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Il est assis seul dans une salle de presse
Radio-Canada / Frédéric Tremblay

Le Québécois fait ses premiers pas au soccer anglais. Incursion

Un texte de Christine Roger Photographies par Frédéric Tremblay

Son ascension est fulgurante. Il jouait au niveau amateur il y a à peine deux ans. Le voilà maintenant dans un prestigieux club anglais après un passage remarqué à la Coupe du monde. Et ce n’est sans doute qu’une étape vers quelque chose de plus grand en Europe.

Ismaël Koné goûte à une vie de rêve à 20 ans. Le prodige du soccer québécois a bien voulu nous montrer à quoi elle ressemblait quand nous sommes allés à sa rencontre à Watford à la fin janvier, quelques semaines après la fin de son association avec le CF Montréal.

Aujourd’hui, il a le pouvoir de changer la vie des gens qu’il aime. C’est pour eux qu’il ne se donne pas le droit d’échouer, au premier chef sa mère, pour la remercier de ses nombreux sacrifices. Elle était d’ailleurs à Watford, lors de notre visite, pour lui donner entre autres quelques trucs de cuisine.

Nous avons aussi rencontré ses nouveaux coéquipiers, son entraîneur, des partisans qui l’ont rapidement adopté, mais pas Elton John, le plus célèbre d’entre eux.

Un joueur en jaune court avec le ballon à ses pieds devant un adversaire en rouge
Un joueur en jaune court avec le ballon à ses pieds devant un adversaire en rouge
Radio-Canada / Frédéric Tremblay
Photo: Ismaël Koné dans le maillot de Watford  Crédit: Radio-Canada / Frédéric Tremblay

« Koné, Koné, Koné! »

Il y a quelques semaines, Watford FC a fait l’acquisition d’Ismaël Koné pour un montant évalué à 8 millions d’euros, soit plus de 11 millions de dollars canadiens. Le milieu de terrain québécois est devenu le transfert le plus lucratif de l’histoire du CF Montréal et le troisième en importance dans l’histoire du soccer canadien. C’est phénoménal.

L’Europe, c’est le rêve pour Ismaël Koné. L’Angleterre, c’est le pays du football, l’histoire et le prestige.

Watford est une ville plutôt tranquille d’environ 100 000 habitants en banlieue nord-ouest de Londres. Ce qui unit la population, c’est son amour indéfectible pour son équipe. Peu importe son classement, qu’elle soit en première ou en deuxième division, qu’elle affronte la meilleure équipe ou celle de 20e position, le stade sera toujours plein.

Ismaël Koné a déjà vécu de grands moments : des matchs au stade olympique, les éliminatoires à Montréal, la Coupe du monde au Qatar. Mais rien n’aurait pu le préparer à l’accueil des partisans de Watford.

Il savait les amateurs anglais passionnés, mais pas à ce point. Il faut le vivre pour en saisir l’ampleur. À son premier match à domicile, au stade Vicarage Road, il a compris.

Il y a d’abord eu ce bruit indescriptible de la foule lorsque son équipe a marqué un premier but. Un vrombissement qu’il gardera en tête, et qui résonne peut-être encore dans ses oreilles. Puis, il n’avait que quelques passes de complétées lorsqu’il a réalisé que la foule scandait son nom : Koné, Koné, Koné! Les partisans ont une chanson pour chaque geste, pour chaque joueur. Le 12e joueur est bien réel.

Il prend son élan pour frapper un coup franc

Une ambiance incroyable pour les matchs

Photo : Radio-Canada / Frédéric Tremblay

En foulant la pelouse du stade centenaire, Ismaël Koné se remémore son parcours improbable. Il repense à son enfance en Côte d’Ivoire avant qu’il immigre au Canada avec sa mère à l’âge de 7 ans, en juin 2010.

Son père est resté en Côte d’Ivoire. Une séparation, une histoire qui s’est mal terminée. On sent que c’est un sujet délicat. Le jeune homme ne veut pas trop s’étendre sur le sujet, pour ne pas blesser sa mère, pour la protéger.

Sans entrer dans les détails, on comprend assez vite qu’Ismaël Koné ne serait pas là où il est si ce n’était pas de son père, lui-même ancien joueur de soccer professionnel. Le foot, c’est dans son ADN.

