à un autre stade de leur reconstruction que le Tricolore et placés sous les feux de la rampe par leur directeur général qui avait d’abord dit, il y a 18 mois, que la reconstruction était terminée avant d’ajouter, l’automne dernier, qu’il souhaitait être acheteur cette saison, et non vendeur, lorsque la date limite des échanges approchera.
Ni l’un ni l’autre de ces scénarios enthousiastes ne s’est encore concrétisé, bien qu’on ne sente toujours personne piaffer d’impatience dans la capitale fédérale. L’avenir semble encore radieux même s’il tarde à arriver.
Tu veux rentrer dans une saison avec des attentes. On rebâtit depuis plusieurs années à Ottawa. On amène des jeunes, on fait des échanges pour aller en chercher. Quand tu rentres dans une saison avec beaucoup d’attentes, c’est motivant pour nous. On veut des attentes, on veut être compétitifs, on veut être des séries année après année… Mais on est au courant que ça n’arrive pas du jour au lendemain
, a laissé tomber le défenseur des Sens, Thomas Chabot.
Ça n’arrive pas du jour au lendemain : il n’y a aucune vérité plus criante que celle-ci, prononcée mardi matin au Centre Bell, on vous l’assure.
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Il ne reste que peu de temps à l’équipe de Dorion pour lui prouver qu’il vaudrait la peine d’être acheteur d’ici au 3 mars. Disons qu’une victoire mardi est presque un passage obligé pour que ce soit le cas.
Dans le camp montréalais, on aura plus d’une semaine pour panser ses plaies, nombreuses. Rappelons que neuf joueurs sont toujours sur la liste des blessés du CH, dont sept attaquants. On atteint la dizaine en comptant Cole Caufield.
Martin St-Louis a d’ailleurs refusé de parler de ses plans pour cette relâche.
Je demande à mes joueurs d’être présents, je vais faire la même chose
, a-t-il lancé, sourire aux lèvres.
Je veux qu’on soit impliqués et pas en pause. On doit se concentrer sur la journée et faire nos affaires. Je suis content de la façon dont on se comporte sur la glace et c’est ce que je veux voir ce soir
, a ajouté l’entraîneur.
Une autre chance
Dans ce contexte, il s’agira peut-être d’une dernière occasion, pour le moment et pour des joueurs rappelés de la Ligue américaine, de se faire valoir, que vous pensiez à Alex Belzile, à Rafaël Harvey-Pinard ou à Jesse Ylönen.
Belzile a habilement contourné six questions sur la suite des choses après la pause et sur son état d’esprit à l’approche de ce match possiblement ultime dans son cas.
Je ne suis pas dans une chaise pour m’asseoir sur mes lauriers. Ça fait longtemps que je suis dans le hockey professionnel et c’est comme ça tous les jours. Je ne pense pas que tu puisses jamais être dans une position confortable […]. J’aimerais ça rester. C’est bon d’avoir toujours le couteau entre les dents, jamais dans une zone de confort. Il faut toujours en vouloir plus, ça garde la flamme allumée
, a assuré l’attaquant de Saint-Éloi.
Une flamme éteinte brûle moins bien, il faut le lui accorder.
Harvey-Pinard et lui ont impressionné l’entraîneur depuis leurs rappels respectifs. Belzile a amassé quatre passes en quatre matchs et s’est trouvé sur la glace lors de quatre buts de son équipe à cinq contre cinq et lors de seulement deux buts de l’adversaire.
Le ratio tombe à quatre et trois dans le cas de Harvey-Pinard, lui-même auteur de trois buts et d'une aide en six matchs.
Le Tricolore enverra Jake Allen devant le filet. St-Louis déploiera à nouveau une formation à 11 attaquants et à 7 défenseurs.