Le rapport final sur la gouvernance de Hockey Canada réclame plus de transparence

Le rapport Cromwell va-t-il permettre de changer la gestion de Hockey Canada?
Photo : Twitter / Hockey Canada
Hockey Canada a rendu public vendredi le rapport final portant sur la révision de la gouvernance menée par un tiers indépendant, l’Honorable Thomas Cromwell, ancien juge de la Cour suprême du Canada.
Repenser fondamentalement le recrutement des membres du conseil d’administration de la fédération nationale, c'est la première des recommandations du rapport qui propose des changements au modèle de gouvernance pour jeter les bases sur lesquelles elle pourra s’appuyer afin de regagner la confiance de ses parties prenantes et de la population.
Hockey Canada est à la croisée des chemins
, doit être plus transparente et redevable, peut-on lire dans le rapport de 221 pages.
Il contient un examen exhaustif de la structure de gouvernance, des systèmes, du personnel et des processus de Hockey Canada, ainsi que d’importantes recommandations visant à aider l’organisation à s’améliorer et à adopter les pratiques exemplaires de son domaine.
La confiance met du temps à se bâtir, mais elle peut rapidement s'envoler, a écrit le juge à la retraite en introduction. La récente expérience de Hockey Canada en est la preuve.
Hockey Canada dit avoir déjà entamé le travail de mise en œuvre des recommandations proposées dans le rapport intermédiaire paru le 13 octobre. Parmi ces recommandations, notons une importante refonte des règlements administratifs, notamment des procès-verbaux obligatoires de toutes les réunions et la prise de mesures pour mettre en place une nouvelle direction à la tête de l’organisation après l’élection du conseil d’administration à venir.
Le juge à la retraite dit dans son rapport que l'absence de procès-verbaux des réunions rend le transfert de l'information informel et imprécis
et constate que les rôles des membres du conseil d'administration sont mal définis
, certains membres s'impliquant trop dans les affaires courantes
de la fédération.
Thomas Cromwell écrit que Hockey Canada avait raison de disposer de trois fonds de sécurité afin de couvrir des frais encourus en cas de poursuites judiciaires.
Le contraire aurait été un oubli sérieux
, écrit-il. Mais le magistrat regrette que Hockey Canada n'ait pas de règles claires et écrites
pour gérer le Fonds national d’équité (FNE).
Pascale St-Onge a aussi soutenu que les dirigeants de Hockey Canada devraient prioriser un changement de culture.
Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn
Agrandir le conseil
Le rapport final élargit la portée du travail en cours en proposant de nouveaux paramètres pour le processus de nomination du conseil d'administration.
Le document propose notamment d'agrandir le nombre des membres du conseil, de 9 à 13, sans dépasser 60 % de membres du même sexe.
Une nouvelle élection du conseil d'administration de Hockey Canada est prévue le 17 décembre.
Le juge à la retraite Cromwell avait reçu le mandat d'examiner la gouvernance de la fédération après que celle-ci a été fortement critiquée pour sa gestion de dossiers d'agressions sexuelles. Le magistrat a interviewé 80 personnes au cours de 60 rencontres pour écrire son rapport.
Hockey Canada avait discrètement réglé à l'amiable une poursuite intentée par une jeune femme qui alléguait avoir été agressée sexuellement par huit joueurs, dont certains membres d'Équipe Canada junior, à la suite d'un gala à London, en Ontario, en 2018.
Le gouvernement fédéral et de nombreux partenaires commerciaux ont rapidement suspendu leurs ententes de financement.
Les révélations se sont poursuivies avec l'existence de plusieurs fonds secrets d'indemnisation, dont un financé en partie avec les frais d'inscription des joueurs, servant à payer les actes qui ne sont pas assurables, comme les agressions sexuelles et les allégations de harcèlement.