« Je pense que physiquement, j’ai beaucoup pris de mon père. Et mentalement, j’ai beaucoup pris de ma mère. Ma mère, elle est vraiment décontractée, elle réfléchit avant d’agir. Très travaillante, elle va penser aux autres avant elle. Mon père, je ne l’ai pas trop connu. [...]. Le foot, ç’a été son rêve. »

— Une citation de  Ismaël Koné, milieu de terrain de Watford

Il me dit toujours que je suis son modèle, renchérit sa mère, Suzanne Diomande. Je travaille fort pour avoir ce que je veux. Je lui ai toujours inculqué ces valeurs. Je l’ai toujours pris comme un adulte parce que je voulais qu’il se prenne en charge très tôt. Je me suis dit que je ne serais pas là tout le temps.

La mère d’Ismaël Koné a choisi de quitter la Côte d’Ivoire pour offrir à son fils un monde meilleur. Les études ont toujours été une priorité pour elle. Elle a vu son fils taper dans un ballon de soccer dès l’âge de 2 ans. Elle était consciente de son potentiel et savait qu’il irait loin, mais jamais elle n'aurait pu prédire ce qui l’attendait.

Une illustration d'Elton John en maillot jaune aux abords d'un stade
Une illustration d'Elton John en maillot jaune aux abords d'un stade
Radio-Canada / Frédéric Tremblay
Photo: Elton John est le plus célèbre partisan de Watford  Crédit: Radio-Canada / Frédéric Tremblay

Le club d’Elton John

Ismaël Koné a vécu en accéléré au cours des 20 derniers mois. Il a quitté son club amateur, a signé son premier contrat professionnel avec le CF Montréal, a marqué son premier but et a disputé la Coupe du monde au Qatar avec le Canada. Ça allait si vite qu’il n’avait même pas le temps de prendre conscience de l’ampleur de ce qui lui arrivait.

C’est à l’hôtel, au Qatar, en compagnie de ses meilleurs amis qu’il avait fait venir pour l’événement, qu’il a commencé à réaliser ces accomplissements.

« Je suis le seul qui a été choisi à travers ce groupe pour accomplir ce rêve. Quand je suis sur le terrain, je suis conscient que je dois les représenter. C’était un moment assez émotif pour nous et je pense que c’est vraiment le moment où j’ai fait: "Wow, il n’y a rien d’inatteignable." Il n’y a rien que tu ne puisses pas faire. Une fois que tu mets ta tête sur quelque chose, tu peux le faire. »

— Une citation de  Ismaël Koné

Les rumeurs de transfert à son sujet ont débuté dès l’été dernier. Son clan a toujours eu de grandes aspirations, mais c’était trop rapide. Sa mère avoue sans gêne qu’elle n’était pas prête.

La première offre à Norwich, je n’étais pas vraiment préparée, raconte-t-elle. Je savais qu’il allait partir et gagner de l’argent, mais c’était trop brusque.

Watford FC a manifesté son intérêt dès le mois de septembre, mais Ismaël Koné a eu le temps de conclure sa saison à Montréal et de participer à la Coupe du monde avant de partir en Angleterre.

Pour moi, c’est un truc de fou de partir de Montréal et venir à Watford, lance le joueur. C’est un club légendaire quand même. C’est un club qui monte et qui descend souvent, mais c’est un club de Premier League pour moi. Les installations, tout ce que je vois. Pour moi, c’est une mentalité de haut niveau.

Il accorde une entrevue à une journaliste

Une offre qu'il ne pouvait refuser

Photo : Radio-Canada / Frédéric Tremblay

Watford FC, c’est aussi le club d’Elton John. Le chanteur britannique a grandi à Pinner, une ville située à une vingtaine de minutes de Watford.

Depuis son plus jeune âge, l’interprète de Rocket Man est un fervent partisan de cette équipe. Il en a même été président et propriétaire à deux reprises, en plus d’avoir organisé des concerts-bénéfice pour lui venir en aide à une époque où elle éprouvait des ennuis financiers.

L'importance du chanteur pour le club est évidente dès qu’on approche du stade Vicarage Road. De la murale perceptible du coin de la rue à cette section de gradins renommée en son honneur, en passant par les nombreuses photos de lui un peu partout dans l’enceinte, on comprend rapidement qu’une partie du prestige à l’échelle internationale provient plus d’Elton John que des succès sur le terrain.

