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L’abandon massif des chemins forestiers au Québec représente une menace pour le public et provoque des dégâts environnementaux d’une ampleur insoupçonnée, révèle l’équipe d’Enquête.
À 29 ans, l’infirmier George He avait le monde devant lui. Il rêvait de changer les choses et se rendait justement dans le Nord pour aider les communautés cries. Mais George est mort de froid après être resté coincé sur le pont délabré d’un chemin forestier. Sa triste histoire révèle un problème systémique de négligence des infrastructures publiques québécoises.
C’était en novembre 2019. Comme la plupart des automobilistes l’auraient fait, George a suivi le tracé le plus court suggéré par Google Maps lorsqu’il a quitté Brossard en direction de Nemaska. Il ne pouvait se douter que ce choix allait le guider à la fin de son propre chemin.
Nous sommes partis sur les traces de cet infirmier, qui est devenu malgré lui le symbole d’un réseau routier digne du Far West qui tombe en lambeaux. Sur notre route, nous avons croisé plusieurs intervenants qui sonnent l’alarme sur ce dédale de tronçons construits par l’industrie forestière qui deviennent publics et qui ne font pas l’objet de surveillance.
Il y a plus de 477 000 km de chemins forestiers au Québec. C’est assez de routes pour faire 12 fois le tour de la terre.
Le chercheur Sylvain Jutras fait partie de ceux qui dénoncent le laxisme du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs qui est responsable de toute cette voirie. Son équipe a démontré que 80 % des chemins ne sont pas entretenus ni inspectés une fois les opérations forestières terminées.
On appelle ça un type de gestion par abandon. On abandonne simplement le réseau routier à lui-même, se désole l’ingénieur forestier qui est professeur à l’Université Laval.
Le nœud du problème, c’est qu’on demande à l'industrie forestière de créer des chemins pour accéder à la ressource. Par contre, on ne leur donne pas la responsabilité de fermer ces chemins-là. Ça devient une propriété de l'État et personne n'est responsable, explique Ugo Lapointe, qui réalise des audits de certification forestière à travers le Canada depuis une dizaine d’années.
C'est un problème systémique à l'échelle de nos forêts publiques. On n'a pas les moyens d'entretenir la totalité des chemins qui ont été construits par le passé, ajoute celui qui est directeur chez SmartCert.
Une signalisation routière indique un arrêt dans 500 mètres.Photo : Radio-Canada
Le hic, c’est que nos GPS repèrent souvent les chemins forestiers et nous les suggèrent sans savoir s’ils sont praticables. George He a pris un trajet qui l’a mené sur un pont en ruines. Sa camionnette est restée suspendue dans le vide et menaçait de tomber dans la rivière. Comble du malheur, il n’y avait pas de réseau cellulaire. Il a quitté son véhicule et marché pendant des heures pour trouver du secours. Son corps gelé a été retrouvé huit jours plus tard par des chasseurs cris qui s’étaient joints aux équipes de recherche.
C’est clairement un décès qui aurait pu être évité, soutient le meilleur ami de George, Keven Labrecque. Les inséparables se sont connus pendant leurs études en soins infirmiers. Deux ans après le drame, Keven peine encore à retenir ses larmes et n’a toujours pas fait son deuil. George est mort dans des circonstances atroces et ses proches sont persuadés que c’est la négligence de l’État qui lui a coûté la vie.
C’était pas quelqu’un de téméraire. C’était pas un cowboy, assure Keven, qui se demande pourquoi le pont sectionné n’était pas complètement bloqué. Le début du pont était praticable et c’était surtout pas barré. Le pont n’a pas de bout. Tu tombes dans l’eau à la fin. En ville, un chemin qui n’est pas praticable, c’est indiqué, et tu ne peux juste pas y aller, illustre-t-il.
Keven Labrecque et George He, deux inséparablesPhoto : Famille de George He
Keven n’en revient pas que Québec relègue aux oubliettes ce réseau routier dont les chemins sont dangereux et parfois meurtriers.
Selon les chiffres du ministère des Transports, au moins 650 accidents avec blessures ayant fait l’objet d’un rapport de police sont survenus sur des routes forestières dans les dix dernières années. Et 36 personnes y ont péri.
La mort de l'infirmier a été considérée comme un accident de travail. La CNESST a conclu qu’il aurait dû emprunter un des deux trajets fournis par son employeur plutôt que la route suggérée par son GPS. Mais Keven insiste, la Commission ne s’est pas attaquée au vrai problème. Ça aurait pu arriver à n'importe qui, pas nécessairement à une personne qui s'en va travailler. Si ces chemins-là sont durs à entretenir et que ça coûte cher à l'État, barrons-les.
