L'Impact s'ajoute à la liste des équipes qui ont changé de nom

Le nouveau président de l'Impact de Montréal Kevin Gilmore aux côtés du propriétaire Joey Saputo
Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’Impact de Montréal, on peut encore utiliser ce nom pendant quelques heures, aura une nouvelle identité jeudi matin, 28 ans après sa fondation. Les changements de noms sont courants dans le monde du sport, mais plus rares lorsqu’une équipe ne change pas de ville, de ligue ou encore de propriétaire.
Ce ne sera toutefois pas une première.
Plusieurs organisations sportives ont récemment annoncé un changement d’identité, pour mettre de côté des noms jugés offensants par certaines communautés autochtones notamment. C’est le cas des équipes de football de Washington, d’Edmonton et de l’Université McGill.
Plusieurs franchises ont aussi décidé de changer de nom dans la MLS au cours des dernières décennies pour des raisons purement sportives ou marketing comme s’apprête à le faire l’Impact.
Le Sporting Kansas City, par exemple, s’est d’abord appelé le Kansas City Wiz, avant de devenir les Wizards en 1997. Ce n’est qu’en 2010, quatre ans après l’achat du club par de nouveaux propriétaires, que l’équipe du Missouri est devenue le Sporting Kansas City.

Les Wizards de Kansas City en 2000
Photo : Getty Images / Al Bello
Trois saisons plus tard, Kansas City remportait la Coupe MLS. Elle l’avait toutefois aussi gagnée en 2000 sous le nom Wizards, si ça peut vous éviter de faire un lien tordu de cause à effet avec l’Impact de Montréal.
Le FC Dallas a aussi changé de cap huit ans après sa fondation. Le Burn de Dallas, ça vous rappelle quelque chose?
Le changement identitaire du club, en 2004, coïncidait avec la construction d’un premier véritable stade de soccer pour cette formation texane qui avait joué ses matchs locaux dans l’immense Cotton Bowl, mieux adapté au football américain.

Les logos du FC Dallas et de son ancêtre, le Burn de Dallas
Photo : Source : Internet
Les Metrostars de New York sont devenus les Red Bulls en 2006 quand une entreprise de boisson énergétique, on vous laisse deviner laquelle, est devenue propriétaire du club. Le géant qui donne des ailes avait d’abord exécuté la même manœuvre avec son club de soccer à Salzbourg. L’Austria Salzbourg, fondée en 1933, est devenue Red Bull Salzbourg en 2005.
Le FC Barcelona a aussi eu un nom différent de 1940 à 1973, sous le régime de Franco. Le dictateur espagnol avait imposé un collaborateur comme président du club, symbole du nationalisme catalan.
L’appellation avait été changée pour le CF Barcelona, le Club de Futbol Barcelona, question que le nom soit plus espagnol. Le Barça a repris son identité catalane seulement quelques années avant la fin du règne franquiste.
Le contexte montréalais est bien différent, on s’entend. Montréal a eu le Manic de 1981 à 1983, puis le Supra, l’ancêtre direct de l’Impact, de 1988 à 1992.
Le nom du club de l’autre football a aussi fait quelques vrilles au fil des années à Montréal. Les Alouettes ont représenté la ville, principalement dans la Ligue canadienne, de 1946 à 1982.
En raison de problèmes financiers, l’équipe a été dissoute en 1982 et une franchise a aussitôt été accordée à un nouveau groupe de propriétaires, dont faisait partie Charles Bronfman, propriétaire des Expos. L’équipe devait toutefois légalement avoir un nouveau nom, les Concordes.

Brian De Roo lors d'un plaqué pour les Concordes de Montréal
Photo : La Presse canadienne / Ron Poling
L’équipe a repris le nom Alouettes en 1986, mais l’équipe a cessé ses activités avant le début de la saison 1987.
En 1996, 10 ans plus tard, les Stallions de Baltimore déménagent à Montréal et l’équipe reprend aussitôt le nom des Alouettes.
Un parcours qui n’est pas sans rappeler celui de l’équipe d’Ottawa. Les Rough Riders d’Ottawa ont sévi de 1896 à 1996, les Renegades de 2002 à 2006, puis le Rouge et Noir depuis 2014.
Des changements au hockey, au baseball et au basketball
Dans le monde plutôt conservateur du hockey, les changements de noms sont souvent de simples ajustements. Les Mighty Ducks d’Anaheim ont laissé de côté leur puissant qualificatif en 2006, 13 ans après leur entrée dans la LNH.
Les Stars de Dallas ont laissé le North
au Minnesota, où l’équipe jouait avant de déménager au Texas en 1993.
L’équipe féminine de hockey, à Montréal, s’est appelée le Wingstar, puis l’Axion, ensuite les Stars et, finalement, les Canadiennes depuis 2015.

Le logo des Stars de Montréal
Photo : starsdemontreal.blogspot.com
Au baseball, avant d’être les Cards, l’équipe de Saint Louis s’est appelée les Brown Stockings (les bas bruns en français), les Browns et les Perfectos avant de trouver leur véritable nid en 1900.
Les Cubs de Chicago, eux, ont aussi changé de nom à plusieurs reprises avant de cristalliser leur identité actuelle en 1902. Ils ont d’abord été les White Stockings, les bas blancs, nom de l’autre équipe centenaire de la Ville des Vents, puis les Colts et, finalement, les Orphans de 1898 à 1901.
Dans la NBA, les Wizards de Washington, avec qui Michael Jordan a conclu sa carrière, se sont appelés les Bullets de Baltimore, puis de Washington de 1963 à 1997. Le mot Bullets, balles d’arme à feu en français, était devenu inapproprié pour une ville aux prises avec une vague de crimes violents.

Juwan Howard des Bullets de Washington en 1996
Photo : Getty Images / Andy Lyons
Le propriétaire de l’équipe à l’époque, Abe Pollin, était aussi un proche du premier ministre israélien Yitzhak Rabin, assassiné par balles lors d’une manifestation à Tel-Aviv en novembre 1995. Le propriétaire avait annoncé, quatre jours après le meurtre du lauréat du prix Nobel de la paix de 1994, que le nom Bullets
n’était plus approprié pour une équipe sportive.
Il y a aussi le cas des Hornets de Charlotte qui ont changé d’images quelques fois. L’équipe est déménagée de Charlotte vers La Nouvelle-Orléans en 2002. La ville de Charlotte a toutefois récupéré une équipe, par le biais d’une expansion, dès 2004.
Comme l’équipe de La Nouvelle-Orléans s’appelait toujours les Hornets, le nom Bobcats a été choisi pour le club de la Caroline.
Quand les Hornets sont devenus les Pelicans, en 2013, le président des Bobcats, Michael Jordan, a entamé les démarches pour que les Bobcats redeviennent les Hornets en 2014.
On en est toujours là, six ans plus tard.