Des journalistes devant leurs ordinateurs dans une salle de presse au fond de laquelle on voit une affiche d'Elton John en spectacle
Une affiche d'Elton John dans la salle de presse de WatfordPhoto : Radio-Canada / Frédéric Tremblay

Après avoir disputé la saison dernière en Premier League, Watford FC a été rétrogradé en deuxième division anglaise. L’objectif est clair pour Ismaël Koné : retourner en première division dès la saison prochaine. C’est entre autres ce projet qui l’a convaincu de se joindre à l’équipe.

Pour son agent, le Québécois Nick Mavromaras, l’encadrement pour son client était aussi un élément très important. Il aurait pu aller ailleurs, mais Watford FC est un club qui a l’habitude de propulser de jeunes joueurs.

Pour Ismaël Koné, c’est en quelque sorte la deuxième étape de sa carrière avant d’atteindre le niveau supérieur. Pour lui, Watford FC n’est qu’un chapitre dans son histoire.

Il descend d'un autobus avec le sourire
Il descend d'un autobus avec le sourire
Radio-Canada / Frédéric Tremblay
Photo: Ismaël Koné se plaît à Watford  Crédit: Radio-Canada / Frédéric Tremblay

L’adaptation

L’équipe a conservé le même budget, même si elle a été rétrogradée en Championship (D2).

Le complexe d’entraînement, à une vingtaine de minutes en voiture du centre de Watford, est l’endroit où les joueurs passent la majorité de leur temps.

Avant les entraînements, Ismaël Koné a pris l’habitude de jouer au ping-pong avec ses nouveaux amis. Plusieurs joueurs parlent français, ce qui a facilité son adaptation. Hassane Kamara, un joueur français d’origine ivoirienne, a rapidement pris le jeune Québécois sous son aile.

Il a rapidement pris ses aises. Comme c’était le cas à Montréal, c’est lui qui a hérité du titre de DJ dans le vestiaire.

C’est moi qui ai les meilleurs sons, se contente-t-il de dire.

Il y a des séances sur les terrains de gazon naturel, d’autres en gymnase. Une fois par semaine, les joueurs ont droit à un cours de yoga. Certainement pas le moment préféré d’Ismaël Koné.

Après l’entraînement, ils se réunissent dans la salle à manger pour le dîner. En dégustant son saumon et ses patates douces, Ismaël Koné grimace en buvant la solution de réhydratation préparée spécifiquement pour lui. Si la nutrition était un aspect important de la préparation à Montréal, le Québécois a rapidement compris que c’était encore plus sérieux à Watford. Rien n’est laissé au hasard.

Ismaël Koné reconnaît qu’il a vécu un certain choc à son arrivée en Angleterre. Il y a d’abord l’adaptation sur le terrain qui pourrait prendre un certain temps.

La différence, déjà, c’est la physicalité de la ligue, explique-t-il. Ici, c’est très physique parce que ça joue souvent un long ballon, dès le deuxième ballon. C’est beaucoup d’intensité. En MLS, c’est beaucoup plus posé. C’est ça qui m’a un peu plus choqué.

Et il y a l’adaptation à l’extérieur du terrain. Le Québécois est propulsé dans un nouveau pays et vit son quotidien dans une autre langue. Il avait déjà habité seul pendant quatre mois lors d’essais effectués en Belgique. Mais pour la première fois, il a son propre appartement.

Sa mère ne peut s'empêcher de rire quand on lui parle des talents de cuisinier de son fils.

Il va se débrouiller, c’est un grand garçon, dit-elle. Bon, il ne sait pas faire grand-chose, mais déjà, il a un cuiseur à riz. Je vais lui apprendre à faire quelques trucs. Il va se débrouiller. C’est un grand monsieur. Ça va bien aller.

Il tend la main pour attraper un ballon qu'on lui lance depuis l'arrière du but.
Il tend la main pour attraper un ballon qu'on lui lance depuis l'arrière du but.
Radio-Canada / Frédéric Tremblay
Photo: Ismaël Koné  Crédit: Radio-Canada / Frédéric Tremblay

Une bonne première impression

Ismaël Koné est en Angleterre depuis quelques semaines seulement, mais déjà, il impressionne. Son nouvel entraîneur, Slaven Bilic, le connaissait pour l’avoir notamment vu jouer au Qatar lors du match entre le Canada et sa Croatie natale. Il est encore tôt, mais il voit déjà des signes qui laissent croire qu’il est voué à un brillant avenir.