Au Québec, seuls les ponts font l’objet d’une inspection sur les chemins forestiers. Et, signe du manque d’entretien, 40 % des 2900 ouvrages situés en forêt sont considérés comme fermés parce qu’ils sont désuets. Des panneaux installés en bordure de la route à 1000 mètres et 500 mètres des ponts non sécuritaires indiquent qu’on ne doit pas y circuler, mais il y a rarement des entraves sur la chaussée. Nous avons été à même de le constater.
Le pont où George est resté coincé avait été fermé 4 ans auparavant et comme il n’y avait pas d’exploitation forestière dans le secteur, il n’a pas été réparé. Des gens avaient aménagé une section artisanale pour continuer de l’utiliser. Mais nous avons appris que même si George était parvenu à traverser, la route s’arrêtait quelques kilomètres plus loin. Il aurait donc dû rebrousser chemin.
Pourtant, rien n’indiquait à l’entrée de la route, 70 km plus tôt, qu’elle était sans issue. Si ces chemins-là ne sont pas entretenus, ni l’hiver ni l’été, pourquoi il n’y a pas une signalisation à l’entrée? se questionne le remorqueur Serge Belzile, qui ne compte plus les incidents survenus sur des routes négligées.
Son équipe a dû récupérer la voiture de George. Pour les gens, ça a été un choc de réaliser ça. Ce n'est pas une chose qu’on peut concevoir que quelqu'un soit coincé là-bas et meure de froid avec la technologie qui existe, déplore M. Belzile.
Malheureusement, rien n’a changé depuis ce décès tragique, dit-il, ni la signalisation, ni l’amélioration du réseau cellulaire, ni l’entretien des chemins forestiers. Ce n’est pas indiqué que c’est aux risques et périls des gens de s’y aventurer. C'est arrivé même à des gens du coin qui se sont fait prendre par des ponceaux qui disparaissent, des ponts qui sont vraiment endommagés, qui n'ont pas été entretenus, mais avec des conséquences moins dramatiques.
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Une route se termine abruptement.Photo : Radio-Canada
Catastrophe écologique
Non seulement ces infrastructures en décrépitude sont un danger public, mais elles menacent aussi l’environnement. Et la situation risque de s’aggraver avec les changements climatiques. Des milliers de ponceaux arrachés, bloqués ou affaissés saccagent nos cours d’eau à l’abri des regards. Quand l’eau ne peut passer dans ces traverses, elle se faufile, déborde, crée de l’érosion et arrache les routes.
L’hydrologue forestier Sylvain Jutras est préoccupé par les tonnes de contaminants qui se retrouvent alors dans nos bassins versants. Il constate que le ministère des Forêts ne protège pas notre eau. On ne peut pas prétendre qu’on fait de l’aménagement forestier durable, s’indigne-t-il.
Il y a entre un et cinq ponceaux par kilomètre de chemin forestier au Québec. Mais le gouvernement ne possède pas d’inventaire de ces infrastructures. L’équipe de Sylvain Jutras a donc voulu chiffrer l’étendue des dommages. Résultat : 54 % des ponceaux inspectés étaient défaillants.
Sylvain Jutras examine l'état d'un ponceau.Photo : Radio-Canada
Un peu partout au Québec, des intervenants inquiets de la situation tentent aussi de pallier le laisser-aller du gouvernement.
L’organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT), l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT et la compagnie forestière Greenfirst ont fait l’inventaire de 150 ponceaux l’été dernier en utilisant notamment des outils de télédétection. Ils arrivent au même constat : la moitié des traverses de cours d’eau étaient problématiques.
C'est vraiment maintenant qu'il faut intervenir si on veut préserver nos cours d'eau, nos frayères, nos habitats aquatiques, nos poissons, nos lacs et nos rivières. C'est un sujet préoccupant, souligne l’ingénieur forestier Pierre Cartier, qui est président de l’OBVT.
Mais c’est à l’autre bout de la province, en Gaspésie, que la situation semble la plus alarmante. Les données recueillies près des rivières à saumon emblématiques du Québec prouvent que les infrastructures vieillissantes posent un réel danger pour l’habitat du roi des poissons.
Il y a jusqu'à 80 % des ponceaux qui montrent de l'érosion importante et jusqu'à 90 % des ponceaux qui sont infranchissables pour le poisson, explique Myriam Bergeron, directrice générale de Saumon Québec.
