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Marie-Michèle Gagnon veut retrouver le goût de skier

Une skieuse casquée négocie un virage à gauche.

Marie-Michèle Gagnon a besoin d'être dans un état d'esprit relax sur ses skis.

Photo : Reuters / CHRISTIAN HARTMANN

Après une chute à la Coupe du monde de Cortina d'Ampezzo en janvier qui a coupé son élan et qui l'a obligée à revenir à la base, Marie-Michèle Gagnon s'est donné pour mission de retrouver le plaisir de skier.

La Canadienne avait fait de bons chronos lors des entraînements à Cortina d'Ampezzo, au point de croire que sa saison en descente pouvait prendre son élan. Mais cette chute lors de la première épreuve le vendredi a tout remis en question.

En super-G, je me sens confiante, je skie bien, explique-t-elle à Radio-Canada Sports de l'Italie. Et à Cortina, ça commençait à mieux aller en descente. J’étais top 10, top 15 à l'entraînement. Je reprenais de la confiance. C’est sûr que la chute m’a un peu chavirée.

La chute a été épeurante, ce n’était pas le fun. C’est une erreur de ma part, mais pas à un bon endroit du parcours parce que j’ai volé dans les airs et j’ai atterri sur le dos. Le coussin gonflable a bien aidé et je n’ai pas perdu le souffle. C’est sûr que ça a cogné.

Gagnon s'est réveillée le lendemain matin avec des douleurs au cou et au genou qui l'ont contrainte à renoncer à la seconde descente ce jour-là. Des radiographies et un examen par résonnance magnétique n'ont révélé aucune blessure.

Rassurée, la Québécoise a décidé de prendre part au super-G du dimanche sur la même piste. Mais elle a manqué de repères pour se rendre au bout.

Une skieuse alpine sur la piste.

Marie-Michèle Gagnon lors du combiné aux Championnats du monde de ski alpin de Méribel

Photo : Getty Images / Alex Pantling

Je me sentais prête à courser dimanche. J’essayais vraiment d’y aller, et je suis allée trop direct dans une des premières portes difficiles, raconte-t-elle. Ce n’était pas loin de là où j’ai chuté, mais ça n’avait rien à voir. Car le super-G, c’est une autre discipline. La vitesse n’est pas la même. Là, c’était une erreur de ligne. J’aurais dû voir ça à l’inspection par moi-même.

Mais de sentir que je voulais attaquer, c’était déjà une petite victoire, ajoute-t-elle.

Le défi suivant a été de retrouver le simple plaisir d'exercer son métier. Ce qu'elle a fait à La Thuile, en Italie, en entraînement en amont des mondiaux.

Deux skieuses souriantes posent pour la photo, en combinaison de vitesse, sur une montagne enneigée.

Valérie Grenier et Marie-Michèle Gagnon

Photo : Instagram / Valérie Grenier

« Il faut que je retrouve le goût de skier, que je laisse les résultats un peu de côté. »

— Une citation de  Marie-Michèle Gagnon

J’essayais de construire ma confiance pour arriver aux Championnats du monde pleine de confiance, et j’ai chuté. Évidemment, laisser les résultats de côté, ça ne veut pas dire que je vais descendre en "ma tante", précise-t-elle en riant. Il faut que je retrouve le plaisir, c’est comme ça que les meilleurs résultats viennent.

Marie-Michèle Gagnon skie depuis suffisamment longtemps au plus haut niveau pour savoir que, lorsque les choses vont moins bien, elle a tendance à vouloir en faire plus.

Tu veux souvent trouver une solution au problème, affirme la femme de 33 ans. Mais souvent, la meilleure solution, c’est de se reposer, trouver un état d’esprit relax. Mais ça, ce n’est pas facile à trouver. On peut retrouver le plaisir dans tout ce qu’on fait. Il faut juste ne pas trop se prendre au sérieux. Je suis vraiment chanceuse de faire ça comme métier. Il faut regarder autour, apprécier chaque moment, et réaliser cet équilibre-là en espérant que les résultats seront là.

Gagnon n'hésite pas à dire qu'elle doit se battre contre ses démons pour retrouver ses moyens.

Je peux encore me retrouver dans la situation : "Oh! Il faut que j’en fasse plus", admet-elle. Et là, pour la confiance, je dois avoir une conversation dans ma tête pour me convaincre de dire : "OK, je sais quoi faire". Mais il y a des façons de se sortir de sa tête, il y a la respiration, la méditation, écrire son journal. C’est ce que je fais.

L'athlète de Lac-Etchemin, qui ne compte qu'un top 10 cette saison, une 8e place au super-G de Lake Louise au début décembre, espère que son expérience lui permettra de retrouver une certaine sérénité et tous ses repères à Méribel.

Un top 10 aux Championnats du monde est-il possible?

Une skieuse retire ses lunettes dans l'aire d'arrivée d'une épreuve, ses bâtons accrochés aux poignets.

Marie-Michèle Gagnon

Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh

Je suis rendue à un âge où je devrais avoir de plus grands objectifs qu’un top 10, rétorque-t-elle, froissée par la question. Mais mon but, c’est d’être fière de ma performance. C’est le plus important. Aux mondiaux, je vais faire de mon mieux, mais je ne me fixe pas d’objectifs de résultats.

Dans le passé, dans les événements importants, mon focus était vraiment hyper ciblé à un point que j’étais brûlée, complètement fatiguée après parce que j’étais hyper focus. Maintenant, plus j’ai du plaisir, plus je vais donner tout ce que j’ai.

À Méribel, la quasi-totalité des skieuses inscrites aux Championnats du monde découvre la piste Roc de fer, celle-là même où avaient eu lieu les épreuves féminines des Jeux olympiques d'Albertville en 1992. La saison dernière, toutes les épreuves des finales de la Coupe du monde se tenaient à Courchevel.

Une skieuse dévale une pente, le poing droit sur la neige.

Marie-Michèle Gagnon

Photo : Getty Images / Christophe Pallot/Agence Zoom

La piste de vitesse de Méribel, j’ai dû la faire il y a… peut-être 10 ans. J’avais fait un combiné, j’avais fini 5e. Ça fait tellement longtemps, et en plus, je n’étais pas une skieuse de vitesse.

Ce qui est cool, c’est qu’il n’y a presque personne chez les filles qui a couru sur la piste de Méribel, peut-être juste Nicole Schmidhofer qui a toujours été en vitesse. Donc, personne n’aura un avantage, sauf peut-être les Françaises qui se sont entraînées sur la piste. C’est à voir, conclut Marie-Michèle Gagnon.

Autre inconnue pour les athlètes : la qualité de la neige. L'an dernier, les finales à Courchevel ont eu lieu à la mi-mars dans des conditions printanières. Cette fois, ils auront droit à des conditions plus hivernales.

Radio-Canada Sports webdiffuse les épreuves dès le mardi 7 février. Pour les détails, consultez l'horaire des diffusions.

Jacinthe Taillon présentera aussi les Championnats du monde de ski alpin sur ICI TÉLÉ les 11 et 12 février entre 15 h et 17 h.