Il est très mature pour son âge. Il veut apprendre, il veut écouter, il est comme une éponge, énumère-t-il. Il veut communiquer. Sur le terrain, il y a quelque chose avec lui... Je ne suis pas surpris de savoir que quelques clubs s'intéressaient à lui. Avec le ballon, il est vraiment fort, il peut courir, il a de bonnes jambes. Il est très confiant en ses moyens. Il est très bon pour créer de l’espace avec le ballon. Il a un bon tir. Il est très bon techniquement et physiquement dans les duels à un contre un.

Un homme en point de presse devant un micro
Slaven Bilic, entraîneur de WatfordPhoto : Radio-Canada / Frédéric Tremblay

Il a fait une bonne première impression, renchérit son coéquipier Hassane Kamara. C’est un joueur qui a du caractère. Il est jeune, mais il ne se laisse pas faire. Il veut montrer qu’il joue bien, alors c’est une bonne chose pour l’équipe.

À Montréal, sans grande surprise, il est rapidement devenu un favori de la foule. C’était le petit gars de chez nous. À Watford, il n’a pas perdu de temps pour charmer ses nouveaux partisans.

Il était plutôt rare pour Ismaël Koné de se faire intercepter dans les rues de Montréal pour une photo ou un autographe. C’est différent à Watford.

Pour la première fois depuis son arrivée en Angleterre, il va chez le barbier. Sur la chaise à côté de lui, un jeune homme vêtu d’un maillot de Watford le surveille du coin de l'œil. Évidemment, le jeune supporteur, Cristiano, le reconnaît immédiatement.

Je suis né ici. Mes amis sont vraiment des partisans de Watford. J’assiste à tous les matchs, à domicile ou à l’étranger. Ça signifie beaucoup d’avoir un club dans sa ville, explique-t-il, la voix chevrotante.

Je l’ai vu à la Coupe du monde. Il est très jeune. C’est une grosse signature pour nous, dit-il en parlant d’Ismaël. Pour un jeune comme ça, d’arriver dans une grande ligue, on pense qu’il pourrait être nerveux, mais il s’adapte vraiment bien. Mes amis, ils l’adorent, et moi aussi.

Il signe des autographes, assis à une table
Radio-Canada / Frédéric Tremblay
Photo: Ismaël Koné  Crédit: Radio-Canada / Frédéric Tremblay

On sait qu’Ismaël Koné a signé un contrat de plusieurs années avec Watford FC. Il est cependant impossible de connaître les détails financiers de l’entente, comme c’est toujours le cas dans le monde du soccer européen.

Si l’on se fie au montant du transfert, 8 millions d’euros (11 M$ CA), il est permis de croire qu’il sera sous peu millionnaire. Sa vie vient de changer radicalement.

Je peux maintenant prendre soin de ma mère, lance-t-il. Ça change ses projets à long terme. On peut les commencer maintenant parce que j’ai les moyens de le faire. Ça change que je peux prendre plus soin de moi. C’est un gros soulagement. Ma mère, c’est quelqu'un qui a toujours travaillé. Et aujourd’hui, de pouvoir me dire que l’année prochaine ou dans les six prochains mois, elle pourra arrêter de travailler et que je pourrai l’aider, c’est une énorme fierté. Ça me permet de plus prendre soin de ma famille et de mes proches.

Sa mère, qui travaille dans une banque montréalaise, prendra une retraite hâtive lorsque son fils lui dira de le faire.

« C’est lui qui décide, il n’y a pas de problème. Quand il sera prêt, je le suivrai partout. C’est son rêve, c’est ce qu’il a toujours voulu faire. »

— Une citation de  Suzanne Diomande, mère d'Ismaël Koné

Ismaël Koné reste un jeune de 20 ans. Il s’est évidemment gâté. Amoureux de la mode, il s’est notamment acheté quelques paires de chaussures.

Il en profite pour prendre soin de lui. Pédicure, manucure, barbier… Il peut soudainement se payer des choses pour lesquelles il n’avait peut-être pas les moyens il y a quelques semaines à peine.

J’aime la mode. J’aime être différent. Ce n'est pas les marques l’important, c’est le style. Mais c’est quelque chose que j’ai toujours aimé, être soigné. C’est important pour moi, l’apparence. Ça vient de ma mère.

La vie de Suzanne Diomande vient aussi de changer. Ses amies l’appellent maintenant la maman de la star.

Elles me disent que quand je vais être avec la maman de Mbappé, je ne vais plus leur parler, lance-t-elle, en riant. Elles me taquinent, mais nous n’avons pas changé. Nous espérons qu’il va aller le plus loin possible, mais nous gardons les deux pieds sur terre.

