Le sport est essentiel pour faire face à la crise, selon un urgentologue

Le médecin urgentologue Bruno Baril
Photo : Courtoisie Bruno Baril
Depuis le début de la pandémie, on surnomme les membres du personnel du système de santé nos anges gardiens. Comment réussissent-ils à tenir le coup? Pour un médecin urgentologue de l’Hôpital Charles-Lemoyne, l’équilibre réside dans la pratique quotidienne de sport.
Moi, mon truc, c’est d’aller travailler en vélo. J’aime d’autant plus pouvoir utiliser ce mode de transport là avant et après ce que j’appelle une “section plus mentale” au travail
, explique Bruno Baril.
Je fais exprès pour prendre des chemins un peu plus difficiles pour en retirer plus d’effort physique, justement parce que c’est rendu un ingrédient essentiel pour pouvoir passer à travers ces semaines-là. Sinon, on peut dire que ce serait en tout point pénible
, admet-il.
Le médecin a besoin de cet exercice pour pouvoir donner le meilleur de lui-même lorsqu’il est au front avec les patients.
« Je te dirais que c’est plus nécessaire en ce moment, et plus apprécié même [...] (Le sport) est ressenti comme étant plus un besoin que d’habitude. »
Sportif de longue date, il constate que ses bonnes habitudes s’avèrent d’autant plus bénéfiques lorsque son emploi lui en demande beaucoup.
Au travail, ces temps-ci, il y a plus d'incertitude, c’est plus demandant comme stress, alors c’est d’autant plus utile et voulu de faire un peu de sport.
Ce n’est rien d’extrême, mais un effort d’une heure avant et d'une heure après, c’est quelque chose qui permet d’être bien groundé quand t’es sur place et de faire le vide pour être mieux conditionné.
Un outil contre l’adversité
Le Dr Baril précise qu’il y a une multitude de façons de traverser la crise actuelle, mais qu’il encourage tout le monde à rester actif pendant la période de confinement.
Je pense qu’il faut à tout prix essayer de garder le corps en forme, en bon état [...] Si tu rencontres la maladie, tu vas avoir un meilleur outillage pour y faire face
, explique-t-il.
Il ajoute qu’il ne faut évidemment pas négliger les bienfaits du sport sur la santé mentale. Par exemple, l’urgentologue raconte que l’entraînement permet au personnel en milieu hospitalier d’échanger sur quelque chose de positif.
Ça devient un sujet de conversation d’autant plus distrayant dans toute la morosité de la COVID qui occupe toute la place, dans les médias, mais aussi sur notre lieu de travail. Ça devient un peu libérateur.
« C’est certain qu’avec un meilleur équilibre, l’adversité est plus facile à affronter. Moi, j’ai trouvé mon équilibre en me défonçant dans le sport. »
Et il n’est pas question de parler résultats et performance à l’heure actuelle, souligne-t-il. Plus que jamais, il voit l’activité physique comme d’un outil pour trouver le bien-être.
On n’est pas du tout dans une période où le sport c’est une compétition, c'est vraiment plus une technique comme une autre. Pour moi, c’est la meilleure pour prendre ça une journée à la fois et faire en sorte qu’à la fin de la journée, le stress ne t’a pas envahi.