Six mois après leur aventure au parc national de la Jacques-Cartier, Laurie et Aryane font le point sur leur parcours avec Jessica Bourbonnière, coordonnatrice de l’intervention en contexte de nature et d’aventure au Grand Chemin, un organisme qui vient en aide aux jeunes qui luttent contre la dépendance.
Pour leur suivi thérapeutique, qui comprend 10 semaines au centre et 4 mois de suivi en réinsertion sociale, elles ont testé cet hiver l’intervention par la nature et l’aventure (INA).
Même si le recours à l’INA n’est pas nouveau, son émergence est assez récente dans la province. « Il y a comme un boum autour de l’idée d’utiliser le plein air dans des contextes éducatifs d’une intervention psychosociale », fait savoir Christian Mercure, professeur à l’unité d’enseignement d’intervention plein air à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).
La neige a fondu et les moustiques ont remplacé le froid glacial. Les souvenirs de cette aventure de quatre jours en raquettes se bousculent. Les deux adolescentes ont fait beaucoup de chemin depuis.
« On travaille sur notre consommation, mais on travaille énormément sur nous, et ça nous fait cheminer. Juste en tant que personne, ça nous fait maturer et ça nous fait voir une autre facette de la vie », lance Laurie, les yeux pétillants.
Maintenant âgée de 18 ans, la jeune femme a terminé sa deuxième thérapie. L’alcool avait remplacé sa dépendance à la cocaïne et aux amphétamines. Aujourd’hui sobre, elle est sur le point de réaliser tous ses rêves.
« »
Pour Aryane, dépendante au cannabis, ce rendez-vous avec la nature évoque un moment de pur bonheur que le retour à la réalité a perturbé.
« J’étais tellement heureuse », dit-elle en riant. « La lucidité était là, le mental était là, toute était beau », raconte-t-elle.
Si son contact avec la nature l'a ramenée à l'essentiel, elle ne cache pas avoir rechuté quelques fois depuis.
Il y a six mois, les deux adolescentes ne savaient pas ce que la nature allait leur réserver.