1909 à 1929
Les romans de Gabrielle Roy témoignent de la souffrance, de l'espoir et de l'amour. L'écrivaine tisse ses récits avec des lieux visités et des gens côtoyés.
Toute sa vie, Gabrielle Roy rêve d'être reconnue et de contribuer à l'évolution de l'humanité. C'est par l'écriture que ce désir sera comblé.
Gabrielle Roy est née le 22 mars 1909 à Saint-Boniface.
Elle est la cadette d’une famille de 11 enfants, dont 9 atteignent l’âge adulte.
En 1915, Léon Roy, le père de Gabrielle, est renvoyé de son emploi d'agent colonisateur. Les années qui ont suivi étaient difficiles pour la famille Roy, particulièrement pour Gabrielle. La mère de Gabrielle, Mélina, fait de la couture à la maison pour survivre, et ils hébergent des pensionnaires dans leur maison de la rue Deschambault.
De 1915 à 1927, Gabrielle Roy fait ses études primaires et secondaires sous la tutelle des Sœurs des saints noms de Jésus et de Marie à l'académie Saint-Joseph de Saint-Boniface.
En 1927, une bourse lui permet d'étudier à l'école normale de Winnipeg. Deux ans plus tard, elle commence sa carrière d'enseignante aux écoles de Marchand et de Cardinal dans le sud-ouest du Manitoba.
1930 à 1939
De 1930 à 1937, Gabrielle Roy est institutrice à l'école Provencher à Saint-Boniface. Pendant cette période, elle devient également membre de la troupe de théâtre amateur Le Cercle Molière. Au cours de la décennie 1930, la troupe gagne, à deux reprises, le prix Molière dans le cadre de festivals de théâtre à Ottawa. Ces honneurs l’encouragent à entreprendre une carrière de comédienne.
Pendant l'été 1937, avant de s'embarquer pour l'Europe, Gabrielle Roy enseigne au lieudit de la Petite poule d'eau, petite communauté située entre les lacs Dauphin et Manitoba, dans le nord-ouest de la province, et fondée par Louis Riel. Cette expérience sera source d'inspiration pour ses romans La petite poule d'eau (1950) et Ces enfants de ma vie (1977).
En 1937, à l'âge de 28 ans, Gabrielle Roy part pour l’Europe. Un certain malaise accompagne son départ, car elle s'en va au moment où sa mère s'apprête à vendre la maison familiale. Mélina s'oppose au départ de sa fille Gabrielle, car un poste d'institutrice lui est assuré à Saint-Boniface. Ce choix changera cependant le destin de Gabrielle Roy et lui permettra de se consacrer à ce qu’elle aime vraiment.
Son goût d'écrire se fera davantage sentir lors de son voyage de deux ans à Londres et à Paris. Découragée par les exigences de la scène, elle renonce au théâtre et se tourne vers le journalisme. Ses premiers articles sont publiés par la revue française de droite Je suis partout.
La Seconde Guerre mondiale oblige Gabrielle Roy à quitter l'Europe. En avril 1939, elle s'installe à Montréal, où elle collabore comme journaliste au Jour, à La revue moderne et au Bulletin des agriculteurs. Son travail l'amène à voyager à nouveau. Ses reportages lui font découvrir la Gaspésie et les communautés doukhobors et mennonites de l'Ouest canadien.
La vie urbaine montréalaise va toucher profondément Gabrielle Roy et formera la toile de fond de son premier roman.
1940 à 1969
En 1947, elle raconte la vie du quartier Saint-Henri devant la Société royale du Canada. L'écrivaine est la première femme élue membre de cet organisme regroupant des scientifiques et des gens de lettres.
Le roman Bonheur d'occasion, que Gabrielle Roy dédicace à sa mère, paraît en juin 1945. Dans les journaux montréalais, la critique n'a que des éloges pour le livre. Ces bons mots portent leurs fruits, puisqu'à l'automne, les 2000 exemplaires du premier tirage se sont déjà écoulés et 4000 autres sont réimprimés.
À 36 ans, Gabrielle Roy connaît le succès et la sécurité financière. Ses efforts et son ambition sont récompensés.
En juin 1947, la Literary Guild of America choisit la traduction anglaise de Bonheur d'occasion, The Tin Flute, comme livre du mois.
La même année, Bonheur d'occasion obtient le prestigieux prix Femina, qui souligne la qualité d'œuvres littéraires françaises. Les deux récompenses vont permettre à l'œuvre de Gabrielle Roy de connaître une diffusion à l'étranger, principalement aux États-Unis et en France.
1970 à 1979
En 1971, Gabrielle Roy reçoit le prix littéraire Athanase-David pour l'ensemble de son œuvre.
Gabrielle Roy puise dans son passé pour écrire quelques-uns de ses romans. Ses années de jeunesse sont source d’inspiration pour Rue Deschambault (1955), La Route d'Altamont (1966) et Un jardin au bout du monde (1975).
À partir des années 1970, Gabrielle Roy a la santé fragile. Elle souffre de crises d'asthme.
Pendant les quatre dernières années de sa vie, Gabrielle Roy se consacre à l'écriture de son autobiographie, intitulée La détresse et l'enchantement et publiée en 1984, après sa mort.
L'auteure y raconte ses années de formation, son enfance, puis son séjour en Europe.
1980 à 1983
En 1983, malgré un état déclinant, Gabrielle Roy décide de passer le dernier mois de sa vie à Petite-Rivière-Saint-François, au Québec. Amenée d'urgence à Québec, elle meurt d'une insuffisance cardiaque le 13 juillet 1983, à l'âge de 74 ans. De quoi t'ennuies-tu, Éveline?, son dernier roman, paraît en 1982.
En 2003, la maison natale de Gabrielle Roy, sise rue Deschambault, à Saint-Boniface, est convertie en musée.
« J'avais toujours été une enfant farouche, tenant à préserver un peu d'isolement, mon lit à moi, mon petit coin d'étude à l'écart des autres, et maman, qui comprenait ce besoin, l'ayant peut-être souhaité elle-même, l'avait respecté en moi », écrira-t-elle dans La détresse et l'enchantement.