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Maurice Migneault a le village de Mont-Brun tatoué sur le cœur. Rassembleur, il connaît tout le monde et tout le monde le connaît dans cette petite bourgade d’à peine 500habitants, nichée à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue.
La fierté de ce sympathique gaillard, comme celle de ses concitoyens, c’est de voir –et de raconter– comment son village a su conserver sa vitalité et ses commerces, alors que des villages de taille similaire peinent à faire de même un peu partout au Québec.
Sourire en coin, le producteur agricole souligne être arrivé à Mont-Brun en même temps que l’électricité, au début des années 50. Sa famille, comme celle des Mercier, des Cloutier ou des Dallaire, fait partie des premiers colons à avoir élu domicile sur ces terres bordées par la rivière Kinojévis, encouragés par les incitatifs financiers contenus dans le plan Vautrin.
Avant la fondation de la paroisse de Saint-Norbert-de-Mont-Brun, en 1936, l'endroit portait le nom de Clay Hill, en référence à un monticule d’argile qui dominait la rivière à cet endroit fréquenté par des bûcherons. Ces références historiques ne sont pas anodines dans un village où vivent autant de descendants de ses premiers colons.
Ce qui est vraiment remarquable et frappant, c’est qu’encore à ce jour beaucoup de citoyens sont issus des premiers arrivants. Le noyau est resté et le monde se connaît. Dans la vie, chacun fait son bout et quand l’un devient essoufflé, l’autre reprend la place, affirme-t-il.
Être là les uns pour les autres. C’est ce qui fait la force et qui contribue à la résilience de Mont-Brun.
Le pont qui enjambe la rivière Kinojévis a remplacé le pont flottant construit dans les premières années du village.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Une fois de plus, Maurice Migneault nous plonge dans le passé pour trouver la source de cette solidarité caractéristique des gens de la place.
Au début, c’était des territoires vierges ici. C’était inexploité. Le monde a fait preuve d’ingéniosité pour pouvoir se débrouiller. De travailler ensemble comme ça, ç’a tissé des liens. Quand ils ont fait le pont flottant ici, dans les tout débuts, tout le monde travaillait ensemble et veut, veut pas, c’est quelque chose qui est resté, dit-il.
« Une personne ne reste pas dans misère à Mont-Brun, il y a tout le temps quelqu’un qui va aller lui donner un bon coup de main. »
Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Photo: Maurice et Geneviève Migneault sur la ferme Complémenterre, à Mont-Brun Crédit: Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Fiers entrepreneurs de génération en génération
Soulignant avoir lui-même reçu de nombreux coups de main durant ses 42 ans passés à la tête de la ferme familiale, Maurice Migneault a récemment passé le flambeau à sa fille Geneviève.
À la grande fierté de son paternel, cette dernière représente ainsi la troisième génération de Migneault à mener à bien les activités à la ferme.
À Mont-Brun, cette fierté de voir les affaires familiales se perpétuer au fil des années et des générations n’est pas unique aux Migneault. Elle anime entre autres les Desrosiers, propriétaires du garage et de la station-service du village.
Dans son antre où le cliquetis des outils et la radio FM dominent l’ambiance sonore, Marc-André Desrosiers accueille avec le sourire chacun de ses clients, venus pour une réparation ou pour de l’essence.
Ayant à cœur de continuer à offrir ces services essentiels à la population, il a choisi il y a quelques années d’acheter l’entreprise de son père.
On est contents de pouvoir continuer ça pour les gens et on est assez fiers, depuis le temps que ça roule, que ça continue à bien aller comme ça, affirme-t-il, après avoir hissé une imposante camionnette sur sa plateforme élévatrice.
Le jeune homme ne s’en cache pas, les services qu’il offre contribuent à rendre la communauté autosuffisante et plus sécuritaire. Malgré son travail exigeant, il se dit heureux et fier de vivre dans un village qui roule encore.
Si tu fais une crevaison ou peu importe, j’suis là et si ça adonne, je la répare sur place. Les gens aiment ça qu’on soit proche et de ne pas avoir à aller revirer à Rouyn, souligne-t-il.
Malgré la petite taille du village, le carnet de réservations de Marc-André Desrosiers déborde. La qualité de son travail est si bien reconnue que des gens de Rouyn-Noranda choisissent même de parcourir une quarantaine de kilomètres pour avoir recours à ses services.
J’suis en train de me faire un bon nom, je crois bien, avance-t-il humblement. Avec du bouche-à-oreille, les gens se parlent et si je fais de la bonne ouvrage, le monde aime ça, alors ils me recommandent à d’autres personnes.
Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Photo: Michel Guay, France Robin et Gilles Gaumond, respectivement président, gérante et vice-président de la Coopérative alimentaire de Mont-Brun Crédit: Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Un îlot de services dans un désert commercial
Installée dans le sous-sol d’un bâtiment multifonctionnel, la coopérative alimentaire de Mont-Brun constitue un autre exemple de commerce qui continue à attirer la clientèle, alors que la compétition brille par son absence dans les villages avoisinants.
Cette dévitalisation des milieux ruraux, Maurice Migneault l’attribue partiellement à ce qu’il qualifie de fusions forcées de 2002, qui ont mené au regroupement de l’ensemble des municipalités entourant Rouyn-Noranda en une seule MRC.
Depuis cette centralisation, plusieurs villages ont perdu leur garage, leur bureau de poste ou leur dépanneur. Le village gaulois de Mont-Brun, lui, résiste, notamment avec sa petite épicerie. L’endroit n’est pas le plus chic ou le plus distingué, mais on y reçoit un accueil chaleureux et on y trouve tout le nécessaire pour préparer son menu hebdomadaire.
Le vice-président de la coopérative, Gilles Gaumond, est d’avis que le fait d’avoir une épicerie complète qui offre des fruits, des légumes et de la viande, plutôt qu’un simple dépanneur, est un atout de taille dans l’attraction et la rétention de nouveaux résidents.
C’est sûr, parce que nous autres, on est à 40 kilomètres de Cadillac et à 40 kilomètres de Rouyn, alors tu peux être un peu pris des fois… À 5 heures le soir, s’il te manque quelque chose, hop! Tu t’en vas à la Coop et tu l’as tout de suite! lance-t-il.
Alternant entre l’accueil des clients à la caisse et le placement des produits sur les tablettes, la gérante de l’épicerie, France Robin, abonde dans le même sens.
On veut que ça reste Mont-Brun, et on veut que ça reste tout ouvert. Pour ça, on doit être solidaires les uns envers les autres. Je viens d’avoir deux clients, deux nouveaux arrivants à Mont-Brun. Je leur ai demandé : "Êtes-vous prêts [à devenir membres]?" Ils ne l’étaient pas, mais un moment donné, ils vont rentrer membres! relate-t-elle, optimiste.
Ce désir de rassembler les résidents du village et les nouveaux arrivants, les leaders de la communauté s’en font une mission.
Pour Maurice Migneault, le modèle coopératif sur lequel se base l’épicerie est en quelque sorte le reflet du fonctionnement de la communauté, où chacun se sent impliqué et responsable de l’avenir du village.
« Mont-Brun, c’est à moi, ce village-là, mais je le partage en coopérative avec quelque 500 autres personnes, toutes propriétaires. »
Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Photo: Le camping Mercier se situe à huit kilomètres du centre du village. Crédit: Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Un camping pour faire rayonner l’accueil « à la Mont-Brun »
L'été, les terrains du Camping Mercier s'animent au passage des visiteurs. Le père et le fils Mercier attendent patiemment la fin de l'hiver pour retrouver les campeurs.
Réal et son fils, Stéphane, sont voisins. Ils ont une vue imprenable sur leur camping, inaccessible durant la saison hivernale.
C’est l’arrière-grand-père de Stéphane qui a découvert l’endroit et son grand-père qui a officiellement ouvert le camping. Stéphane est donc la quatrième génération de Mercier à s’occuper des lieux.
Les maisons de Réal et Stéphane Mercier sont installées à flanc de colline, à quelques dizaines de mètres du lac Caste et de leur camping.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
C'est vraiment une fierté. On a fait des sacrifices pour que ça se rende à [Stéphane]. Moi, j’aurais été prêt à lâcher il y a quatre ou cinq ans et peut-être même avant, mais j’attendais que Stéphane soit prêt pour que ça continue. On ne fait pas ça pour l’argent, parce qu’on travaille dans les mines pareil, souligne-t-il.
Dans la cour arrière de leur camping se trouve l’un des joyaux du patrimoine naturel de l’Abitibi-Témiscamingue. Créé en 1985, le parc national d’Aiguebelle attire des visiteurs de partout au Québec, et même de l’étranger.
La passerelle suspendue fait partie des incontournables du parc national d’Aiguebelle.Photo : Radio-Canada / Boualem Hadjouti
L’affluence générée par ce moteur d’attraction se répercute non seulement chez les Mercier, mais aussi au garage et à la Coop, qui voient la demande augmenter de façon importante durant l’été.
Ça nous aide beaucoup parce qu’il y a certaines périodes de l’année comme la fin janvier, février et mars où ça va être un petit peu plus tranquille. Avec les clients de l’été, de juin, juillet et août, on se rattrape, ça nous donne un bon coup de main et on est bien contents! dit France Robin, la gérante de l’épicerie.
