Une quinzaine de travailleurs étrangers s’affairent ce jour-là à récolter les laitues de la ferme Delfland en Montérégie. La musique rythme chacun de leur geste.
Or, dans le champ voisin, un robot avance seul en silence. Il travaille en pleine autonomie, de jour comme de nuit. Il arrache les mauvaises herbes sans jamais toucher un plant de laitue.
« Les bras articulés du robot sont guidés par l’intelligence artificielle. On a entraîné ses algorithmes en les soumettant à des milliers de photos annotées pour qu’il distingue les mauvaises herbes des laitues. »
Les robots sont de plus en plus nombreux à envahir les fermes. Ils récoltent des légumes, pulvérisent des microjets d’herbicides, alors que d’autres transportent des charges au champ.
Ces robots ont un point en commun : ils collectent en continu des milliers de données numériques sur les sols, les plantes et la météo.
« Les données, c’est ce dont ont besoin nos algorithmes de l’intelligence artificielle pour fonctionner. Sans elles, il n’y a pas de robotique agricole. »
L’agriculture de précision accumule elle aussi les données. Ce secteur en plein essor utilise les drones, GPS et images satellites pour venir en aide aux producteurs de grandes cultures comme le maïs.

Ces robots ont un point en commun : ils collectent en continu des milliers de données numériques sur les sols, les plantes et la météo. Vidéo Insight Trac
Ajoutez à cet arsenal les stations météo et les capteurs de rendement installés sur les tracteurs et les moissonneuses-batteuses, vous avez des fermes qui génèrent en continu des quantités impressionnantes de données numériques.
En Europe, on estime qu’un seul hectare de blé génère 1 million de données numériques par année.