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Directrice de CPE malgré des soupçons de fraude

Un texte de Julie Marceau Illustrations : Sophie Leclerc

Publié le 26 septembre 2023

L'Unité permanente anticorruption (UPAC) enquête sur une ex-directrice de CPE soupçonnée de s'être approprié illégalement des dizaines de milliers de dollars d'argent public, a appris Radio-Canada. Pour l'instant, aucune accusation n'a été déposée contre elle. Malgré le dépôt d'une plainte à la police et la transmission au ministère de la Famille d'un rapport complet sur ces allégations de fraude il y a plus d'un an, la suspecte, Valéria Bedout, s'est promenée de CPE en CPE jusqu'à tout récemment.


L'équipe du CPE La Galijode, dans le quartier Rosemont, était certaine d'avoir trouvé la perle rare en embauchant Valéria Bedout en 2016.

Elle a plein d'idées, plein de projets. C'est quelqu'un qui est capable d'embarquer les gens, de les rallier, parce qu'elle a cette personnalité très forte et très exubérante. C'est quelqu'un de charismatique, de charmant, explique Véronique Lanoix, l'actuelle directrice du CPE La Galijode.

Mais tout bascule à l'été 2022.

Mme Bedout part pour les vacances. C’est son adjointe qui reste en place et elle découvre une facture qu'elle ne comprend pas, raconte Mme Lanoix.

L'équipe trouve une, puis deux, puis des dizaines de factures suspectes. Au total, les membres du conseil d'administration répertorient environ 50 000 $ d'achats inappropriés effectués avec la carte de crédit du CPE. Le matériel acheté n'a aucun lien avec une garderie ou n'a jamais été vu par les employés.

Une personne procède à des achats en ligne.

L'ancienne dirigeante a par exemple commandé à son domicile du mobilier résidentiel comme une base de lit king, inscrite dans les états financiers comme un lit d'isolement, des accessoires de voiture comme un coffre de toit Thule ou encore des accessoires pour animaux tels qu'une cage à chien libellée comme étant un meuble à ballons.

Des erreurs de bonne foi, invoque Valéria Bedout

Mme Bedout a refusé de nous accorder une entrevue officielle à la caméra, mais dans un entretien téléphonique, elle affirme s'être trompée entre son compte personnel en ligne chez Amazon et celui de la garderie.

Elle assure avoir annulé les achats erronés et remboursé le service de garde chaque fois – ce que nie le CPE.

Elle avoue par ailleurs avoir utilisé certains articles à des fins personnelles.

Une maison miniature en bois.
L'ancienne directrice Valéria Bedout estime avoir géré le CPE Galijode comme si c'était sa propre demeure. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

J'ai géré La Galijode comme j'ai géré ma maison [...]. Ça m'est arrivé souvent [d'acheter] des choses pour le CPE, pis oui, je les ai utilisées en me disant : bon, ça va être pour le CPE, je vais voir si ça fonctionne, pis si ça fonctionne, j’en rachèterai, mais c'est tout là, nous explique-t-elle.

Au cours d'une discussion de plus d'une heure, elle nous confie que certains achats sont encore chez elle.

Il y a des choses que j'ai retrouvées dans ma remise à l'extérieur [...] s'ils ont des choses à me réclamer [qu'ils le fassent mais] ils ne m'ont jamais rien réclamé. C'est ça le problème, c'est qu'ils n'ont jamais rien réclamé, insiste-t-elle.

Pourtant, un an plus tôt, le CPE lui a bel et bien demandé de rapporter tout ce qui appartient à la garderie. Nous lui demandons à nouveau pourquoi ces achats sont chez elle.

Je ne peux pas vous répondre, je n'en sais rien, se limite-t-elle à nous dire.

Une personne effectue des calculs.

Une fausse compagnie de nettoyage

Mais ce n’est pas tout. À l'été 2022, l'équipe découvre aussi des factures suspectes liées à une compagnie de nettoyage dont personne au CPE n'a entendu parler.

Mme Bedout a effectué des transferts de fonds du CPE vers son compte personnel en lien avec ces factures.

Après vérification, non seulement cette compagnie était inopérante au moment de la production des documents, mais il s'agissait auparavant d’une agence de production de spectacles.

Mme Bedout soutient qu'elle souhaitait se rémunérer autrement qu'avec son salaire de directrice.

Moi, j'ai vraiment été victime de ce CA-là qui a essayé de me pousser dehors [...]  j'ai été maltraitée, nous explique-t-elle.

J'estimais que le travail que je faisais n'était pas rémunéré. Je me suis rémunéré en faisant des factures au nom de la compagnie d'une amie. Ça, c'est ma responsabilité. [...] Oui, dans les faits, c'est de la fraude, mais je ne les ai pas volés, je l'ai fait, le travail, affirme-t-elle.