Pour Stéphane et Réal Mercier, ces visiteurs venus de l’extérieur, parfois d’aussi loin que de la Suisse et la France, sont autant d’occasions de faire rayonner le village et de mettre en valeur l’hospitalité des gens qui l’habitent.
Avec l’espace à sa disposition, Réal Mercier explique qu’il aurait facilement pu construire jusqu’à 300 emplacements de camping, mais il a choisi d’en offrir que 86. Il a toujours préféré conserver le côté plus intime et familial, qui lui permet de réserver à ses visiteurs un accueil à la Mont-Brun.
Quand le monde arrive chez nous, on va les reconduire à leur site et quand ils partent, on leur donne la main, assure-t-il. Que ça soit un étranger ou non, ça fait partie de la famille aussitôt qu’ils entrent dans le camping.
« C’est ça la fierté. C’est pas l’argent. C’est d’être fier que le monde soit content de venir chez nous. »
Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Photo: Les résidents de Mont-Brun travaillent sur un projet pour donner une deuxième vie à l'église du quartier. Crédit: Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Éviter l’exode
Le dynamisme, l’entraide et la qualité de vie associés à Mont-Brun ont fait du chemin, assure Maurice Migneault. Ainsi, les familles désireuses de s’y installer sont de plus en plus nombreuses – et il commence à manquer d’espace.
L’image qu’on projette, que les résidents de Mont-Brun projettent, elle est belle, elle plaît à bien du monde. Il ne faut pas oublier qu’on est les plus loin du noyau central de Rouyn – avec Rollet de l’autre bord – et ici, on a réussi à conserver nos services essentiels, alors le mot se passe, affirme-t-il.
Cette réputation vient toutefois avec son lot de défis, notamment en ce qui concerne le logement.
La première chose que les gens disaient, c’était : "On l’aime notre Mont-Brun, on est enracinés et on veut rester le plus longtemps possible dans notre chez-nous et demeurer à Mont-Brun quand on ne sera plus capables de s’occuper de la maison", relate M. Migneault.
Femme à l’esprit vif et au sourire contagieux, Lina Cormier, la présidente de la Fabrique, témoigne pour sa part de la difficulté des jeunes familles à se dénicher une maison pour s’installer à Mont-Brun, surtout qu’il n’y a presque plus de terrains disponibles qui ne sont pas en zone agricole.
« Ici, s’il y a une maison à vendre, elle n’est pas longtemps à vendre. Mes petits-enfants m’ont dit : Essaie de me trouver une maison à Mont-Brun, mais il n’y en a pas de maison à vendre à Mont-Brun. »
Ainsi est né le projet de conversion d’une partie de l’église en logements pour personnes âgées.
Réaliste, Mme Cormier reconnaît qu’il serait autrement impossible de préserver le bâtiment, magnifique structure à la façade de pierre ancrée au cœur du village.
D’une capacité de 400 places, l’église n’attire désormais qu’une trentaine de fidèles lors de la messe hebdomadaire du dimanche.
J’ai vu la diminution de personnes à l’église, alors je me suis dit, pourquoi ne ferait-on pas de quoi avec avant qu’elle tombe? J’en ai parlé avec l’évêque et il était d’accord pour faire un organisme à but non lucratif avec des loyers pour personnes âgées autonomes. On aurait huit loyers : quatre en haut et quatre en bas. Et on conserverait la chapelle, le côté religieux va demeurer, souligne Mme Cormier.
Le projet, évalué entre deux et trois millions de dollars, en est encore à l’étape de recherche de financement.
Maurice Migneault et Lina Cormier, qui en sont les principaux instigateurs, sont convaincus de voir les travaux être menés à terme d’ici cinq ans.
En s’engouffrant dans le sous-sol de l’église, les pieds directement sur la pierre, ils montrent du doigt le plafond, qui sera responsable de supporter les huit logements construits au-dessus.
Le plancher de l’église est supporté par des planches de deux par six collées les unes contre les autres, une technique en voie de disparition, notamment en raison du prix du bois.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
C’est toute du deux par six collés. Il n’y a plus rien qui se fait aussi solidement de nos jours, soutient avec conviction M. Migneault.
Ce projet de logements pour personnes âgées autonomes tient à cœur à ces deux infatigables Montbrunois. En permettant à des personnes âgées d’emménager dans l’église, des maisons se libéreront, anticipent-ils, pavant la voie à l’arrivée de jeunes familles de l’extérieur.
Lina Cormier ouvre un coffret contenant des reliques d’apôtres et de saints, authentifiées par le Vatican.
Le sceau qui prouve l’authenticité des reliques entreposées dans la paroisse Saint-Norbert-de-Mont-Brun depuis 1946.
