C’était le printemps des possibles. Pour ceux et celles qui ont fièrement arboré le carré rouge lors de la grève étudiante de 2012, ces mois de mobilisation ont fait germer une conscience politique toute neuve qui s’est rapidement frottée à une répression policière et judiciaire sans précédent. Leur espoir a-t-il survécu au choc de la matraque?
Le Québec a vu naître un mouvement de contestation comme il en avait rarement connu. De février à septembre 2012, 1370 manifestations et actions de perturbation ont eu lieu dans les rues de la province. Les corps policiers ont procédé à près de 3500 arrestations et laissé dans leur sillage des dizaines de blessés. De manière quasi inespérée, écrit Serge Ménard dans son rapport sur la crise, on n’a eu aucun mort à déplorer.
Quatre anciens étudiants racontent aujourd’hui leur printemps érable. Victimes de bavures policières, certains en ont gardé une profonde blessure, symbole de la violence subie par les manifestants. D'autres ont porté à bout de bras le poids d'un combat judiciaire. Mais un héritage commun subsiste : le refus des réponses faciles. Si la vague de contestation a fait bifurquer leurs parcours, leurs histoires se font écho 10 ans plus tard.
Image d'entête : Mario Jean/MADOC