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Les Québécois pourront-ils se baigner cet été?

Le complexe aquatique du parc Delpha-Sauvé, à Salaberry-de-Valleyfield.

Le reportage de Jean-Patrick Balleux

Photo : Ville de Salaberry-de-Valleyfield

Jean-Patrick Balleux
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les Québécois pourront-ils se baigner dans les piscines publiques cet été? En attendant que Québec se positionne sur la question, les scientifiques et les gestionnaires de bassins disent oui.

Réglons tout de suite la question. Le risque de contracter la COVID-19 dans une piscine publique est très faible, voire inexistant, selon l'Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) qui a publié une liste de recommandations à ce sujet.

« Les coronavirus en général sont assez sensibles au chlore et ne survivent pas longtemps à l'eau chlorée des piscines. On n'a pas de données sur le virus de la COVID-19 en particulier, mais si on se fie à d'autres virus similaires de la même famille, ça ne devrait pas être un virus qui résiste très bien aux conditions de l'eau chlorée des piscines. »

— Une citation de  Vicky Huppé

La conseillère scientifique à l'INSPQ, microbiologiste de formation, a participé à la rédaction du guide et le met à jour au fur et à mesure que de nouvelles découvertes sont trouvées au sujet de l'eau et du coronavirus.

Avis aux propriétaires de piscines au sel ou au brome, le virus n'aime pas non plus ces substances. Quant aux plages, vu la grande étendue d'eau, la dilution diminue beaucoup le risque de propagation du virus. Voilà de quoi rassurer les adeptes des plages comme Oka, Verdun, Longueuil ou Jacques-Cartier à Québec.

Alors, pourquoi les piscines publiques sont-elles toutes fermées depuis la mi-mars? C'est tout ce qui entoure les bassins qui est problématique.

Dans un sondage maison effectué auprès de ses membres, l'Association des responsables aquatiques du Québec (ARAQ) retient que 73 % des 109 municipalités au Québec pourraient rendre leurs piscines accessibles et sécuritaires cet été. Il faut savoir qu'au Québec, 60 % des piscines publiques intérieures et extérieures sont la propriété des villes, et 20 %, des commissions scolaires.

Des baigneurs s'entraînent dans la piscine.

La piscine du complexe sportif de Dolbeau-Mistassini

Photo : Radio-Canada / Mélissa Paradis

C'est grâce aux normes de l'ARAQ que les gens peuvent les utiliser en toute sécurité. Avec le beau temps qui arrive, il est temps de se pencher sur le déconfinement aquatique.

« Il faut penser que nos piscines sont parfois considérées dans les plans de mesure d'urgence des municipalités comme des endroits de fraîcheur en temps de canicule. Il va y en avoir des journées à 30 degrés. »

— Une citation de  Lucie Roy, présidente de l'ARAQ

C'est avec cette donnée et les réponses aux 47 questions du sondage que l'ARAQ veut convaincre la santé publique du Québec. Cette notion de rafraîchissement est la priorité. Viendraient après cette première expérience la nage en corridors et les cours de natation.

Des solutions pour respecter le deux mètres

Il reste la règle du deux mètres. Pour la respecter, on s'est inspiré du déconfinement en Italie, en Australie et aux États-Unis : il faut limiter le nombre de baigneurs. L'ARAQ propose de réduire de 70 % l'accès aux bassins.

Pour éviter les files d'attente, il faudra réserver son heure de baignade par Internet, entrer par le parc, car les pavillons de baigneurs pourraient être fermés, et prendre obligatoirement une douche au savon avant de faire trempette. Mais qui va payer la facture de ces aménagements supplémentaires?

La jeune femme se tient debout sur le bord.

Une sauveteuse surveille les jeunes baigneurs dans une piscine municipale de Gatineau.

Photo : Radio-Canada

Lucie Roy rappelle qu'en plus de l'aval de la santé publique, la décision reposera sur les moyens financiers, humains et techniques de chaque ville.

De grandes lignes de recommandations sont en train d'être écrites par la commission des normes de la société de sauvetage. Les cinq fédérations aquatiques, dont Natation Québec, la Croix-Rouge, la Société de sauvetage et l'ARAQ, on est tous en train de converger nos pistes de solutions vers ce document de recommandations qui va sortir d'ici la mi-mai, affirme Mme Roy.

Dans l'enquête menée par l'ARAQ, la plupart des propriétaires de bassins publics ont besoin de deux semaines pour préparer l'eau pour une piscine intérieure et de trois semaines pour une piscine extérieure.

En sachant qu'il faudra prévoir du temps pour procéder aux réaménagements autour des bassins, l'ARAQ espère obtenir une réponse rapide de Québec pour que tous puissent sauter à l'eau le 24 juin, au plus tard le 1er juillet.

On va parler de baignade d’abord, avant de parler d’entraînement, pour redonner confiance aux gens et donner la chance à la population de croire que l’été... va ressembler à un été, conclut Lucie Roy.

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