Des mariages sont célébrés annuellement à l'église Saint-Norbert-de-Mont-Brun.
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Lina Cormier ouvre un coffret contenant des reliques d’apôtres et de saints, authentifiées par le Vatican.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
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Lina Cormier ouvre un coffret contenant des reliques d’apôtres et de saints, authentifiées par le Vatican.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
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Le sceau qui prouve l’authenticité des reliques entreposées dans la paroisse Saint-Norbert-de-Mont-Brun depuis 1946.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
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Des mariages sont célébrés annuellement à l'église Saint-Norbert-de-Mont-Brun.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
En conservant un tiers de la superficie de l’église pour y aménager une chapelle, la préservation du patrimoine religieux, cher à ceux qui ont contribué à construire le village, sera aussi assurée.
Nourrir Mont-Brun… à 99 ans!
Parmi ces bâtisseurs, Aline Migneault, la sœur de Maurice et sa mère Jeanne, 99 ans.
À la retraite depuis quelques années, Aline Migneault contribue à sa façon à l’autonomie alimentaire du village en confectionnant du pain tous les jeudis. Sa production se retrouve ensuite (sans y rester bien longtemps!) sur les tablettes de l’épicerie locale.
Aidée par sa maman, qui approche le vénérable plateau centenaire, elle prépare tous ses produits à la main.
Chaque jeudi, Aline et Jeanne Migneault confectionnent du pain qu’elles mettent en vente à l’épicerie du village.
La boulangerie est aménagée dans une ancienne roulotte de chantier installée sur la ferme familiale.
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Chaque jeudi, Aline et Jeanne Migneault confectionnent du pain qu’elles mettent en vente à l’épicerie du village.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
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Chaque jeudi, Aline et Jeanne Migneault confectionnent du pain qu’elles mettent en vente à l’épicerie du village.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
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La boulangerie est aménagée dans une ancienne roulotte de chantier installée sur la ferme familiale.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
En raison de leur âge, les deux femmes limitent leurs activités à une journée par semaine.
Dans un geste de solidarité typique de la population montbrunoise, Aline Migneault indique qu’une entorse à cet horaire a cependant été faite lors des premières semaines de la pandémie de COVID-19.
Quand il y a eu la pénurie de pain au début de la pandémie, j’ai travaillé les samedis et dimanches, mais Mont-Brun n’a jamais manqué de pain! dit-elle en éclatant de rire.
Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Photo: L'école Saint-Norbert-de-Mont-Brun accueille une trentaine d'élèves dans le quartier Mont-Brun, à Rouyn-Noranda. Crédit: Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Mobilisés pour l’avenir
Pour assurer la pérennité de ses commerces et entreprises familiales, la communauté en est consciente : il faut préparer la relève.
Avec seulement 33 élèves inscrits pour l’année scolaire 2022-2023, l’école primaire de Mont-Brun est à la croisée des chemins. Selon les enseignantes de l’école, cette faible fréquentation, combinée à la pénurie de personnel, fait en sorte que les élèves de l’école ne reçoivent pas la même qualité de services qu’ailleurs dans la région.
Pour améliorer la situation, le conseil d’établissement propose de rassembler les élèves des écoles de Mont-Brun et de Cléricy, le village voisin. Présentée comme un projet pilote d’une durée de trois ans, la proposition suscite d’importantes inquiétudes dans la communauté.
Moi, je prétends que c’est une fermeture déguisée. Une école sans enfants ni professeurs, si ce n’est pas une école fermée, je ne sais pas ce que c’est, s’indigne Maurice Migneault.
Souhaitant offrir les meilleurs outils possible à leurs enfants, plusieurs parents d’élèves, dont Yannick Nolet, se montrent en faveur du projet. Ils ne sont toutefois pas sans savoir qu’un départ des élèves vers Cléricy pourrait causer des dommages irréversibles.
« Quand tu enlèves une école d'un village, c'est un peu comme si tu enlevais son cœur. »
Près de 50 ans après avoir lutté pour empêcher un projet similaire de se concrétiser, en 1974, les habitants de Mont-Brun, à l’époque appuyés par René Lévesque, se retroussent à nouveau les manches afin de préserver ce service si essentiel à leur vitalité.
Une étude réalisée en 2019 par l’organisme Vivre et vieillir ensemble dans nos quartiers ruraux a mis au jour le souhait des personnes âgées de Mont-Brun d’y demeurer le plus longtemps possible.Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Le mouvement en est encore à ses débuts, mais le comité de quartier souhaite trouver des solutions qui permettront d'améliorer les services aux élèves tout en permettant au cœur du village de continuer de battre.
Comme quoi à Mont-Brun, la mobilisation citoyenne traverse les époques.