Vivre au rythme de l’escalade. Pour deux grimpeurs de Québec, ce sport alliant force et agilité est devenu un véritable mode de vie. Portrait d’une passion avec Olivier Turgeon et Sarah Morin.
Texte et photos par Alice Chiche
more_horiz« Toute ma vie est orientée pour faire de l’escalade », glisse Olivier Turgeon lors d’une rencontre au mont Wright, par une chaude matinée d’été.
Organisation de la vie familiale, des temps libres, des voyages, la vie tourne autour de l’escalade pour ce professeur de cégep de 37 ans et sa famille.

Entraînements réguliers
Pour Olivier, la plupart des moments libres en dehors du travail sont alloués à des entraînements en salle ou à l’extérieur. « En moyenne, je grimpe trois fois par semaine », explique-t-il.
Sa compagne partage aussi cette passion, qu’ils pratiquent ensemble.

Si la naissance de leur fils Octave a entraîné des « ajustements », les grimpeurs n’ont pas boudé leur plaisir pour autant. « Chaque famille doit jongler avec ses paramètres et les parents grimpeurs doivent trouver l’équilibre avec, en plus, le paramètre escalade », résume Olivier.
D’ailleurs, à 3 ans et demi, le petit Octave a déjà l’habitude de crapahuter sur les murs.
Même son de cloche pour Sarah Morin, 22 ans. Depuis qu’elle a chaussé des souliers d’escalade pour une première fois, il y a quatre ans, l’escalade a pris « beaucoup de place dans [son] choix de vie ».
En dehors de son travail en restauration, la jeune femme grimpe de deux à trois fois par semaine, voire plus pendant l’été.
Entourée d’amis grimpeurs, elle partage aussi sa passion avec son copain, avec qui elle s’entraîne.
Après les mois glacials à s’exercer au gym Le Délire où ils se croisent, Olivier et Sarah intensifient même la pratique l’été, saison dont ils profitent pour grimper dehors sur diverses parois rocheuses.


Une « danse sur la roche »
L’escalade peut être considérée comme un sport très complet pour certains. En équilibre sur la pointe des pieds sur une prise en extérieur ou sur une structure intérieure, le grimpeur joue de tous ses muscles pour garder le contrôle sur une paroi.

Une certaine musculature est nécessaire, mais aussi une force mentale, pour que les mains et les pieds se déplacent de prise en prise dans une danse d’équilibriste sur la roche.
« J’adore les mouvements que la roche impose. Je vois l’escalade un peu comme une danse sur la roche », explique Olivier.
La concentration est de mise lorsque l’on commence à attraper des prises.

« Quand je grimpe, je ne pense qu’à ça, au prochain mouvement », décrit Olivier.
Et c’est cette sensation du mouvement sur la paroi naturelle ou artificielle que recherche à chaque fois le mordu de ce sport.
Quant à Sarah, c’est la « compétition avec soi-même » et l’« évolution personnelle » qui l’attire vers l’escalade.

Ce sport a toutefois un côté pervers, car il crée une dépendance, souligne Olivier. « L’escalade, quand tu aimes ça, tu veux t’améliorer. Pour ça, il faut en faire. Et puis plus t’es bon, plus tu en fais », dit-il avec un grand sourire dans la voix.
C’est un peu par hasard qu’Olivier est tombé dans la marmite, il y a maintenant 11 ans. C’est une initiation à ce sport par un ami qui a été le déclencheur. « Quand j’ai commencé, j’ai tout de suite aimé », se souvient-il.
Le passionné de kayak et de vélo de montagne vend alors tout son matériel pour s’équiper seulement de l’attirail d’escalade. « Ça a pris le dessus sur les autres sports », avoue-t-il sans trop avoir de remords de passer plus de temps à grimper.

Voyager pour l’escalade
En plus des temps libres dans l’année, les vacances sont aussi dédiées à l’escalade pour ces passionnés.
Les emplois respectifs d’Olivier et de Sarah leur permettent de prendre des congés plus condensés afin de partir sur de plus longues périodes.
Depuis deux ans, Sarah et son copain organisent un voyage d’escalade de trois mois chaque année. « C’est une façon de voyager et on se déplace selon les endroits de grimpe », décrit-elle.
La première année, l’escalade les a conduits en Europe dans des lieux aussi mythiques que Céüse en France et Kalymnos en Grèce, connus pour la beauté de leurs paysages.
Pour leur second voyage, ils ont pris la route à travers les États-Unis.
Ce qui plaît à Sarah dans ces expéditions « c’est l’ambiance [autour du voyage] ».

Olivier et sa famille voyagent également pour découvrir des nouveaux lieux à travers l’escalade.
Leur dernière vadrouille en date : un séjour de six semaines en Afrique du Sud, avec leur fils.
Ce voyage s’ajoute à une liste déjà bien remplie comprenant plusieurs séjours en Europe, aux États-Unis et au Canada.
« Je voyage plus depuis que je fais de la grimpe », avoue Olivier qui pense déjà aux découvertes à venir.
Alice Chiche journaliste et photographe,
Olivia Laperrière-Roy conceptrice,
Véronica Lê-Huu chef de pupitre.