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Justine Dufour-Lapointe fière d’avoir osé à ses débuts en ski libre

Elle souffle après une descente.

Justine Dufour-Lapointe

Photo : AP / Rick Bowmer

Diane Sauvé

Il fallait voir l’exaltation de Justine Dufour-Lapointe à la ligne d’arrivée de sa toute première descente de ski libre, dimanche, pour comprendre sa fierté.

La spécialiste des bosses et double médaillée olympique, qui s’est mise à cette nouvelle discipline cette année, a terminé au 6e rang de la première épreuve de la Coupe du monde (Freeride World Tour).

Elle regroupait 10 participantes et avait lieu à Baqueira Beret, en Espagne.

L'athlète de 28 ans n'était pas peu fière d'avoir osé lors de cette première, et malgré les risques. Il faut d'abord savoir qu’il n’est pas permis de faire des descentes d’entraînement afin de reconnaître le parcours.

On est habitué de me voir faire des sauts périlleux arrière chaque fin de semaine en bosses. Mais ici, l’environnement, ce n’est pas la même chose, explique la championne olympique.

« Ce n’est pas aussi sécuritaire, pas aussi balisé. Tu peux atterrir un saut arrière sur une roche, puis mourir, quoi. Il y a des risques énormes. »

— Une citation de  Justine Dufour-Lapointe, skieuse

La seule façon de se préparer est de faire une inspection visuelle avec des jumelles. Et il n'y a pas deux chances d'épater la galerie. Il existe donc plusieurs raisons d'être nerveuse avant le départ.

La cadette des sœurs Dufour-Lapointe y est allée d’un saut périlleux arrière pour ses débuts – la seule skieuse à tenter une manœuvre – et a franchi la plus grosse falaise du côté féminin. Ce qui lui a valu, dit-elle, le respect de la communauté.

« Je n’ai pas atterri [mon saut], mais je pense que ça a quand même envoyé un hyper gros message au Freeride World Tour… Je suis vraiment fière de moi. Je suis vraiment fière d'avoir osé et de l'avoir fait. »

— Une citation de  Justine Dufour-Lapointe, skieuse

On s’entend, c’est un sport extrême et de s’engager dans des pentes aussi abruptes et de se dire que tu fais un backflip [saut arrière] ou un 360 en plus de déjà descendre ces faces-là, ça demande un engagement énorme.

Une avalanche pour commencer

Et pourtant, la recrue a dû faire appel à son plan B dès sa première compétition. Le matin même de l’épreuve, un ouvreur de piste a déclenché une avalanche dans la pente où les skieurs allaient descendre. Ce n'est quand même pas banal.

« Tu te dis : "OK, c'est vrai, tout ce qui se passe." Ce n'est pas pour rien qu'on porte tous ces équipements de sécurité. »

— Une citation de  Justine Dufour-Lapointe, skieuse

C'était quand même assez impressionnant à voir, mais c'était un skieur qui était très avancé… Il savait qu'il y avait des chances parce que la veille, il avait neigé.

Justine Dufour-Lapointe se fait par la suite rassurante en ajoutant que sa nouvelle discipline est aussi sûre que possible. Elle doit suivre une formation au sujet des avalanches et les skieurs portent notamment un GPS en cas de catastrophe.

Le chemin parcouru

La recrue du Freeride World Tour a terminé son premier parcours en exultant. Ce changement de carrière en a valu la peine. Cette performance lui confirme qu'elle a bien sa place dans ce nouvel univers.

J'étais juste trop contente. J'étais juste fière. C'était de sentir toute la pression tomber, puis de sentir que finalement, c'était le bon choix pour moi.

Justine Dufour-Lapointe travaille depuis longtemps à cette transition. Douze ans en bosses, ce n’est pas si évident. C'était quand même difficile mentalement de partir comme ça toute seule. Plus d'équipes, plus d'entraîneurs, plus de staff [de personnel de soutien], c’est un peu déroutant.

Justine Dufour-Lapointe a fait ses débuts dans la compétition de ski libre. Au terme de la première compétition, la Québécoise a impressionné en réalisant un périlleux arrière. Elle a conclu cette étape au sixième rang.

C’est elle qui choisit, dit-elle, ce qu’elle veut faire tous les matins. C’est aussi le but du changement, une belle courbe d'apprentissage, même si elle admet s'ennuyer de l’appui et du partage.

On me disait : "C'est le jour et la nuit, tout le monde s'entraide, tout le monde est content l'un pour l'autre." Et puis, je le vois, je le vis, confie-t-elle.

« C'est aussi un sport extrême. Les gens risquent tous leur vie. Puis il y a un respect pour le rider l'un envers l'autre. Je pense que c'est pour ça qu'il n'y a pas cette compétition malsaine. »

— Une citation de  Justine Dufour-Lapointe, skieuse

Beaucoup de positif pour Justine Dufour-Lapointe qui découvre sa nouvelle discipline, tout comme ses proches. Est-ce assez pour regarder sa fille dévaler ces glaciers sans stress?

Je pense que [ma mère] va être nerveuse encore bien longtemps peut-être, répond la skieuse. Mais de voir que j'étais capable d'atterrir et de bien skier comme je l'ai fait, je pense qu'elle va commencer à tranquillement être moins nerveuse.

Le Freeride World Tour compte cinq épreuves. Les cinq meilleurs skieurs après trois compétitions se qualifient pour les deux dernières courses. La prochaine aura lieu du 4 au 9 février à Andorre.

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