Un entraîneur des Carabins tente l’aventure du football français

Gabriel Cousineau
Photo : Twitter / William Coady
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Gabriel Cousineau se sentait mûr pour un nouveau défi après neuf années avec les Carabins de l’Université de Montréal (UdeM). Il laisse de côté sa carrière d’entraîneur pour effectuer un retour à la compétition en France, à titre de quart-arrière.
Cousineau a renoncé le 12 décembre à ses postes de coordonnateur offensif et d’instructeur des receveurs de passes afin de reprendre du service en tant que joueur avec les Molosses d'Asnières-sur-Seine, en banlieue de Paris. L'entente est d'une durée d'un an.
« J’ai toujours gardé l’espoir de peut-être aller jouer un jour en Europe […] Ça m’a toujours intéressé. En fait, après ma carrière universitaire, comme j’avais décroché un emploi à temps plein aux Carabins, j’ai pris cette occasion pour être entraîneur et pouvoir me faire un nom dans le monde du coaching au football », rappelle-t-il.
« En même temps, je n’ai pas beaucoup de choses qui me rattachent à Montréal, étant un jeune homme célibataire de 28 ans. J’avais le goût de vivre autre chose », renchérit celui qui jouera dans la première division de la Fédération française de football américain (FFFA).
La fin de saison des Carabins n’a pas été de tout repos pour ce bachelier en administration des affaires à HEC Montréal. Cousineau a mis les bouchées doubles dans sa préparation en vue de sortir de sa retraite sportive.
Le championnat Élite, soit la meilleure des trois divisions masculines chapeautées par la FFFA, lancera le 1er février prochain les activités de sa 39e campagne regroupant 12 équipes à l’échelle nationale.
Mais avant de vivre son baptême au football américain en sol français, Cousineau fera l’étalage de son talent à un camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF) qui se déroulera le 17 janvier à Paris.
« Depuis la fin de ma carrière, je me suis vraiment gardé en shape au cas où un jour je prenne cette décision. Je n’ai jamais arrêté de lancer le ballon. Je pense que je serai capable de compétitionner, mais c’est sûr que c’est un nouveau sport, ça reste que c’est du football américain, avec ses règles à 11 [joueurs] et 4 essais. Je n’ai jamais vraiment joué ce football. »
« Pendant toute l'année, je l'ai regardé lancer le ballon, et il est quand même capable de décocher. Je ne pense pas qu'il a perdu grand-chose dans ses passes. Il s'est toujours gardé en forme, il s'entraîne beaucoup, je suis convaincu qu'il va bien faire », poursuit l'entraîneur-chef des Carabins, Danny Maciocia, qui avoue du même souffle avoir été un brin surpris par la décision de Cousineau de quitter l'équipe.
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Un périple en duo
Gabriel Cousineau a aussi eu des pourparlers avec des équipes en Allemagne et en Italie, pays dont il détient la citoyenneté depuis une dizaine d'années. Il n’est donc pas considéré comme un joueur international, ce qui a facilité son embauche par les Molosses.
Il veut encore « gagner sa vie » avec son métier d'entraîneur, parce qu'il veut « avoir un impact positif sur le développement des étudiants-athlètes ».
« Gabriel sera toujours un Carabin, il est toujours le bienvenu chez lui. Dans son cas, je ne pense pas que jamais la porte ne se refermera à l'Université de Montréal. »
Le détenteur d’une bague de la 50e Coupe Vanier, en 2014, considère que l’aventure française lui offrira notamment l’occasion d’accroître ses connaissances du football, et hors de sa zone de confort.
Il trouvera un visage familier dans le vestiaire des Molosses. Le bloqueur Gustave Sylvestre, qui s’est aligné à gauche de la ligne offensive des Carabins de 2014 à 2018, l’accompagnera sur le terrain et dans le quotidien.
« Pour ma vie et ma santé, c'est la meilleure chose qui ne pouvait pas m'arriver », lance à la blague Cousineau à propos de sa relation avec ce joueur de ligne à l'attaque.
Les deux hommes, qui ont été des coéquipiers lors des campagnes 2014 et 2015, cohabiteront durant le calendrier du championnat Élite qui s’échelonne sur six mois, jusqu’en juillet, dans le cas des finalistes. Dix matchs sont prévus en saison et un maximum de trois en éliminatoires.
Après quoi Cousineau pourrait fort bien reprendre sa place sur les lignes de touche à titre d'entraîneur avant le lancement des hostilités dans le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).
« Il y a de fortes probabilités que je sois de retour l'année prochaine avec une université ou un cégep. J'ai déjà eu des discussions avec quelques équipes, mais je ne voulais pas m'engager non plus parce que c'est dans six mois.
« Ça dépendra vraiment aussi de mon expérience là-bas, si c'est quelque chose que je voudrais qui soit récurrent pendant quelques années ou bien si je reviens pour signer un contrat à temps plein avec une université. Ça reste à voir! »