Des enfants jouent dans la cour du CPE.
La direction du CPE Galijode a fait rénover la cour pour un montant de 60 000 $. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

De dangereuses rénovations de 60 000 $

Au printemps 2022, bien avant les suspicions, Valéria Bedout suggère un projet de taille : la réfection de la cour du CPE.

La destruction est urgente, écrit-elle aux parents administrateurs, faisant valoir qu'il faut reconstruire tous les bois pourris et dangereux : cabanon, bac à sable, pergola, corniche, etc. dans la cour.

Elle le présentait vraiment comme une urgence nationale, il faut absolument enlever ça maintenant, sinon ça va tomber sur la tête des enfants, relate Véronique Lanoix.

Valéria Bedout soutient qu'un seul soumissionnaire est disponible dans de si courts délais : Pavage Alvarez. L'entreprise est spécialisée en asphalte et en pavage, mais pas en aire de jeux pour tout-petits.

Total de la soumission : 66 000 $.

Jamais Mme Bedout ne divulgue au CA qu'elle vient de donner un contrat à ce même entrepreneur pour refaire la cour de son domicile afin d'y faire installer une grande dalle de béton.

Les travaux dans la cour de La Galijode débutent sans l'aval du CA, qui a réclamé à maintes reprises des plans et devis.

Dans les mois suivants, plusieurs structures se détériorent…

On a eu des couvercles de bacs brisés, des portes de bois qui ont été arrachées à cause de la neige, des vis qui ressortent, des tapis [de gazon synthétique] qui lèvent, des clous retrouvés à gauche, à droite, énumère Véronique Lanoix.

Véronique Lanoix dans un vestiaire.
Véronique Lanoix est la directrice actuelle du CPE Galijode. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

Radio-Canada a fait inspecter les lieux par un architecte paysagiste et expert en aire de jeux de CPE depuis plus de 20 ans.

André Émond est catégorique : Ce que j'ai vu est soit mal fait ou désuet ou pas fini, dit-il, évaluant plutôt le coût des travaux entre 12 000 $ et 14 000 $.

Cet expert donne en exemple la butte de gazon synthétique qui se termine abruptement par une dalle de béton. C'est dangereux en raison des risques de trébuchage, dit-il.

Même chose pour les nouveaux bacs en bois servant à ranger les jouets. Ce qu'on veut éviter, c'est que les enfants se coincent les doigts. Donc ça prend un dispositif qui bloque l'ouverture, ajoute-t-il en pointant l'absence de serrure dans ce cas-ci.

C'est désolant, scandaleux. Les services de garde, c'est un bien collectif. Tous les paiements en trop ou exagérés viennent de la poche des contribuables, s'indigne-t-il.

André Émond a les bras croisés dans la cour du CPE.
André Émond est architecte paysagiste et expert en aire de jeux de CPE depuis plus de 20 ans. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

Nous exposons à Mme Bedout les conclusions de notre expert et nous lui demandons si elle se sent responsable de l'état de la cour.

Moi, je ne me sens pas responsable de ce qu'a fait l'entrepreneur, indique-t-elle, je veux bien accepter ma responsabilité pour pas mal de choses, mais ça, non.

Elle ne voit pas non plus d'apparences de conflit d'intérêts. Non, parce que j'ai payé mes travaux, ça n'a rien à voir avec La Galijode, dit-elle.

Nous avons joint au téléphone un responsable de l'entreprise, German Salcedo. Il a refusé de nous accorder une entrevue officielle à la caméra.

Dans un entretien téléphonique, il affirme toutefois que les travaux ont été effectués en conformité avec l'entente conclue avec Mme Bedout.

Elle [Valéria Bedout] m'avait dit que tout était correct. Moi, tout était correct. [...] Tout est fini, dit-il.

M. Salcedo soutient par ailleurs que Mme Bedout lui doit encore 11 000 $ sur une facture de 22 000 $.

J'ai payé la première partie de mes travaux, mais je n'ai pas payé la deuxième parce qu'il n'a pas fini [les travaux chez moi], a finalement admis Mme Bedout après avoir assuré dans un premier temps qu'elle avait payé l'entièreté des travaux pour sa maison.

Selon l'ex-directrice, ses liens avec l'entrepreneur se sont rompus à cause du CPE La Galijode.

Il [M. Salcedo] m'a dit : moi, je ne veux plus venir parce qu'on m'accuse d'avoir fait des travaux chez vous et [d'être payé] par La Galijode.

M. Salcedo avait une tout autre version des faits lors de notre entretien téléphonique.

Le travail, c'est terminé [...] Mais c'est Mme [Bedout] la responsable. Elle ne m'a pas payé 6000 $ [pour le CPE La Galijode et] elle me doit encore 11 000 $ des travaux que j'ai effectués chez elle, insiste-t-il.

