L'Angleterre fait le nécessaire contre la Croatie à l'Euro

L'Anglais Raheem Sterling (à gauche)
Photo : Getty Images / Carl Recine - Pool
L’Angleterre a brisé sa malédiction des premiers matchs à l’Euro en battant 1-0 une Croatie décevante, dimanche, dans le groupe D, pour lancer idéalement une compétition qu’elle pourrait disputer presque entièrement à domicile.
La 10e tentative aura été la bonne pour les Anglais, toujours battus ou tenus en échec pour leur entrée en lice dans la compétition continentale jusqu’alors.
Un succès obtenu de haute lutte sous le chaud soleil préestival londonien, mais mérité au vu de l’abnégation et des efforts généreux déployés par les hommes de Gareth Southgate.
La prestation aura été loin d’être parfaite contre cette Croatie vice-championne du monde, mais prise à la gorge pendant les 20 premières minutes par les Trois lions avant de rééquilibrer les débats, sans créer beaucoup de danger, cependant.
On pensait pourtant la défense des blancs fragilisée par l’absence de Harry Maguire.
Et le choix de Southgate de titulariser à gauche Kieran Trippier, plutôt arrière droit d’habitude, même s’il est à l’aise des deux côtés, semblait bien prudent. Il avait été préféré à Luke Shaw ou Ben Chilwell tout juste auréolé d’une victoire en Ligue des champions, mais laissé en tribune, sans être blessé.
Tyrone Mings aura en tout cas fait preuve d’autorité dans l’axe aux côtés de John Stones, ne laissant qu’une seule frappe cadrée à ses adversaires en 90 minutes, une tentative lointaine de Modric captée en deux temps et sans frayeur par Jordan Pickford.
Devant eux, le duo Declan Rice et Kalvin Phillips dans l’entrejeu aura été une autre source de réelle satisfaction, en maîtrisant le rythme de la rencontre.
Le joueur de Leeds, l’une des révélations de la Premier League l’an dernier, a fait des débuts étincelants en compétition internationale. Présent à la récupération, à la relance et même devant le but, Phillips a tout fait.
À la 9e minute, il avait réussi une jolie volée à l’entrée de la surface, repoussée prudemment par Dominik Livakovic, avant de servir parfaitement Raheem Sterling sur le but décisif à la 57e.
Une réalisation qui était venue récompenser assez logiquement l’Angleterre, qui avait bien cru ouvrir la marque dès la sixième minute, quand Phil Foden a enroulé du gauche un ballon qui est venu heurter l’intérieur du poteau avant de ressortir.
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Cela ne signifie évidemment pas que la copie rendue a été parfaite.
La seconde moitié du premier acte a ainsi été poussive offensivement, par manque de vitesse et de créativité, un mal récurrent.
Harry Kane, très marqué par le grave malaise, samedi, de son ancien coéquipier à Tottenham, le Danois Christian Eriksen, a été très discret, englué dans une défense croate dense et qui se méfiait de lui comme de la peste.
La fin de match pas tout à fait maîtrisée, même si les Croates n’ont pas su en profiter, est un autre aspect négatif.
Southgate l’a bien compris en faisant entrer le jeune Jude Bellingham (17 ans) au milieu à la place de Harry Kane pour les 10 dernières minutes.
L'entraîneur anglais a de quoi continuer à travailler dans la sérénité avec ces trois points capitaux avant de recevoir la Tartan Army
écossaise pour un match explosif, vendredi prochain, puis les Tchèques, le mardi 22 juin.
Une 1re place dans ce groupe permettrait aux Anglais de disputer tous leurs matchs suivants à Londres, à l’exception d’un possible quart de finale à Rome, et de profiter du soutien d’un public bouillant – ils étaient environ 21 500 ce dimanche, à Wembley – après avoir été sevré de matchs internationaux dans le temple du soccer depuis novembre 2019.
L'Autriche gagne enfin un match
L'Autriche a remporté sa première victoire dans un Euro en battant la Macédoine du Nord 3-1 grâce à deux changements décisifs : la montée de David Alaba, et l'entrée de Michael Gregoritsch, buteur décisif, à Bucarest.
Goran Pandev a donné espoir aux Macédoniens de réussir leur entrée dans une grande compétition, en égalisant (28e) après la superbe ouverture du score de Stefan Lainer (18e), mais les Autrichiens ont eu le dernier mot.
Ils le doivent à Alaba, passeur décisif, et au buteur d'Augsbourg, Gregoritsch, entré en jeu pour un vaste changement tactique, qui a surgi devant Stole Dimitrievski sur le centre de son capitaine (78e).
Pandev est au deuxième rang des plus vieux buteurs de l'Euro, à 37 ans et 321 jours, derrière... un Autrichien, Ivica Vastic, buteur à 38 ans et 257 jours en 2008. Mais son génie n'a pas suffi.
Après deux nuls et quatre défaites, entre 2008 et 2016, et deux buts marqués en tout, l'Autriche a enfin rompu sa disette dans la compétition, marquant plus de buts en un match qu'en 60 ans de tournoi.
Les Pays-Bas arrachent une victoire à l'Ukraine
Finalement, dans le dernier match disputé dimanche, les Pays-Bas ont battu l'Ukraine 3-2 à Amsterdam.
Les Néerlandais menaient 2-0 après des réussites de Georginio Wijnaldum (52e) et Wout Weghorst (58e), mais les Ukrainiens ont ensuite égalisé le pointage avec deux buts rapides.
Le capitaine Andriy Yarmolenko (75e) a touché la cible d'une frappe splendide en pleine lucarne, puis son coéquipier Roman Yaremchuk a marqué avec la tête quatre minutes plus tard.
Les Pays-Bas ont toutefois gagné in extremis ce duel du groupe C grâce à une tête de Denzel Dumfries à la 85e minute.