Kim Clavel s’incline devant Jessica Nery Plata
Kim Clavel affrontait Yesica Nery Plata.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
LAVAL – Kim Clavel perd par décision unanime 97-93, 97-93 et 96-94 devant la nouvelle championne unifiée de la WBA et du WBC des mi-mouches, Jessica Nery Plata.
Devant une foule de 4126 spectateurs à la Place Bell, le combat de 10 rounds a été disputé à un rythme élevé, mais le vent a semblé tourner pour de bon dès le troisième round quand Clavel a tenté d'échanger coup pour coup avec sa coriace rivale.
En dépit de quelques belles étincelles, Clavel n'a pas été en mesure de contrer l'excellent jab du gauche de la Mexicaine qui a fait le gros du dommage.
La Québécoise a donc perdu son titre du WBC acquis en juillet dernier dès sa première défense. Il s'agit aussi de sa première défaite.
Après une bonne entrée en matière, Clavel a paru rapidement perdre ses repères. Plata marquait des points pendant que son adversaire tentait de se mettre à distance sécuritaire.
Dans les échanges, on assistait pratiquement à du deux pour un en faveur de Plata. Le crochet du gauche de Clavel arrivait à court et fendait l’air devant les esquives habiles de la Mexicaine.
À la mi-combat, Clavel a commencé à saigner du nez et à respirer par la bouche. Le courage ne lui a pas fait défaut, mais Plata empilait les rounds et rendait l’issue du combat de plus en plus claire.
La foule enthousiaste a eu beau scander son nom à pleins poumons, la favorite local n’arrivait pas à combler le retard. Cela n’a donc surpris personne quand les juges ont tranché unanimement pour Plata.
Dur vendredi 13 pour Clavel qui ne peut compter sur un combat revanche puisque cette clause n’était pas prévue au contrat.
J'ai donné un bon show. J'aurais aimé gagner, mais la vie n'est pas toujours parfaite,
a-t-elle dit en sanglotant à l'issue du combat.
« Je vis ma première défaite, c'est très difficile. D'autres grands boxeurs et boxeuses ont aussi subi des défaites. Je vais m'accorder un peu de repos, prendre une pause. Puis, on va s'asseoir en équipe pour regarder le combat, voir comment je peux améliorer les choses et retourner au gymnase pour travailler fort. »
Concernant ce qui lui avait rendu la vie difficile dans la stratégie mise de l'avant par Plata, Clavel a abondamment parlé de la façon dont sa rivale cherchait à l'amener vers elle, à lui tendre des pièges avant de laisser sortir sa puissante main gauche.
Je me donne toujours beaucoup, a-t-elle enchaîné. Peut-être que j'ai voulu en faire trop. Mais je suis un show et je vais devoir apprendre à faire autrement pour faire mieux.
Du côté de Plata, bonne joueuse, elle a vanté les qualités de Clavel tout en se disant ouverte à l'idée d'un combat revanche à la condition qu'il soit présenté au Mexique. Il reste que l'idée d'unifier tous les titres de la catégorie lui semble encore plus alléchante.
Son père et entraîneur, Alejandro, a admis avoir obtenu une perte de poids plus importante de la part de sa fille dans le but de la rendre plus rapide sachant que la vitesse était aussi un atout pour Clavel. Force est d'admettre que le plan a fonctionné à merveille.
À l’instar de Marie-Eve Dicaire, Clavel s’est inclinée devant une grande championne qui rentrera chez elle avec un peu de poids supplémentaire dans ses valises.
Pendant ce temps, le promoteur Yvon Michel, qui vient de perdre ses trois champions du monde en l'espace de deux mois (Dicaire, Rivas et maintenant Clavel), parle déjà d'un plan B pour Kim à qui il promet un retour en force.
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Akdeniz en maître
Le Longueuillois Mazlum Akdeniz (18-0, 8 K.-O.) a conservé son titre WBC continental des super-légers en s'imposant devant l'aspirant mexicain Cristian Bielma (19-5-2, 7 K.-O.) par des pointages identiques de 100-87 des trois juges. Cela illustre bien le déroulement du combat.
Dans ce duel à sens unique, Akdeniz a envoyé son adversaire au tapis au troisième, cinquième et septième rounds de solides crochets du droit.
