Le 28 janvier 2022 s’est amorcé un mouvement sans précédent au centre-ville d’Ottawa. Replongez dans les moments les plus marquants de ces trois semaines d’occupation.
Texte : Andréanne Apablaza
28 janvier
Des milliers de manifestants, qu'ils soient camionneurs ou partisans, arrivent dans la capitale en provenance des quatre coins du pays. Leur but : faire reculer le gouvernement fédéral face à la vaccination obligatoire des camionneurs qui doivent franchir la frontière canado-américaine et à plusieurs autres restrictions sanitaires liées à la COVID-19. Camions, véhicules récréatifs, camionnettes, voitures, motocyclettes… La rue Wellington, puis les rues du centre-ville d’Ottawa sont bondées.
Photo : Justin Tang/La Presse canadienne

29 janvier
La manifestation prend de l’ampleur et des airs de festival. Les autorités sont en état d’alerte, même si elles pensent encore que le mouvement ne durera qu’une fin de semaine et bien que les organisateurs aient exhorté la foule à rester calme.
Au jour 2 de la manifestation, le message du mouvement devient beaucoup plus vaste. On parle de liberté, de droits fondamentaux et on s’oppose aux gouvernements en place.
Photo : Alexander Behne/Radio-Canada

3 février
Un campement s’installe dans le parc de la Confédération, non loin du canal Rideau et de la colline du Parlement, pour accueillir les manifestants. Une cabane de bois y est même construite en guise de cuisine communautaire et du carburant y est stocké.
Il faudra trois jours à la Commission de la capitale nationale, propriétaire du parc, pour déloger la structure et le campement.
Photo : Alexander Behne/Radio-Canada
Des leaders de la manifestation organisent une première conférence de presse. Ils sont clairs : ils entendent occuper le centre-ville jusqu'à ce que le gouvernement fédéral accède à leurs revendications.
Se décrivant comme des porte-parole de ce que les organisateurs nomment le Convoi de la liberté
, Tamara Lich et Chris Barber deviendront des figures de proue du mouvement.
Photo : Adrian Wyld/La Presse canadienne
5 février
Épuisés et indignés à la suite d’une semaine d’occupation de leur quartier, des résidents du centre-ville organisent une contre-manifestation devant l'hôtel de ville.
Le bruit constant des klaxons, le harcèlement et les feux d’artifice les ont menés au bout du rouleau, disent-ils. Ils souhaitent se réapproprier leur secteur et ne plus craindre d’y circuler. Le gouvernement fédéral n’hésite plus à décrire la manifestation comme une occupation
.
Photo : Justin Tang/La Presse canadienne
Une deuxième semaine de manifestation s’amorce et le mouvement ne montre pratiquement aucun signe d’essoufflement, notamment grâce à l’aide de campagnes de sociofinancement. Seuls les camions immobilisés depuis huit jours au cœur de la capitale manquent de carburant.
Photo : Justin Tang/La Presse canadienne
14 février
Au 18e jour de la manifestation, une page d’histoire se tourne. Le gouvernement Trudeau invoque la Loi sur les mesures d’urgence pour la première fois depuis que celle-ci a remplacé, en 1988, la défunte Loi sur les mesures de guerre.
La loi donne davantage d'outils aux forces policières lorsque des rassemblements constituent des activités illégales et dangereuses, comme des blocages et des occupations. La Gandermerie royale du Canada (GRC) peut aussi, là où c'est nécessaire, appliquer les lois provinciales et municipales.
Photo : Adrian Wyld/La Presse canadienne
15 février
Après plus de deux semaines de tentatives infructueuses pour déloger les manifestants de son centre-ville, le chef du Service de police d’Ottawa (SPO), Peter Sloly, abdique.
Il donne sa démission en pleine tourmente. Critiqué de toutes parts, il affirme ne pas pouvoir compter sur des ressources suffisantes au sein des forces policières de la capitale fédérale pour mettre un terme à l'occupation du centre-ville.
Or, des sources ont confié à CBC que le chef était incapable d’implanter un plan rigoureux pour mettre un terme à la crise provoquée par les camionneurs, entraînant une dégradation des relations avec la haute direction ainsi qu’avec les autres corps policiers appuyant le SPO.
Photo : Justin Tang/La Presse canadienne
17 février
Au 21e jour de l’occupation de la Cité parlementaire, cette image fait le tour du monde. Installé depuis quelques jours, le jacuzzi de la rue Wellington devient pour la presse internationale le symbole loufoque d’une manifestation hors du commun.
Deux des organisateurs du convoi, Tamara Lich et Chris Barber, sont arrêtés.
Photo : Justin Tang/La Presse canadienne
18 février
L’opération policière se met en branle pour dégager la Cité parlementaire des camions qui l’occupent depuis plus de trois semaines. Cet agent de la Sûreté du Québec est l’un des nombreux policiers venus appuyer le Service de police d’Ottawa pour cette opération.
Le groupe manifestant est repoussé dans les artères adjacentes à la rue Wellington et les camions lourds sont finalement déplacés. Une centaine de personnes sont arrêtées.
Photo : Adrian Wyld/La Presse canadienne
19 février
La tension monte d’un cran au centre-ville d’Ottawa, alors que l’opération policière se poursuit pour évacuer les derniers manifestants. Le bilan des arrestations et des contraventions grimpe.
Photo : Justin Tang/La Presse canadienne
Après 23 jours de blocage, la manifestation prend fin. Un grand périmètre de sécurité est mis en place et des contrôles policiers sont présents pour filtrer les déplacements au centre-ville.
Photo : Justin Tang/La Presse canadienne
20 février
La rue Wellington est dégagée et barricadée. Alors que la circulation est encore difficile, la vie peine à prendre son cours.
Un an plus tard, la circulation automobile est interdite devant le Parlement. La situation pourrait toutefois évoluer prochainement.
Photo : Adrian Wyld/La Presse canadienne