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Le sport réduit les symptômes du TDAH chez les filles

Deux jeunes filles s'apprêtent à marquer un but au soccer.

Et c'est le but!

Photo : Getty Images / Lorado

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Une nouvelle étude vient de faire un lien clair entre la pratique du sport organisé chez les filles et la réduction des symptômes du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) à l'adolescence.

Les résultats de cette étude menée par des chercheurs montréalais ont été publiés mardi dans la revue Preventive Medicine.

Ils ont analysé les données de 2000 enfants, nés entre 1997 et 1998. Ils ont constaté que les filles ayant un TDAH qui pratiquaient un sport parascolaire avec un entraîneur de façon constante entre 6 et 10 ans avaient beaucoup moins de symptômes en classe à 12 ans, tels que le manque de concentration ou le fait de gigoter, que les filles vivant avec un TDAH qui ne pratiquaient pas d’activités sportives.

Linda Pagani, professeure à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal, a dirigé l’étude.

C’est intéressant parce que nous nous sommes penchés sur la participation dans le sport parascolaire entre la maternelle et la 4e année. Habituellement, les parents inscrivent leurs enfants à des activités un peu plus tard, une fois que les enfants ont appris à lire, explique-t-elle.

Le fait de pratiquer des activités sportives a permis à ces filles d’apprendre à gérer leurs émotions, à interagir avec les autres, à avoir des buts, à faire des efforts, etc.

Huit enfants sont dans une piscine.

Des enfants apprennent à nager.

Photo : Radio-Canada / Samanda Brace

La professeure souligne que la notion de sport organisé est très importante.

« Les filles ont eu une réduction des symptômes parce qu’il y a eu un entraîneur qui a gardé tout le monde à l’ordre. Un enfant se sent en sécurité quand il est encadré. L’activité peut être ludique, mais il doit y avoir la supervision d’un adulte. »

— Une citation de  Linda Pagani, professeure à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal

La réduction des symptômes du TDAH n’a toutefois pas été remarquée chez les garçons. Linda Pagani croit savoir pourquoi.

Je soupçonne fortement que les garçons sont rapidement dépistés au primaire quand ils ont des problèmes d’impulsivité, qu’ils gigotent ou sont dans la lune en classe. Les filles sont délaissées. On ne découvre pas ces problèmes-là tout de suite. Le sport a probablement un effet chez les garçons ayant un TDAH, mais il est estompé puisqu’ils sont pris en charge ou qu’ils ont une médication.

Mme Pagani estime que le sport doit être considéré comme une thérapie comportementale pour les jeunes atteints d’un TDAH.

Au-delà du déficit d’attention et de l’hyperactivité, la professeure mentionne que d’autres études qu’elle a menées ont prouvé que la pratique d’activités sportives parascolaires réduit l’anxiété et les problèmes émotionnels, autant chez les garçons que chez les filles.

« C’est très clair pour moi, j’espère que François Legault et le ministre de l'Éducation vont penser à l’importance du parascolaire une fois la COVID terminée. On doit trouver des façons d’épanouir nos jeunes et d'avoir des sports organisés. Cette étude est une autre belle démonstration qu’il faut investir dans le sport pour les jeunes. »

— Une citation de  Linda Pagani, professeure à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal

Et au-delà du milieu scolaire, la professeure rappelle que les parents doivent donner l’exemple et pratiquer des activités avec leurs enfants, que ce soit une balade en forêt ou une partie de soccer.

En faisant du sport, les enfants apprennent à faire des efforts soutenus. Ça va leur servir dans toutes leurs activités quotidiennes et même sur le marché du travail plus tard, conclut la professeure.

L'étude a été corédigée par ses étudiantes Marie-Josée Harbec et Geneviève Fortin, ainsi que par Tracie Barnett, professeure agrégée de médecine à l'Université McGill.

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