Williams met son équipe en vente, Renault choisit de rester en F1

Nicholas Latifi au volant de la Williams FW43
Photo : Twitter / Williams F1
Williams, durement touchée par la pandémie, met en vente son équipe de F1 pour assurer son avenir, tandis que Renault, encouragée par l'arrivée d'un plafond budgétaire, choisit de rester.
Prise entre des performances sportives décevantes et la pandémie planétaire, l'entreprise Williams a annoncé vendredi qu'elle envisageait de vendre son équipe de F1 et a mis fin, avec effet immédiat, à son partenariat avec son commanditaire principal, la société ROKiT.
Nous avons rempli toutes nos obligations contractuelles envers ROXiT, a assuré Claire Williams lors d'une conversation avec un groupe restreint de médias. Ce que nous avons toujours fait avec nos partenaires.
Il se trouve que nous avons mis en place depuis trois mois un tout nouveau processus pour nos négociations commerciales, a précisé la fille du fondateur Frank Williams. Nous avons confiance dans notre nouvelle approche, et nous continuerons à attirer de nouveaux partenaires dans le sport. Williams est un nom très respecté.
Claire Williams a précisé que les monoplaces auront donc une nouvelle livrée lors du premier Grand Prix de la saison.
De son côté, le conseil d'administration de Williams Grand Prix Holding (WGPH) a précisé par communiqué qu'il allait passer en revue toutes les options stratégiques à disposition de la société, dont la cession d'une participation majoritaire dans WGPH, y compris une cession totale de la société
.
Les autres options envisagées sont l'entrée d'un actionnaire minoritaire ou une mobilisation de fonds, a ajouté le groupe.
Williams indique avoir déjà des pourparlers préliminaires avec un petit nombre d'interlocuteurs
.
L'année 2019 a été difficile pour Williams, qui a annoncé une perte opérationnelle de 10 millions de livres (17 M$ CA) contre un bénéfice de 16 millions de livres.
Les résultats de 2019 reflètent le déclin récent dans notre compétitivité dans les activités de F1 et les réductions qui s'en sont suivies dans les revenus des droits commerciaux
, a expliqué Mike O'Driscoll, directeur général de Williams.
Après quatre années de résultats solides, nous avons connu deux saisons très difficiles, a-t-il admis. La saison 2020 de F1 a été, évidemment, perturbée par la pandémie planétaire et cela aura un impact sur nos revenus commerciaux cette année.
Williams a d'ailleurs placé de manière prolongée une grande partie de son personnel en chômage partiel pour atténuer les effets de la crise.
Le Canadien Nicholas Latifi est l'un des deux pilotes de l'équipe britannique, et il attend patiemment de pouvoir commencer sa carrière en F1, bien soutenu financièrement par l'entreprise familiale Sofina.
L'histoire continue pour Renault en F1
Malgré l'annonce d'un vaste plan de restructuration s'accompagnant de la suppression de 15 000 emplois, le constructeur français choisit de rester en F1, encouragé par la réduction draconienne des dépenses en F1 à compter de 2021.
Au cœur de la crise liée à la pandémie planétaire qui empêche jusqu'à présent la saison de commencer, la F1 se voit ainsi rassurée avec la présence d'un de ses grands noms.
C'est la décision des responsables de la F1 d'adopter des mesures de réduction des coûts dès 2021, dont le plafond budgétaire de 145 millions de dollars américains, qui a incité Renault à rester dans la course.
Le plafond baissera à 140 millions en 2022 et à 135 millions pour la période allant de 2023 à 2025, sur la base d'une saison de 21 courses.
L'annonce d'une nouvelle réglementation sur le plafonnement des dépenses est très bonne pour nous, car nous devrons moins investir dans cette discipline que certains de nos concurrents qui dépensent beaucoup d'argent. Donc, nous sommes et restons en F1
, a souligné la directrice générale par intérim, Clotidle Delbos.
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Renault emploie en F1 quelque 1200 personnes, 450 dans son département de moteurs à Viry-Châtillon près de Paris et 750 dans son usine de châssis, à Enstone, en Grande-Bretagne.
L'espoir de ses responsables est de parvenir grâce à ce plafonnement des coûts et au nivellement des performances qu'il doit entraîner, par le biais aussi d'un système de handicap aérodynamique pour les équipes les mieux classées, à rattraper Mercedes-Benz, Ferrari et Red Bull.
Depuis son retour en F1, en 2016, après s'en être retiré comme constructeur en 2010, Renault n'est pas parvenu à monter sur le podium.
L'équipe n'a pas pu faire mieux que 5e au classement du Championnat du monde en 2019, se faisant notamment devancer par McLaren, une équipe qu'elle motorise. Le meilleur classement de Renault au championnat est une 4e place en 2018.
En 2021, Renault perdra son contrat de moteur avec McLaren, qui a choisi de s'équiper du côté de Mercedes-Benz, la référence en la matière depuis l'avènement de la technologie hybride en 2014.
La décision de Renault de rester en F1 survient en plein marasme de cette discipline. La pandémie planétaire empêche les courses de se tenir et, du coup, les revenus des équipes s'effondrent.
Le groupe McLaren a annoncé cette semaine la suppression de 1200 emplois, dont 75 dans son équipe de F1, et Mercedes-Benz a dû démentir jeudi des rumeurs faisant état de son départ de la F1.
Assurée de sa présence en F1, Renault peut maintenant se consacrer au choix du pilote qui épaulera en 2021 le Français Esteban Ocon après l'annonce du départ de Daniel Ricciardo pour McLaren l'an prochain.