La bonne nouvelle, c’est que la moitié de ces traverses de cours d’eau sont réparables. La mauvaise, c’est qu’ils n’ont pas l’argent pour le faire. On pourrait parler d'environ 5 à 10 millions seulement pour les bassins versants des rivières de Gaspé. On est condamnés à régler le problème. Sinon, un moment donné, ça va être nos régions avec nos rivières, ça va être nos poissons qui vont en payer le prix, et ça, c’est triste, soutient Mme Bergeron.
Pour mettre le réseau à jour partout au Québec, il faudrait donc des milliards.
Le ministère des Forêts rembourse actuellement 100 millions par année pour la construction de ces chemins. Plusieurs jugent que, sans plan d’entretien, c’est du gaspillage de fonds publics.
Tout ce que vous avez installé, quand ce n'est pas entretenu, ça devient un passif. C’est une dette que vous avez, pas seulement pour les remettre en état, mais c'est une dette envers l'environnement, explique le professeur de l’UQAT Osvaldo Valeria.
Au Québec, l’entretien des chemins forestiers repose sur le principe d’utilisateur-payeur. Et c’est là le problème. Quand les compagnies forestières ont terminé les coupes et les travaux sylvicoles, il n’y a plus d’utilisateurs réguliers et donc pas de suivi parce que les chasseurs, pêcheurs et villégiateurs ne sont souvent que de passage en forêt.
L’entretien est uniquement basé sur la période où l’exploitation va avoir lieu. Il n’y a pas d’entretien planifié à long terme, souligne Osvaldo Valeria. Le chercheur a démontré que les chemins se dégradent rapidement après 5 ans. Et en Abitibi-Témiscamingue, il a calculé qu’il y a jusqu’à 1,7 km de chemins forestiers par kilomètre carré.
Il n'y a personne qui en a la responsabilité. À part le gouvernement du Québec, qui a décidé de ne pas en assurer la responsabilité, se désole Sylvain Jutras.
Pour montrer les failles du système, il a porté plainte au ministère de l’Environnement contre le ministère des Forêts concernant un cas d’érosion qu’il a documenté dans la Réserve faunique des Laurentides. Il tient l'État pour responsable de la grave détérioration du chemin abandonné et des dommages à l’écosystème causés par un ponceau bloqué. Neuf mois plus tard, sa plainte est toujours en traitement.
Un cours d'eau partiellement recouvert par de la terre, du sable et des cailloux.Photo : Radio-Canada
Sur les chemins de la Côte-Nord, un énorme précipice nous a été signalé près du barrage Manic-3. Impossible de ne pas penser à George He en arrivant sur les lieux. Une barrière renversée n’empêche pas la circulation et rien indique qu’on fonce vers un énorme cratère. Ce sont ici aussi des ponceaux bloqués par des castors qui ont créé de l’érosion.
La route a été sectionnée sur plus de 100 mètres en 2016 et l’équivalent de centaines de camions-bennes remplis de gravier se sont retrouvés dans la rivière Manicouagan. Lors de notre passage à l’été 2021, les dégâts étaient toujours là.
Le ministère de l’Environnement considère toutefois que le ministère des Forêts n’a pas enfreint la loi. En fait, en 10 ans, il ne lui a jamais remis d’infraction concernant les impacts environnementaux des chemins, ponts et ponceaux négligés.
Mais pour Sylvain Jutras, ça ne fait aucun doute que la négligence du gouvernement est en cause. Si les infrastructures étaient surveillées et inspectées, ça ne serait pas arrivé. La Loi sur la qualité de l’environnement s’applique partout au Québec, elle doit s’appliquer au ministère des Forêts aussi.
Aménagement d'une route forestière en Colombie-Britannique.Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon-Lalancette
L’exemple de la Colombie-Britannique
Tous les intervenants à qui nous avons parlé estiment que le Québec accuse un important retard sur les autres provinces canadiennes. On s’est donc rendus en Colombie-Britannique, qui est souvent citée comme modèle, pour comparer nos pratiques.
Depuis le changement de régime forestier en 1995, les compagnies ont la responsabilité permanente des routes qu’elles construisent et de leur entretien.
Kevin Kriese et Garth Lord, du BC Forest Practices Board, nous ont accueillis près de Smithers, dans le nord de la province. Cet organisme indépendant est le chien de garde des forêts en Colombie-Britannique. Il a aussi été créé en 1995 pour restaurer la confiance du public alors que le gouvernement était accusé d’être à la solde de l’industrie forestière. Il traite les plaintes, mène des enquêtes, fait des audits et recommande des améliorations au système, notamment pour la construction et l’entretien des routes d’extraction de la ressource ligneuse. Bien des Québécois rêvent qu’un tel organisme voie le jour chez nous.
