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Un ancien joueur dénonce la culture toxique et le manque de diversité dans le hockey

Il tient un micro dans sa main gauche.

Brock McGillis est à présent un militant dans l'espace LGBTQ+.

Photo : Gracieuseté : Brock McGillis

Radio-Canada

Brock McGillis, ancien gardien de but des Spitfires de Windsor et des Greyhounds de Sault Ste. Marie (OHL), a vu de près ce qu’est la culture toxique dans le milieu du hockey.

De 2001 à 2002, McGillis, alors adolescent, dit avoir vécu des expériences dans le vestiaire de ces équipes juniors qui l’ont conduit à détester sa vie.

L’impact d’être gai dans cet environnement, en cachant qui j’étais, en voulant être comme les autres gars qui couraient après les filles, et l’effet que cela a eu sur moi... Honnêtement, je rentrais à la maison et j’essayais de me suicider, a-t-il confié à l’émission Cross Country Checkup sur les ondes de CBC Radio One.

McGillis, qui a dévoilé son homosexualité en novembre 2016, dit que la conformité constitue une barrière critique qui empêche l’évolution des mentalités au hockey.

Les gens s’habillent de la même façon, parlent de la même manière, peu importe que cela corresponde à ce qu'ils sont ou pas. Il n’y a pas de place pour être différent. Et si vous l’êtes, vous êtes ostracisé.

Une citation de Brock McGillis, ancien gardien de but de niveau junior majeur

Selon McGillis, étant donné que les joueurs sont très majoritairement blancs, issus des classes moyennes à élevées et habituellement hétérosexuels, il se crée dans les vestiaires un environnement qui leur permet de dire ou de faire des choses en toute impunité.

Cela inclut un langage et des comportements blessants à l’égard des femmes, des minorités et des membres de la communauté LGBTQ.

Lentement, vous voyez des propos et des comportements qui mènent au racisme, à la misogynie et à des agressions sexuelles.

La loi du silence

McGillis affirme qu’une part du blâme revient aux adultes présents dans ces espaces qui n’en font pas assez pour responsabiliser les joueurs.

Il donne l’exemple des entraîneurs qui sont issus de la même culture et qui la perpétuent dans leur façon de diriger une équipe.

Typiquement, les gens du hockey génèrent des enfants du hockey. Les parents qui sont issus de la culture du hockey inscrivent leurs enfants au hockey. Ça devient quelque chose d’acquis et une culture normalisée, a-t-il ajouté.

Theresa Bailey, mère de hockeyeurs depuis environ 16 ans et cofondatrice de Canadian Hockey Moms, un site Internet offrant des conseils aux parents, dit que ceux-ci souhaitent avoir ces conversations, mais évitent de parler par crainte de représailles contre leurs enfants.

Mme Bailey ajoute que les personnes en position d’autorité dans des associations de hockey mineur sont souvent des bénévoles qui ne sont pas adéquatement formés pour gérer les aspects toxiques de la culture du hockey.

Ce n’est pas simple. J’ai vu des gens qui ne savaient vraiment pas comment traiter les problèmes ou qui s’en chargeaient de manière à réduire au silence ceux qui s’avançaient pour les dénoncer.

Une citation de Theresa Bailey, cofondatrice du site Canadian Hockey Moms

Prendre position

Mme Bailey croit que le meilleur moyen d’éliminer l’ambiance toxique serait de voir Hockey Canada et d’autres associations (les fédérations provinciales et les responsables régionaux) encourager la diversité au sein des équipes, du personnel d’entraînement et des conseils d’administration.

Je ne vois pas comment faire autrement pour ancrer cela dans l’esprit des gens et pour avoir des opinions divergentes autour de la table qui ne se laisseront pas bâillonner, a jouté Mme Bailey.

Pour Beatrice van Dijk, 48 ans et mère de quatre filles qui ont joué au hockey en Ontario, il y a en ce moment une belle occasion de changer la culture du hockey.

Le premier pas exigerait que les parents adoptent une position ferme en faisant parler leur porte-monnaie quand vient le temps de payer les frais d’adhésion à leur association locale de hockey mineur.

Je dirais : "Je vais verser ces frais uniquement si vous ne payez pas l’association provinciale tant qu’elle n’aura pas pris position au sujet de ce qui se passe à Hockey Canada."

Parce qu’en ce moment, cet argent contribue à perpétuer une culture déficiente, toxique, un comportement de prédateur sexuel chez les jeunes hommes. Nous ne voulons pas de ce genre de société, a conclu Mme van Dijk qui vit à présent dans l’État de New York.

* avec les informations de Mouhamad Rachini, CBC One, Cross Country Checkup

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