La vie de vos grands-parents ou de vos parents regorge d'anecdotes? Vous voulez souligner un moment marquant? Un trait de caractère sympathique? Rendez-leur hommage en quelques phrases en nous racontant quelque chose d'extraordinaire à leur sujet. Vous pouvez envoyer votre témoignage (avec ou sans photo) à l’adresse racontetonvieux@radio-canada.ca ou encore le partager sur les réseaux sociaux avec le mot-clic #racontetonvieux.
Bibelot et bingo : la vieillesse vue autrement
Six vieux. Six histoires extraordinaires. Certains ont façonné le Québec d'aujourd'hui, d'autres ont parcouru le monde et vécu de folles aventures à faire rougir leurs petits-enfants. Tous sont la preuve vivante que la vieillesse, c'est loin d'être plate. Initiée bien avant la crise de la COVID-19, cette série de courts portraits se veut une sorte d'antidote à l'âgisme. Un hommage à la vie riche et pleine d'anecdotes de nos personnes âgées. Mais pourquoi nous limiter à six histoires seulement! Nous voulons les vôtres aussi. Joignez le mouvement #RaconteTonVieux et rendons visibles les invisibles.
Jacqueline, 80 ans : « Mon carnet de baise avait 155 noms. »
Béatrice, 90 ans : « Pourquoi ça serait plate d’être vieux? »
Fleurette, 86 ans : « Quand je reviens des chantiers, ça ne me dérange pas d’être crottée. »
Jacques, 72 ans : « Chaque fois que j’aide quelqu’un, je deviens invulnérable. »
Agathe, 87 ans : « Je danse encore, mais je ne fais plus la <em>split</em>. »
Normand, 81 ans : « Quand je m’assois sur ma moto, j’ai l’impression d’avoir 29 ans de moins. »
#RaconteTonVieux
Riad Dayé
« Je suis la fan #1 de mon père Riad! Tous mes amis vous le diront. Pas seulement parce que son accent libanais est attachant, mais aussi parce qu’il est drôle et c’est la personne la plus généreuse que je connaisse. Il est né à Tripoli, a vécu une grande partie de sa jeunesse à Beyrouth et a commencé à exercer le métier de couturier à l’âge de 18 ans. Il est arrivé au Québec en 1970, quelques années avant que la guerre civile n’éclate au Liban. Il a apporté son bagage culturel avec lui et il en est fier. Ses fameuses feuilles de vigne farcies font des ravages, et sa délicieuse sauce à l’ail éloigne les moustiques, c'est lui qui le dit. Le premier mot en arabe qu’il m’a appris c’est banadoura (tomate). Ne me demandez pas pourquoi! Aujourd’hui âgé de 79 ans, mon père a toujours son atelier de couture à Québec. Et sa seule préoccupation en ce moment ce n’est pas les risques liés à la COVID-19, c’est de savoir quand il pourra retourner travailler. La plus belle chose qu’il m’a apprise, c’est de rire même dans les moments les plus difficiles. »
Lucien Guillemette
« Grand-papa Luluce! Quand j'étais petite (et même plus vieille, j'ai voulu y croire longtemps tsé), il y avait une petite souche dans son champ. Sur la petite souche, il a posé un vieux robinet. Le matin, quand on dormait chez lui, pendant que ma grand-maman faisait les crêpes, il allait chercher du sirop avec son petit chaudron… à cette fameuse souche. Du sirop de poteau :P Le meilleur de tous les temps! Ça m'a pris du temps avant de comprendre que la magie ne venait pas du robinet qui donnait du sirop juste à lui, juste quand il était seul... mais que la magie est toujours venue de cet homme beaucoup trop merveilleux. »
Raymonde Gillet
« Ma grand-mère maternelle que j’aime tant. Lorsque j’ai emménagé à Montréal en 2003, j’avais vu dans ses yeux une étincelle que j’avais rarement observée. Une fierté, du bonheur, une envie de me suivre. Je ne savais pas comment l’identifier. L’été suivant, elle est venue me visiter en pleine forme avec une soif de découverte. Comme tout bon guide, je l’avais emmené sur les bords du Saint-Laurent, dans le Vieux-Montréal. Je la revois encore, les yeux plein d’eau, remplie d’émotions, me raconter sa rencontre avec un soldat canadien à la fin de la Seconde Guerre.... Soldat dont elle avait conservé la photo, à l’abri des regards durant toute sa vie. J’ai compris en un instant que je réalisais son rêve de jeunesse! Depuis l’été 2004, chaque fois que je suis face au fleuve, je pense à elle, en 1945, pour qui le Saint-Laurent devait représenter toute une destination. »
Aline Brisebois
« Elle a 94 ans. C’est une mère, une mamie et maintenant une mémé! Belle et très lucide. Tu peux lui parler du passé, des Canadiens, d’Instagram, ma mamie est tellement “in” dans l’actualité. Elle fait encore un livre complet de mots croisés par jour, en plus de lire La Presse, le Journal de Montréal et une tonne de livres. Elle a tout vu, tout connu. Elle te parle des années folles, de la guerre, de l’invention du rouge à lèvres et de la naissance des rues de Montréal avec une mémoire que j’aurai sans doute jamais. C’est une prof d’histoire extraordinaire. Elle est tellement drôle. Elle habite encore seule, avec sa tête de cochon pis sa belle folie. Et dans toute cette tourmente qui nous chavire, elle nous dit doucement de ne pas s’inquiéter, que plus rien ne l’énerve pis qu’on va faire comme elle a toujours fait, on va s’en sortir. »
Lê Kiêm Gương
« Ma grand-mère maternelle avait 8 enfants, 18 petits-enfants, 20 arrière-petits-enfants, 1 arrière-arrière-petit-enfant; son talent était de réussir à nous faire croire à chacun qu'on était son/sa unique préféré.e. »