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Des personnalités critiques à l’égard du Qatar seraient espionnées

Deux hommes au premier plan complètent l'image.

Le logo de la Coupe du monde au Qatar est projeté sur le marché Souq Waqif de Doha.

Photo : Getty Images / -

Agence France-Presse

Des journalistes, des avocats ou encore l'ancien patron du soccer européen Michel Platini et une sénatrice française ont été les cibles de pirates informatiques embauchés afin de protéger la réputation du Qatar dans le cadre de l'organisation du Mondial, révèle une enquête publiée dimanche dans le Sunday Times.

Ces personnalités ont été visées pour leurs enquêtes ou leurs prises de position critiques sur l'attribution et l'organisation de la Coupe du monde de football par le Qatar, qui débutera le 20 novembre, sur fond d'appels au boycottage de la compétition.

Le pays est notamment mis en cause pour le traitement des travailleurs sur les chantiers liés à la compétition ou le manque de respect envers les droits des femmes et des personnes LGBT.

Parmi les cibles de ces pirates se trouvent notamment des journalistes, comme Jonathan Calvert, du Sunday Times, qui avait enquêté sur les manoeuvres de corruption ayant mené à l'attribution de l'épreuve au Qatar en 2010; une sénatrice française, Nathalie Goulet, qui avait accusé le Qatar de financer le terrorisme islamique; ou l'avocat américano-hongrois Mark Somos, qui a déposé une plainte contre la famille royale du Qatar devant le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.

L'ancien président de l'UEFA Michel Platini, grand défenseur de la candidature du Qatar pour organiser le Mondial, aurait aussi été espionné. Cela se serait produit peu avant qu'il soit entendu par la justice française dans le cadre d'une enquête sur les soupçons de corruption dans l'attribution de la Coupe du monde à ce pays du Golfe.

En réaction aux affirmations du journal anglais, M. Platini s'est dit surpris et profondément choqué, dans un communiqué transmis à l'AFP.

L'ancien capitaine de l'équipe de France étudie toutes les suites judiciaires qu'il est déterminé à donner, si les informations du Sunday Times sont exactes, à ce qui apparaît être une violation manifeste et crapuleuse de sa vie privée, est-il précisé.

Selon les données récupérées par le Sunday Times et par le Bureau of Investigative Journalism cette année, c'est en 2019 qu'ont commencé ces opérations de piratage des courriels ou de prise de contrôle à distance des micros et des caméras des ordinateurs d'une cinquantaine de personnalités, opérations réalisées par un groupe de pirates indiens.

L'enquête indique clairement que le client [des pirates] est l'hôte de la prochaine Coupe du monde : le Qatar, écrivent les journalistes.

Le recours au groupe indien de pirates aurait été organisé par l'intermédiaire d'anciens officiers de police ou du renseignement britanniques, travaillant désormais dans le secteur privé, détaille l'enquête du Sunday Times.

Des avocats du gouvernement qatari, interrogés par le journal, ont démenti l'implication du Qatar dans cette vaste opération de piratage.

Au-delà du Qatar, l'enquête du Sunday Times révèle de nombreux autres cas de piratage de personnalités réalisées par le même groupe indien, pour le compte de cabinets d'avocats anglais ou de régimes autocratiques.

Le président suisse Ignazio Cassis a ainsi été ciblé juste après un entretien dévolu aux sanctions contre la Russie avec Boris Johnson lorsque ce dernier était premier ministre du Royaume-Uni, tout comme Philip Hammond quand il était ministre britannique des Finances et alors qu'il faisait face aux retombées des empoisonnements russes au Novichok au Royaume-Uni.

Un oligarque ayant fui la Russie aurait aussi été visé à la demande d'un cabinet d'avocats londonien travaillant pour l'État russe.

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