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Les visées de Charles Philibert-Thiboutot au 5000 m : 5 questions à son entraîneur

Charles Philibert-Thiboutot les bras dans les airs après sa victoire au 1500 m des Championnats canadiens

Charles Philibert-Thiboutot prévoit participer à un ou deux 5000 m par année d'ici 2020.

Photo : La Presse canadienne / Fred Chartrand

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Charles Philibert-Thiboutot a été sacré champion canadien du 1500 m pour la troisième année de suite le week-end dernier. Le Québécois devait aussi prendre part au 5000 m, mais s'est finalement ravisé afin de conserver son énergie pour son épreuve favorite. Mais le projet du 5000 m n'est que reporté, nous explique son entraîneur Félix-Antoine Lapointe.

Une entrevue d’Alexandra Piché

Q - Pourquoi Charles Philibert-Thiboutot voulait-il tenter sa chance au 5000 m?

Nous envisageons qu’à moyen ou long terme, Charles pourrait se spécialiser sur 5000 m. Sachant que ses qualités en lien avec l’endurance sont très bonnes, ça pourrait éventuellement être sa distance de prédilection. Nous trouvions que les Championnats canadiens étaient une belle occasion pour lui d’accroître son expérience en se mesurant aux meilleurs du pays, mais nous avons changé d’idée, car la course avait lieu deux jours avant les préliminaires du 1500 m.

La récupération de Charles aurait pu être hypothéquée. Et comme une qualification pour les Championnats NACAC était en jeu, nous ne voulions pas prendre de risques.

Quand les conditions et l’horaire vont le permettre, nous allons l’essayer. Notre plan serait que Charles prenne part à un ou deux 5000 m par année pour garder une porte ouverte après 2020.

Q - Est-ce commun de voir des athlètes faire la transition vers de plus longues distances?

C’est quand même une transition assez standard. Ce n’est pas rare de voir des coureurs de 1500 m faire le saut vers le 5000 m en vieillissant, une fois qu’ils sont plus matures. C’est la même chose pour les spécialistes du 10 000 m qui se dirigent vers le marathon. Ça peut permettre de prolonger une carrière. C’est aussi une façon de se lancer un nouveau défi.

Pour ce qui est de Charles, nous verrons comment va sa progression au 1500 m après les Jeux olympiques de 2020. Si nous voyons qu’il a encore une bonne marge d’amélioration sur sa distance actuelle, nous nous concentrerons peut-être simplement là-dessus. Nous voulons cependant nous ouvrir toutes les portes.

Après les Jeux olympiques de Rio, Charles Philibert-Thiboutot a vécu une période difficile au cours de laquelle il a dû surmonter plusieurs blessures. En 2017, l’athlète de Québec n’a pu réaliser le temps dont il avait besoin pour se qualifier pour les Championnats du monde. Il a aussi dû mettre une croix sur les récents Jeux du Commonwealth. Il a travaillé sur une toute nouvelle façon de courir pour réduire le risque de blessures.

Q - Comment l’idée de revenir à la base a-t-elle été envisagée?

Nous avons travaillé en collaboration avec l’équipe médicale pour cibler les lacunes qui augmentaient le risque de blessures de Charles. L’entraînement intensif que demande le 1500 m pour aspirer être parmi les meilleurs au monde est exigeant. Les athlètes doivent courir de nombreux kilomètres par semaine. Chaque petit détail peut faire une différence sur le corps.

Dans le cas de Charles, ça passait entre autres par une meilleure posture. Nous avons fait un énorme travail technique. Le fait de prendre le temps d’ajuster sa posture et de changer sa manière de courir va assurément aider Charles en vue des Jeux olympiques de Tokyo.

Ça n’a pas été des mois faciles mentalement, mais nous n’aurions pas fait un pas en arrière sans savoir que ça nous permettrait d’en faire deux en avant par la suite.

Q - Et en ce moment, où en est-il?

J’ai l’impression que son niveau de forme est probablement aussi bon, voire meilleur que quand il a couru en 3 min 34 s à Monaco en 2015. Ça ne paraît pas dans ses résultats parce qu’il n’a pas la chance de se mesurer aux meilleurs pour refaire des chronos semblables. C’est un peu frustrant en ce moment de ne pas avoir accès aux courses qui lui donneraient la chance de s’illustrer.

Nous sommes dans une sorte de cercle vicieux. Comme il a réalisé des temps un peu plus lents dans les dernières années en raison de ses blessures, c’est difficile d’y avoir accès. Il y a une grande différence entre participer à une course qui se remporte en 3 min 37 s et être sur la ligne de départ d'une épreuve de Diamond League où les vainqueurs arrêtent le chrono à 3 min 30 s ou 3 min 32 s.

Historiquement, Charles a réalisé ses records personnels en se mesurant aux meilleurs. Ils l’ont tiré vers le haut.

Q - Peut-il espérer battre son meilleur chrono de la saison (3:37,73) aux Championnats NACAC qui se dérouleront à Toronto?

Ça va prendre des conditions idéales, mais c’est sûr que c’est quelque chose qui peut se faire. Au-delà du temps, la position sera très importante à Toronto. Il sera important pour lui de viser un podium. Même que l'objectif à Toronto sera de gagner.

S’il arrive à abaisser son temps d’une ou deux secondes, il aura plus de chances de participer à une Diamond League ou à une course importante en Europe d'ici la fin de la saison. Ensuite, il pourra espérer faire un grand coup. Égaler son record personnel ou même l’abaisser, qui sait?

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