Les risques sont bien réels, comme celui de s’emballer trop rapidement ou de ne pas répondre aux attentes sur le terrain. Mais Ismaël Koné n’est pas inquiet. Il ne se donne tout simplement pas le droit d’être un flop. Sa mère croit quant à elle que les valeurs inculquées permettront à son fils de demeurer humble.

Le danger est de se reposer sur ses lauriers, de penser que c’est déjà fini, souligne son coéquipier et ami Hassane Kamara. Le haut niveau, c’est très dur. On a des exemples, comme Cristiano Ronaldo, Messi. Ce sont des légendes et, malgré ça, ils continuent de travailler parce que le football, c’est difficile. C’est important qu’il soit ambitieux, mais qu’il sache qu’il va devoir travailler pour aller encore plus haut.

Il est seul dans les gradins vides d'un stade de soccer
Il est seul dans les gradins vides d'un stade de soccer
Radio-Canada / Frédéric Tremblay
Photo: Ismaël Koné dans le stade de Watford  Crédit: Radio-Canada / Frédéric Tremblay

Jusqu’au bout

Ismaël Koné gardera à jamais Montréal dans son cœur.

Ton premier club, tu ne pourras jamais l’oublier. Surtout qu’on a fait une année extraordinaire et qu’on a tissé des liens au-delà du football. C’est spécial, surtout que je l’ai fait chez moi. C’était vraiment beau. Ça me manque un peu, mais il faut passer à autre chose. C’est maintenant le temps pour moi de grandir ici à Watford.

Il pourrait devenir le premier Québécois de l’histoire à jouer en Premier League, probablement la ligue la plus prestigieuse sur la planète. Il sait qu’il peut devenir un modèle pour les générations futures.

C’est historique. C’est incroyable. Personne ne pourra me l’enlever après ma carrière. Il y a tellement de talents à Montréal qui ont été gâchés par le manque d’occasions, par le manque de sérieux, mais surtout, parce qu’il n’y avait pas cette personne qui va te prendre la main et qui va te guider. Je veux leur dire que c’est possible.

Il contrôle le ballon près d'un adversaire qui tente de le lui ravir

Inspirer la relève

Photo : Radio-Canada / Frédéric Tremblay

De nature décontractée, Ismaël Koné peut parfois paraître nonchalant aux yeux de ceux qui ne le connaissent pas. Il sait qu’il a encore beaucoup à apprendre, mais il ne cache pas qu’il a grandement confiance en ses moyens. Il est bien conscient aussi que la ligne est parfois très mince entre la confiance et l’arrogance.

Ce n’est pas un manque de respect, ce n’est pas du je-m’en-foutisme. C’est Ismaël. C’est juste ma manière de réfléchir, de prendre du recul, d’analyser la situation, précise-t-il. Je ne suis pas quelqu’un d’arrogant. Je suis loin de ça.

« Je viens de trop loin, j’ai trop vécu, j’ai trop vu de personnes qui ont coulé et j’ai l’opportunité de changer la vie des gens autour de moi, de prendre ce nouveau step, de les amener plus haut. Alors, ce n’est pas maintenant que j’ai un peu que je vais me permettre de tout arrêter. Ce n’est pas maintenant que ça va s’arrêter. »

— Une citation de  Ismaël Koné

À la Coupe du monde, il a joué contre Lukas Modric, Kevin De Bruyne, Achraf Hakimi, Hakim Ziyech, Romain Saïss. Il est maintenant convaincu qu’il a les atouts pour rivaliser avec l’élite du soccer mondial.

Ils ne m’ont pas trop dérangé. C’est de la motivation supplémentaire. La Coupe du monde m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Il y a du travail à faire, mais je ne suis pas trop loin. Si je donne tout ce que j’ai, je peux y arriver.

Il ne cache pas qu’il a de grandes ambitions. Il n’a certainement pas fini de rêver.

Je connais mes qualités. Je suis concentré, je suis dévoué, je donne tout et je travaille fort. Pour moi, il n’y a pas de limites.

Sa mère croit qu’il est inarrêtable. Quand il a une idée en tête, il va aller au bout.

Un jeune garçon et sa mère dans les gradins d'un stade de soccer vide
Ismaël Koné et sa mère, Suzanne DiomandePhoto : Radio-Canada / Frédéric Tremblay

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