Réprimande pour un entraîneur bélarusse qui a expulsé une athlète des JO de Tokyo

Krystsina Tsimanouskaya à l'extérieur de l'ambassade de Pologne à Tokyo
Photo : afp via getty images / YUKI IWAMURA
L'entraîneur d'athlétisme du Bélarus qui a essayé de forcer la sprinteuse Krystsina Tsimanouskaya à rentrer au pays après qu'elle eut critiqué son équipe aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021, a été accusé d'avoir enfreint les critères d'intégrité dans le sport.
L'Unité d'intégrité de l'athlétisme (UIA), qui supervise les mesures disciplinaires en athlétisme, a accusé Yury Maisevich, jeudi. L'UIA allègue qu'il a enfreint les règles du code de conduite portant sur l'honnêteté, la dignité et la protection de la réputation.
L'UIA précise que ces accusations concernent l'expulsion de la spécialiste du 200 m Krystsina Tsimanouskaya qui a mis en doute sur ses réseaux sociaux, pendant la quinzaine olympique, la décision de son équipe de l'inscrire au relais 4 X 400 m sans l'en aviser au préalable.
Les entraîneurs ont alors décidé de la renvoyer dans son pays.
Tandis qu'elle était escortée par des représentants de l'équipe à l'aéroport de Tokyo, elle a discuté au téléphone avec sa grand-mère, qui lui a confié que ses publications sur les réseaux sociaux avaient fait des vagues dans les médias locaux du Bélarus, qui sont gérés par l'État.
D'ailleurs, le président du Bélarus, Alexander Lukashenko, menait au même moment des opérations contre les opposants à son régime.
Tsimanouskaya a demandé l'intervention de la police japonaise, qui est parvenue à la séparer des représentants de l'équipe du Bélarus. Elle a finalement pu prendre l'avion en direction de la Pologne, pour des motifs humanitaires.
Quatre jours après l'incident, le Comité international olympique (CIO) avait défendu l'athlète et avait révoqué les accréditations de Yury Maisevich et d'un autre entraîneur du Bélarus, Artur Shimak. Ce dernier n'a pas été accusé par l'UIA, jeudi.
Je ne dirais pas que le CIO se greffe une conscience. Il n'avait pas le choix. Les régimes autoritaires dictatoriaux, dans l'histoire, ça ne l'a jamais dérangé
, avait alors dit Yann Roche, spécialiste en géopolitique du sport.
L'UIA n'a pas expliqué ce que ces accusations signifient, ni si une comparution aura lieu ou encore si des sanctions seront imposées à Yury Maisevich s'il est reconnu coupable des accusations.
Âgée de 26 ans, Krystsina Tsimanouskaya a obtenu la citoyenneté polonaise et a mentionné qu'elle espère représenter son pays d'adoption lors des prochains Jeux olympiques, en 2024.