Et c'est sans compter les nombreuses chutes de Bielma qui manquait visiblement d'adhérence sous ses bottines. Ajoutez à cela le fait de cracher son protecteur buccal et vous réunissez alors à peu près tous les trucs du métier pour essayer de reprendre son souffle.
Il est clair que Bielma a vite manqué de carburant face à Akdeniz, précis et hargneux. Ce dernier a tout de même eu droit à un ou deux avertissements de l'arbitre Steve St-Germain à la suite de coups un peu trop près de la ceinture.
Dans le ring, s'adressant à la foule, il s'est dit heureux du déroulement du combat. Il n'a ressenti aucune fatigue et a ajouté qu'il aurait pu tenir 15 rounds. Il vise d'autres combats importants avec la possibilité de mettre la main sur d'autres ceintures.
La victoire devrait en effet lui permettre de monter une marche ou deux au classement mondial et de se rapprocher un peu d'un combat de plus grande envergure.
Femmes à l'honneur
Si Marie-Pier Houle (8-0-1, 2 K.-O.) piaffait d'impatience à l'idée de remonter dans un ring, ses attentes n'ont probablement pas été satisfaites par la Mexicaine Marisol Moreno (6-4) qu'elle a dominée d'un bout l'autre de son premier combat de huit rounds (77-75, 79-73, 80-72).
Les deux boxeuses ont souvent manqué de précision dans la première moitié de cet affrontement, trop concentrées qu'elles ont semblé être par leur défense. On en aurait voulu plus du point de vue de l'attaque, mais Houle a tenu promesse en limitant au strict minimum les coups de sa rivale.
Sentant l'urgence, Houle et Moreno ont finalement ouvert un peu la machine au huitième et dernier round pour permettre à la foule de se manifester. La longue absence de six mois s'est fait sentir pour la boxeuse de Terrebonne qui a conservé sa fiche immaculée dans la colonne non désirable des défaites.
S'adressant aux journalistes à l'issue de cette bataille, Houle a parlé du mal qu'elle a eu à trouver la distance face à une adversaire qui bougeait constamment.
« Je boxais un peu trop droite contre elle parce qu'elle est grande. Dès que j'ai pu appliquer le fait de me pencher un peu, j'ai tout de suite senti la différence. J'ai placé mes meilleurs coups dans les deux derniers rounds. »
Houle a enfin reconnu qu'elle ne méritait d'avoir gagné tous les rounds comme le troisième juge avait noté le combat.
Premiers pas réussis
Pour son premier combat professionnel au Québec, Caroline Veyre (2-0), athlète olympique et médaillée d'or des Jeux panaméricains 2015, a vaincu la Mexicaine Estefania Franco (3-6) par des scores de 60-54, 60-54 et 60-54.
Abondamment tatouée et arborant les habits et les couleurs traditionnels incas, la visiteuse n'a offert que peu de résistance face à Veyre très nettement plus expérimentée.
Les combinaisons de la Montréalaise encadrée par Danielle et Pierre Bouchard ont atteint la cible quasiment à volonté, mettant à dure épreuve le physique et le moral de sa rivale.
Satisfaite de sa performance à son premier duel de six rounds dès sa deuxième présence dans les rangs professionnels, Veyre a reconnu qu'elle avait procédé à de petits ajustements afin de gérer ses réserves d'énergie.
Je sentais que je l'atteignais et que je lui faisais mal. Je l'ai contré sur son crochet une fois ou deux dès le premier round. J'étais donc assez attentive. Je l'ai repoussée souvent dans les câbles. Je pense que c'était un très bon combat assez spectaculaire
, a-t-elle indiqué à l'issue du combat au terme duquel elle arborait une petite coupure sans conséquence à la paupière gauche, résultat d'un léger coup de tête.
Derek Pommerleau (4-0, 2 K.-O.) a enregistré une victoire sans appel (60-54, 60-54, 60-54) et sans histoire face au Mexicain Gustavo Magana Rodriguez (3-2-1, 1 K.-O.). Pommerleau a su se montrer patient pour attendre les ouvertures et marquer des points contre un adversaire plus souvent en mode repli qu'on l'aurait souhaité.
En lever de rideau, le Vancouvérois Eric Basran (3-0, 1 K.-O.) a aisément vaincu le Mexicain Juan Carlos Garcia (4-3) par décision unanime (60-53, 60-54, 60-54). Le combat n'a pas offert assez d'étincelles pour allumer les spectateurs arrivés tôt en espérant ne rien manquer.