COVID-19 : les défis d'organiser le Triathlon mondial de Montréal en 5 questions

Patrice Brunet s'adresse aux médias avant l'édition 2018 du Triathlon mondial de Montréal.
Photo : Triathlon mondial de Montréal / Pierre Paradis
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les organisateurs d'événements sportifs retiennent leur souffle avec l'arrivée d'une troisième vague de COVID-19 au Québec. C'est le cas de Patrice Brunet, président d'Événements TriCon, qui est à la tête du Triathlon mondial de Montréal.
La métropole québécoise est l'hôte d'une manche des Séries mondiales de triathlon depuis 2017, à l'exception de l'an dernier, la pandémie forçant son annulation. Décidé à remettre l'étape montréalaise sur les rails, le comité chargé de l'organisation que chapeaute Patrice Brunet s'affaire à préparer l'édition 2021 en naviguant dans l'inconnu.
Même s'il est persuadé que son équipe saurait offrir un événement sécuritaire à l'ensemble des participants, ainsi qu'à leur entourage immédiat, le président d'Événements TriCon doit d'abord obtenir l'aval des instances sanitaires afin que le Triathlon mondial de Montréal reprenne place cet été.
Q. Il a été annoncé au début de mars que le Triathlon mondial de Montréal était reporté à la mi-août. Comment en êtes-vous arrivés à cette décision?
R. C'est une décision qui a été prise en considérant l'évolution des mesures sanitaires, de la pandémie et aussi selon les discussions fréquentes que nous avons avec les différentes fédérations internationales et nationales, principalement.
Nous avons considéré que c'était plus prudent de reporter en août plutôt que de le tenir en juin, ce qui s'est avéré être une décision sage parce qu'on s'aperçoit que cet événement aurait été impossible à organiser.
Q. Il n’y a toujours pas eu un événement d’envergure dans la métropole depuis le début de la pandémie. Il y a aussi le spectre d’une troisième vague qui guette le Québec ce printemps. Compte tenu de la situation, quel est votre niveau de confiance concernant la tenue du Triathlon mondial de Montréal à la fin de l'été?
R. J'ai complètement confiance qu'on est en mesure de livrer un événement qui est tout à fait sécuritaire et j'ai prudemment confiance qu'on sera en mesure de livrer l'événement en collaboration avec les directives de la santé publique.

Une athlète s'apprête à plonger à l'eau dans le cadre du Triathlon mondial de Montréal.
Photo : Fédération internationale de triathlon / Wagner Araujo
On voit des événements de calibre international qui se produisent partout dans le monde et je m'attendrais à voir un peu plus de proactivité ou de courage de la part de la santé publique. Mais du courage prudent, car on ne veut pas courir de risque. J'aimerais qu'on voie qu'il y a certains événements internationaux, dont le nôtre, qui sont remis et confirmés au calendrier.
Maintenant, après un an, je pense que l'on connaît suffisamment de données sur les facteurs de propagation de ce virus. Il y a des expériences complètement positives qui ont eu lieu au cours des derniers mois, qui n'ont pas donné lieu à des éclosions. Je pense qu'on est rendus là : autoriser les événements qui se déroulent en plein air, comme le triathlon.
Q. D’un point de vue logistique, quels sont les différents scénarios sur la table pour que l’événement ait lieu en accord avec les mesures sanitaires?
R. On a travaillé très, très fort au cours des derniers mois. On avait déjà un plan pour le mois d'octobre dernier. Ce plan a été mis à jour, selon les normes de l'Organisation mondiale de la santé et également de la Fédération internationale de triathlon, qui a livré des événements en période de COVID.
On se souvient qu'à Hambourg, en septembre 2020, il y a un événement de la Série mondiale de triathlon qui s'est déroulé dans un contexte tout à fait sécuritaire, qui n'a pas donné lieu à une éclosion.
Donc, on a un plan de match et un plan de mesures sanitaires qui est extrêmement détaillé et disponible maintenant. C'est un document qu'on adapte et qui évolue selon les mesures sanitaires.

Marc-Antoine Simard
Photo : courtoisie
C'est de créer des bulles et de catégoriser les différents participants et membres de l'entourage en groupes A, B, C, et D. Il y a également un plan de confinement à l'arrivée au pays pour les différents athlètes, qui doivent arriver au Canada au moins une semaine avant [l'événement], peut-être plus si la santé publique l'exige. On a déjà désigné le parc Jean-Drapeau comme bulle d'entraînement avec le centre aquatique et le circuit Gilles-Villeneuve pour courir et rouler.
Q. De quelle manière la préparation d’un événement majeur comme le Triathlon mondial de Montréal est-elle influencée par l'inconnu?
R. C'est sûr qu'on est capable de s'adapter de façon fluide, mais un événement comme celui-ci, qui est de niveau international avec la télévision internationale, avec la réservation des plages horaires pour la rediffusion télévisuelle internationale, ça se prépare au moins un an d'avance.
Maintenant, à quelques mois de la présentation de l'événement, on se doit de le préparer pour le livrer. [...] C'est très difficile de toujours travailler avec une épée de Damoclès [au-dessus de la tête], c'est-à-dire que la santé publique pourrait simplement décider de retirer son soutien à l'événement à la dernière minute, alors que ça fait un an qu'on vit avec cette pandémie et ça va continuer pour encore au moins une année.
Q. L’épreuve de paratriathlon a été annulée en raison d'un conflit d'horaire avec les Jeux paralympiques de Tokyo. Pourquoi ne pas avoir attendu la fin des Jeux paralympiques pour tenir l’événement montréalais à l’automne et permettre aux paratriathloniens d’y participer?
R. C'est là où l'on rentre dans le calendrier international pour trouver une date qui serait la plus favorable. Et la date la plus favorable pour notre événement, c'était vraiment entre les 13 et 15 août sur le plan des disponibilités des sites de compétitions. Il n'y en a pas énormément à Montréal pour livrer un triathlon avec de la natation en eau libre.
La saison est très courte en natation en eau libre, elle se termine fin septembre ou début octobre lorsqu'on veut l'étirer un peu. Donc, on était pris avec ces dates-là. En collaboration avec la fédération internationale, on a, avec regret, eu à prendre la décision d'annuler le volet para, qui va revenir l'année prochaine.