Sam Aliassime a toujours voulu trouver des solutions.
Quand son fils Félix Auger-Aliassime était enfant, il avait été convoqué par l’équipe du Québec pour une fin de semaine à Montréal.
Il avait assez d’essence pour le reconduire de Québec à Montréal, mais pas assez pour le voyage du retour. La carte de crédit était pleine, le compte de banque vide et les loyers de l’immeuble qu’il possédait n’étaient pas dus avant deux autres semaines.
Le paternel a appelé un ami à Montréal. Il lui a offert de donner un cours privé de deux heures à sa fille sur les terrains du parc Jarry pendant que Félix s’entraînait tout près. Avec les 100 $ gagnés, il a pu faire le plein et revenir à Québec.
Je sais ce que ça peut être comme difficulté en tant que parent de ne pas pouvoir donner à notre enfant ce qu’il lui faut pour réussir son rêve, raconte Sam Aliassime. Donc, pour moi, ça ne va pas arriver ici du tout. Tout le monde va jouer et ce n’est pas une question d’argent. On va aider les enfants d’abord.
Ici, c’est l’Académie Aliassime. Sam Aliassime a acheté l’entreprise de Jacques Hérisset, un monument du tennis à Québec, il y a quatre ans, une décennie après avoir commencé à y travailler comme entraîneur.
En additionnant les volets compétitifs et récréatifs, l’académie accueille près de 400 jeunes du Québec et de l’étranger. Ce nombre bondit à 700 lors des camps d’été.
Ali Ouldache, un préparateur physique, y travaillait déjà quand Aliassime est arrivé. Cet Algérien d’origine s’est rapidement lié d’amitié avec lui.
C’était pas facile pour Sam quand il est arrivé à Québec, se rappelle-t-il en parlant avec vigueur. Il a voulu instaurer une mentalité africaine à l’académie, avec une ambiance familiale. Sam a du coeur et il pense à tout le monde.
Il est riche maintenant. Oui, il a l’argent de son fils, mais c’est dans la mentalité africaine. Mon fils est moi. Et moi, je suis mon fils. C’est différent d’ici. Tu dois connaître sa mentalité. Sam, n’essaie pas de le faire chier. Il déteste ça.
Sam Aliassime est un homme de conviction. Il tient à ses grands principes et à ses valeurs.
Il consulte, mais prend et assume les décisions. Il a presque renouvelé tout le personnel d’entraîneurs depuis son arrivée à la tête de l’académie. Il offre parfois gratuitement l’entraînement à des jeunes dont les parents n’ont pas les moyens.
Un don de Félix Auger-Aliassime a aussi permis de mettre sur pied un programme de détection et de développement du talent il y a quelques années. Aujourd’hui, trois joueurs issus de ce programme font partie de l’équipe du Québec.
Certains contrats de commandites de son fils, notamment avec Adidas, sont assortis de clauses qui aident financièrement l'académie.