Des policiers travaillent sur leurs dossiers.

Dépôt d'une plainte à la police

Mme Bedout avait annoncé aux employés de la garderie qu'elle devait quitter ses fonctions pour un congé parental lié à l'adoption de deux enfants.

À la fin de l'été, peu après son départ, le CA de La Galijode décide de porter plainte pour fraude au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). 

Le dossier sera par la suite transféré à l'UPAC qui est responsable d'enquêter sur les fonds publics.

Le CA avise également le ministère de la Famille, qui ouvre une enquête interne.

Or, ce que l'équipe de La Galijode ne sait pas, c'est que Mme Bedout est déjà directrice d'un autre CPE : Château-des-Neiges. Le service de garde est situé tout près de chez elle, dans le quartier Côte-des-Neiges.

Le CPE Château-des-Neiges est situé dans le quartier Côte-des-Neiges.
Le CPE Château-des-Neiges est situé dans le quartier Côte-des-Neiges.Photo : Gracieuseté : CPE Château-des-Neiges - Sabina Bouchard

En fait, pendant plus de deux mois, Mme Bedout a reçu un salaire de directrice en provenance des deux CPE montréalais, à leur insu.

Un stratagème qui se répète dans un deuxième CPE

Le deuxième CPE n'a aucune idée de ce qui vient de se passer à La Galijode. Le ministère de la Famille ne les en avisera jamais.

À l'automne, ils sont informés par des parents de La Galijode de la plainte au criminel. Mme Bedout est suspendue le temps d'une enquête, puis le CA met rapidement fin à son emploi.

Selon Valéria Bedout, les raisons de ce congédiement sont futiles : c'était vraiment des peccadilles.

Le CA du CPE Château-des-Neiges a une autre version des faits. L'équipe soutient avoir découvert de nombreuses irrégularités durant ses quatre mois et demi en fonction et des changements non autorisés.

Ils donnent en exemple la résiliation abrupte de leur contrat avec leur traditionnelle firme comptable, l'augmentation des limites des cartes de crédit ainsi que des dépenses de plus de 5000 $ à leur insu.

Selon le CA, Mme Bedout se remboursait également des dépenses qui n'avaient pas été approuvées.

Elle utilisait des comptes personnels (Amazon, Ikea, Apple) qu’elle se remboursait via des comptes de dépenses qu’elle approuvait elle-même. Nous avons identifié que plusieurs items n’avaient jamais été reçus par le CPE, poursuivent-ils.

Ils ont trouvé des arguments pour me mettre dehors, mais ce n'était pas justifié, insiste Mme Bedout.

Faillite technique pour La Galijode

Si le deuxième CPE affirme que le passage de Mme Bedout a eu un impact négatif sur ses finances, la situation du CPE La Galijode frôlait la catastrophe lors du passage de l'émission La facture cet été.

 On est en faillite technique, nos actifs nets sont dans le négatif, expliquait la directrice générale de La Galijode, Véronique Lanoix.

Heureusement, leur compagnie d'assurance épongera finalement une partie des déficits accumulés. La Galijode évite de près des prises de décisions financières crève-cœur qui auraient eu un impact sur le matériel et les activités destinés aux enfants.

La façade du CPE avec son affiche.
Le Centre de la petite enfance Galijode est situé dans le quartier Rosemont à Montréal. Photo : Radio-Canada / Julie Marceau

Les équipes du CPE Château-des-Neiges et du CPE La Galijode s'expliquent mal le silence du ministère de la Famille dans ce dossier et l'absence d'aide dans les moments les plus cruciaux.

Nous leur avons donné toute l’information que nous avions, mais ils [les gens du ministère] ont confirmé qu’ils ne pouvaient pas nous aider, nous écrit le CA du CPE Château-des-Neiges.

La philosophie du ministère, c'est un peu de dire : nous, on donne des subventions, mais s'il s'est passé des choses dans votre CPE, c'est à vous de le gérer. Moi je pense qu'à partir du moment où on dépose une plainte au criminel, quelqu'un comme Valeria ne devrait plus être en mesure de gérer de l'argent public, dit-elle.

Un mois après son congédiement du deuxième CPE, Mme Bedout s'est retrouvée à la tête d'un troisième CPE, cette fois dans le quartier Villeray. Elle y était toujours au moment de notre tournage à l'été 2023.

« Je suis un peu découragée du système. »

— Une citation de   Véronique Lanoix, directrice générale du CPE La Galijode

Quand j'ai découvert qu'elle travaillait dans un [troisième] CPE, j'ai littéralement eu un haut-le-cœur. Elle gère encore des fonds publics, dit Véronique Lanoix, directrice générale de La Galijode. Le ministère est au courant exactement des mêmes choses que nous et ils la laissent quand même travailler dans un autre CPE.

