Très proche de sa culture, elle participe à plusieurs productions d’opéra autochtones telles que Hide and Seek et The Potawatomi et chante dans d’autres productions originales avec la compagnie d’opéra autochtone Unsettled Score. Elle fait ses débuts européens en Allemagne à l'été 2022, au Berlin Opera Academy, en tant que Rosalinde dans la célèbre opérette Die Fledermaus (La chauve-souris). La soprano accumule les prestations partout au Canada, à l’invitation entre autres de la Canadian Opera Company et de l’Orchestre I Musici de Montréal. En mars 2022, elle remporte le prix d’art vocal Wirth de l’Université McGill. Elle remporte également le grand prix pour les 19-30 ans au Concours de musique du Canada-Canimex en juin 2022, en plus d'être nommée dans la prestigieuse liste de CBC de 30 musiciens et musiciennes classiques de moins de 30 ans (30 Under 30), où elle se démarque comme artiste lyrique autochtone en vue. Elisabeth est finalement gagnante du premier prix dans la catégorie 26-30 ans au Festival Classival, en avril 2023. Le même mois, elle termine sa maîtrise en musique dans le programme Voice and Opera à l’Université McGill. En mars 2023, la soprano est nommée au conseil d’administration du Conseil québécois de la musique.

Elisabeth St-Gelais en 60 secondes :

Voilà pour le résumé biographique. Faites plus ample connaissance avec la Révélation Radio-Canada en consultant le questionnaire ci-dessous.

Décris ta musique en moins de 12 mots.

Mes interprétations sont passionnées, généreuses, réfléchies et sensibles.

À quel âge as-tu commencé à faire de la musique?

J’ai eu mon premier cours de chant à 7 ans. Je n’ai jamais cessé d’étudier la musique depuis.

Viens-tu d’une famille de musiciens et musiciennes?

Une famille d’amoureux de la musique, ça, c’est certain. Mes sœurs, mon frère et ma mère ont étudié la musique, et tout le monde adore les spectacles et écouter de la musique. Je viens d’une famille d’entrepreneurs. Mes parents et mes deux sœurs sont en affaires, et moi aussi, comme artiste travailleuse autonome. Nous savons ce que c’est de vivre de nos passions. J’ai une famille extraordinaire et inspirante. Quelle chance!

Y a-t-il eu une personne marquante dans ta vie qui t’a donné le goût de la musique?

Les rencontres en musique, c’est tellement riche. Ça fait partie des raisons pour lesquelles j'ai choisi ce milieu. J’ai fait une rencontre très significative dans ma vie; c’est au début de mon bac en musique à McGill, j’ai rencontré celle qui est maintenant une partenaire de travail tellement précieuse, une pianiste incroyable et une amie que j’aime : Louise Pelletier. Elle a cru en moi plus que moi-même, et c’est ce qui m’a confirmé que je ferai une carrière en musique.

Parle-nous de ta ville, ton village ou ton quartier. Est-ce un lieu qui inspire ta musique?

Je suis une Innue de Pessamit qui a été élevée au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ma ville, ma région, c’est un pays en soi, comme dirait mon père, car c’est un endroit unique avec une nature comme on n’en trouve pas ailleurs. Et c’est grand! Il y a de la place, de l’eau, le fjord, le Pekuakami, les monts Valin... Ma famille et mes amis y sont encore et sont des inspirations centrales pour moi. C’est même je dirais, une sécurité de savoir que tout ça existe et que je peux y retourner quand j’en ai besoin. On ne quitte jamais vraiment le Saguenay dans son cœur quand on vient de là, c'est trop un endroit spécial, et les gens y sont très spéciaux. Je me sens très privilégiée de venir du Saguenay. C’est riche comme identité.

Tu peux faire trois vœux pour l’année à venir. Quels sont-ils?

Livrer de la musique de qualité, voyager avec les gens que j’aime et continuer d’être aussi heureuse.

Nomme-moi un album, une pièce ou un artiste (toutes disciplines confondues) qui t’influence ou t’a influencée?

Yannick Nézet-Séguin m’inspire tellement. Il rayonne dans tous les sens du terme. C’est un musicien de si haut niveau, tellement humble et authentique à la fois. C’est du génie d’être aussi beau comme personne. Ça m’énergise énormément de voir un modèle de succès de ce type.

Quelle chanson ou quelle œuvre musicale aurais-tu aimé avoir écrite ou composée?

Le Concerto no 1 en si bémol mineur, op. 23 pour piano et orchestre de Tchaïkovski. Des fois, tu écoutes tellement une pièce souvent que ça devient comme un refuge. C’est ce qui se produit avec ce concerto : il me parle et me touche.

Nomme-moi une chanson que tu adores écouter et qui nous surprendrait.

Du bon queb, comme Fred Fortin, Philippe Brach, Zouz ou Québec Redneck Bluegrass Project.

Si tu pouvais prendre un verre avec une personnalité de la musique, morte ou vivante, qui choisirais-tu?

Ces temps-ci, je prendrais un verre avec Martha Argerich.