Entrez dans l'univers de Vincent Roberge, alias Les Louanges.
Notre Révélation Radio-Canada en chanson, Les Louanges, est un artiste singulier aux talents pluriels. Son nom évoque un collectif, mais c’est plutôt le pseudonyme d’un seul homme, Vincent Roberge. Il n’a que 24 ans, mais grâce à son groove unique et indéfinissable (on navigue habilement entre l’électro, la pop, le funk, le rock alternatif et le R’n’B), il est passé en quelques mois d’illustre inconnu à coqueluche des palmarès de fin d’année.
Installé à Montréal, le jeune musicien originaire de Lévis avait lancé un premier EP, Le mercure, sur Bandcamp en 2016 avant de le lancer officiellement l’année suivante, bonifié de la chanson Encéphaline, qui lui a valu le Prix de la chanson SOCAN. Les Louanges est également un ancien lauréat du Festival international de la chanson de Granby (2015) et finaliste aux Francouvertes (2017). Après son EP est venu un premier album complet, La nuit est une panthère, qui lui a valu les éloges des critiques, qui ont salué son unicité et sa finesse, de même que des engagements devant des salles combles de spectateurs comblés.
Voilà pour le résumé biographique. Faites plus ample connaissance avec la Révélation Radio-Canada en chanson 2019-2020 en consultant le questionnaire ci-dessous.
Quelle œuvre musicale t’a donné le goût de faire carrière en musique?
Demon Days, de Gorillaz
Quel est ton souvenir le plus lointain en lien avec la musique?
Les voyages en voiture avec l’album Play, de Moby, qui joue en arrière-plan.
Si tu devais choisir une autre carrière, que ferais-tu et pourquoi?
Je travaillerais auprès de personnes avec un handicap mental, dans un contexte musical. J’imagine que cela doit faire partie de la musicothérapie. Sinon, organiser et animer des ateliers musicaux avec des jeunes en difficulté. Je devrais appeler la Fondation du Dr Julien, pour voir.
Quelle chanson ou œuvre aurais-tu souhaité écrire et pourquoi?
Nights, de Frank Ocean, figure pour moi au panthéon des meilleures chansons. Elle est très épurée musicalement et pourtant infiniment riche. Trois instrumentations différentes alternent tout au long de la chanson, qui ne comprend pas vraiment de couplets ni de refrains, seulement un long développement finement construit. Le texte aussi est incroyable : c’est accrocheur, mais poétique, à mi-chemin entre la chanson et le témoignage d'événements passés.
Quelle chanson ou œuvre ne te lasseras-tu jamais d’entendre et pourquoi?
Il y en a tellement. Nights et le reste de l’album Blond en font sûrement partie. L’album Multi-Love, d’Unknown Mortal Orchestra, ne me tombe pas encore sur les nerfs non plus après plus de 400 écoutes.
Quelle musique serait-on surpris d’apprendre que tu écoutes?
Je suis quand même un grand fan de Frank Zappa; on salue mon père pour ça!
Quel a été votre premier contrat rémunéré en tant qu’artiste?
Adolescent, je jouais dans le Vieux-Québec avec mon meilleur ami en tant qu’amuseur public, en bas de la porte Saint-Jean. Je ne dirais pas qu’on a fait une grosse passe d’argent, par contre.
Qu’est-ce que ton patelin et ses gens t’ont apporté (sur le plan musical ou personnel)?
Je dois beaucoup aux gens qui m’ont entouré lorsque je grandissais à Lévis. Je n’ai jamais été attiré par ceux qui s’en sortaient trop bien socialement à l’école. Les plus intéressants et ouverts d’esprit étaient pour moi ceux avec qui je pouvais traverser un terrain de baseball en Converse pendant une tempête de neige pour acheter des choses semi-illicites, ceux avec qui je vagabondais dans le stationnement derrière l’aréna, plus que dans le vestiaire. Grandir avec des gens qui pouvaient autant écouter Primus que Coltrane, ça m’a certainement formé positivement en tant qu’individu. Fais ce qui te plaît et ne le fais pas pour les autres.
Si ta musique était un mets, qu’est-ce qu’on mangerait?
N’importe quoi qu’on pourrait retrouver dans une émission animée par Anthony Bourdain : pas over the top, juste quelque chose d’original avec de bons ingrédients.
Quelle est ta plus grande fierté (sur le plan musical ou autre)?
Être reconnu par une bonne majorité des artistes que j’admire au Québec. J’ai reçu un emoji de pouce en l’air de la part de Daniel Bélanger; c’est quand même big.
Si tu devais choisir une personne avec qui passer une année sur une île déserte, qui serait-ce et pourquoi?
Je citerais Jean Leloup pour celle-là : « Choisir entre tous les gens qui m’entourent / comment faire preuve d’une telle preuve d’amour? »
Quelle destination rêves-tu le plus de visiter?
Je me promène pas mal en Europe ces temps-ci, donc ça va. Peut-être quelque part en Extrême-Orient ou un truc comme l’Argentine. Je n’ai jamais aimé faire des choix. Haha!
Quel conseil donnerais-tu à l’enfant que tu étais?
Fais-toi confiance un peu, man, et arrête de t’en faire.
Qu’est-ce qui te fait rire à tout coup?
Un couplet de Maybe Watson pour sûr.
Qu’est-ce qui te fait inévitablement pleurer?
Là, je suis dans l’avion et c’est peut-être la fatigue qui parle, mais The Green Book, avec Viggo Mortensen et Mahershala Ali, c’est assez touchant.
Que crois-tu qu’on aurait de la difficulté à croire à ton sujet?
J’ai déjà chanté La corrida sur scène avec Francis Cabrel sans connaître les paroles.
Si tu avais carte blanche dans le contexte de ton mandat en tant que Révélation, avec qui voudrais-tu partager la scène ou faire un projet?
Quelqu’un a le numéro de Corneille?