Départ du 3e CPE

Au début du mois de septembre, Mme Bedout a quitté son emploi au CPE Graffiti. Dans un message aux parents, elle écrit qu'un contexte personnel a motivé ce choix.

Le CA s'est limité à confirmer par voie écrite qu'elle ne dirigeait plus le service de garde.

Pour des raisons de respect de la confidentialité du dossier de nos employés, nous ne pouvons commenter plus sur les raisons de son départ, indique-t-on.

Suzanne Roy dans un corridor sombre.
La ministre québécoise de la famille, Suzanne Roy. Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

La ministre de la famille, Suzanne Roy, a refusé toutes nos demandes d’entrevue officielle. Nous l’avons confrontée cet été en marge d’une conférence de presse en Montérégie.

À ce moment-ci, ce sont des allégations et il y a une enquête de la police, s'est limitée à dire Mme Roy.

On va regarder ce qu'on peut faire pour améliorer la situation à l'avenir, a-t-elle ajouté.

Le ministère de la Famille (MFA) a également indiqué qu'il ne commenterait d'aucune façon le reportage, invoquant la présomption d'innocence durant une enquête en cours.

Le MFA fait valoir qu'il n'est pas l'employeur du personnel des CPE. Il allègue que les conseils d'administration (formés de parents bénévoles qui se réunissent généralement une fois par mois) sont les seuls responsables de l'embauche d'un directeur ou d'une directrice.

Les CPE, les garderies subventionnées et les garderies non subventionnées sont des entités privées, écrit le porte-parole du ministère, Bryan St-Louis.

Le MFA se défend de ne pas accompagner ces parents, en donnant en exemple une formation en ligne sur la gouvernance.

Bryan St-Louis ajoute que lorsque le MFA est interpellé par des CA ou qu'il a des raisons de croire qu'une situation problématique est présente, il rappelle alors aux administrateurs leurs obligations et leur responsabilité

Qui est Valéria Bedout ou Valérie Bedout ou Valérie Bedout-Laidly?

Valéria Bedout porte également le nom de Valérie Bedout ou Valérie Bedout-Laidly selon les documents juridiques. Arrivée au Canada de la France à la fin des années 1990, selon son curriculum vitae, elle se lance dans le milieu des affaires. Elle participe à la création et/ou à l'administration de différentes compagnies comme CAP 2.0, Idéal formation et Idéal Canada Mobilité Internationale inc. dans les années 2000.

Elle se retrouve au cœur de plusieurs litiges civils financiers, dont deux directement reliés au réseau de la petite enfance.

En 2007, la Cour des petites créances a condamné Valéria Bedout (conjointement avec sa partenaire d'affaire de l'époque dans l'entreprise Idéal Canada agence de relocalisation inc.) à verser 800 $ pour avoir manqué à leur devoir de fournir à des parents une éducatrice à domicile, comme promis par leur agence. Le jugement a été rendu par défaut. Joints au téléphone par Radio-Canada, les parents disent n'avoir jamais reçu l'argent. L'entreprise a été radiée depuis.

En 2015, la Commission scolaire des découvreurs a poursuivi Valéria Bedout et ses partenaires d'affaires (liés dans la compagnie Idéal formation anciennement Cap'Idéal) pour plus de 1 M$ pour production de faux rapports et représentations frauduleuses. Les défendeurs ont toujours nié ces allégations, estimant avoir été professionnels en tout temps et avoir largement contribué au succès du programme. L'entreprise offrait une formation à des étudiants en service de garde pour leur apprendre à se lancer en affaires dans ce domaine. Le dossier a été réglé à l'amiable.

Ses partenaires d'affaires se sont par la suite retournés contre Mme Bedout. Ils la poursuivent pour plus de 315 000 $ de frais d'avocats impayés incluant des dommages liés à son comportement négligent et son absence de bonne foi. Mme Bedout soutient n'avoir jamais accepté d'être représentée par le cabinet Fasken. Elle nie la version des faits des demandeurs et soutient de pas avoir les moyens financiers d'assumer ces frais. L'affaire doit revenir en cour en 2025. Idéal Formation a fait faillite en 2014 après l'interruption de contrat avec le centre scolaire.

Lorsque nous lui avons parlé de ces causes, Mme Bedout a évoqué la malchance, sans en dire davantage.

Avec la collaboration d'Andrée-Anne Perreault et Daniel Boily

Le reportage de Julie Marceau et de la réalisatrice Carole Pelka sera diffusé ce soir à 19 h 30 à l'émission La facture et rediffusé samedi à 12 h 30 à ICI Télé.

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