Des excuses aux gymnastes italiennes humiliées
Le poids des gymnastes : l'éternel problème
Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger
Le patron du Comité olympique italien (CONI) Giovanni Malago a présenté lundi des excuses aux anciennes gymnastes ayant récemment dénoncé des pressions psychologiques et des « humiliations », au sujet de leur poids et de leur alimentation, à l'époque où elles faisaient partie de l'équipe nationale.
Trois anciennes championnes de gymnastique rythmique ont raconté récemment leur souffrance lorsqu'elles étaient dans le système fédéral, dans des témoignages parus dans le quotidien La Repubblica. Elles ont décrit d'innombrables séances de pesée et des remarques blessantes voire des humiliations
face aux autres.
En tant que président du comité olympique et point de référence du sport italien, je ressens le devoir de présenter des excuses à toutes les athlètes et anciennes athlètes ayant souffert à cause de comportements inappropriés
, a-t-il expliqué dans un entretien au même journal.
La première à prendre la parole, Nina Corradini, 19 ans, a dénoncé des violences et des humiliations pour ne pas nous faire manger
. Elle a quitté l'équipe nationale en 2021. Un autre, Anna Basta, 21 ans, double championne du monde, a dit avoir pensé deux fois au suicide.
Quant à Giulia Galtarossa, 31 ans, aussi double championne du monde, elle a indiqué avoir informé ses entraîneuses de son mal-être, mais elles ont toutes minimisé le problème
selon elle.
À la suite de ces témoignages, de nombreuses autres anciennes gymnastes ont parlé et le ministre de la Jeunesse et des Sports, Andrea Abodi, a convoqué mercredi Giovanni Malago ainsi que le président de la fédération de gymnastique, Gherardo Tecchi.
Ceux qui ont fait des erreurs, s'il y en a, paieront
, a dit le patron du CONI au quotidien italien, tout en précisant qu'il faut comprendre si ce sont seulement des erreurs individuelles ou s'il y avait un système qui les a poussés à commettre une erreur
.
La question du poids est un des aspects cruciaux de la gymnastique, plus que dans les autres sports. Un certain degré de rigueur est inévitable. C'est autre chose quand on franchit la ligne jaune et que de la rigueur, on passe à la violence, à l'humiliation, à la vexation
, a-t-il ajouté.
La Fédération italienne de gymnastique a invité toutes et tous les gymnastes, les entraîneurs et les dirigeants, à se présenter
pour témoigner. Gherardo Tecchi a assuré que le sujet serait examiné par les instances compétentes de façon attentive
.