Notre tribunal, c’est l’opinion publique. Généralement, quand on rapporte un problème, les responsables le corrigent. Surtout l’industrie, qui n’aime pas avoir une tache à son dossier. Ça heurte leur réputation, explique Kevin alors qu’on roule dans un secteur où la compagnie forestière West Fraser est en activité.
Des représentants de la West Fraser rencontrent Kevin Kriese et Garth Lord, du BC Forest Practices Board (à droite sur la photo).Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon-Lalancette
Alerté par notre visite, le contremaître demande d’ailleurs à nous rencontrer. Ça les rend toujours nerveux de savoir qu’on est là, dit en ricanant Garth, un ingénieur qui inspecte les infrastructures depuis 25 ans. Les travailleurs forestiers nous montrent brièvement qu’ils utilisent des plateformes de bois déposées sur le sol boueux, des modules qu’ils peuvent transporter d’un chantier à l’autre. Puis on reprend la route.
En 1995, le gouvernement de la Colombie-Britannique a investi 2,5 milliards de dollars dans le programme Forest Renewal BC pour mettre à jour le système forestier, raconte Kevin. On a reconnu qu’il y avait eu 20 ans de mauvaises pratiques de coupes forestières, de routes mal construites qui tombaient des montagnes, qui causaient des dommages aux cours d'eau. Et on a dépensé des centaines de millions de dollars pour réparer ces legs-là, dit-il.
Un panneau de circulation annonçant l'état précaire d'une route.Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon-Lalancette
Notre regard est alors attiré par les panneaux jaunes où l’on peut lire closed road et deactivated road qu’on ne voit pas au Québec. C’est parce qu’ici, l’industrie ferme ou démantèle les routes, retire les ponts, les ponceaux, et bloque l’accès aux chemins dont elle n’a plus besoin. C’est plus écologique, économique et sécuritaire. Elle peut même réutiliser les infrastructures retirées ailleurs.
Il n'y a pas de dépôt de sédiments, pas de dommages à l’environnement. Côté sécurité, les compagnies mettent des barrières et des panneaux pour avertir que la route est démantelée, explique l’ingénieur Garth Lord alors qu’on arpente les vestiges d’une de ces routes.
Garth se sert d’une base de données géoréférencées qui répertorie les infrastructures forestières et donne une foule d’informations pour les scruter au sol ou en hélicoptère. Il inspecte au hasard les ponceaux des secteurs visités pour s’assurer qu’ils ne sont pas endommagés.
L’ingénieur est fier du virage qui a été opéré dans sa province et qui a permis de mieux protéger les cours d’eau.
Bien sûr, le système n’est pas parfait. Il y a environ 600 000 km de chemins forestiers en Colombie-Britannique. Le gouvernement s’occupe de 10 % d’entre eux, soit les routes principales. Kevin confirme qu’environ 100 000 km n’ont pas de responsables attitrés. Le reste du réseau relève de l’industrie.
Des ponceaux sont encore problématiques. Mais preuve que la province de l’Ouest a un gros pas d’avance sur le Québec, l’organisme veut maintenant créer une obligation légale de gérer les effets cumulatifs de la foresterie sur tous les bassins versants, pour protéger encore davantage l’habitat des poissons.
La signalisation routière laisse à désirer sur plusieurs routes.Photo : Radio-Canada
Chronique d’un désastre annoncé
Au Québec, les autorités connaissent depuis longtemps les conséquences de l’abandon des chemins sur l’environnement et la sécurité. Les informations fournies par d’anciens fonctionnaires démontrent qu’ils ont été plusieurs au fil des ans à signaler le cul-de-sac dans lequel fonçait la province tête baissée.
Le problème a été pelleté par en avant de gouvernement en gouvernement depuis 30 ans. Une grande partie des routes forestières ont d’ailleurs été construites dans les années 1980-1990. Mais ce sont les générations futures qui vont devoir payer pour cette négligence.
Il va falloir réparer les erreurs du passé. Ça va coûter une fortune, mais je ne vois pas d'autre solution que ça, assure Sylvain Jutras.
En 2004, le rapport Coulombe recommandait la fermeture de chemins, comme en Colombie-Britannique, à cause des impacts déjà bien connus sur les écosystèmes, tant pour le caribou qui est en péril que pour l'habitat des poissons.
Le démantèlement des routes a été permis par la loi en 2006, mais tous s’accordent pour dire que le processus est fastidieux. Sur les 78 000 km de chemins forestiers construits au Québec depuis 15 ans, seulement 300 km ont été démantelés, dont 250 km pour restaurer l’habitat du caribou.
Un panneau d'arrêt est caché derrière des branches feuillues.Photo : Radio-Canada
En 2010, le Forestier en chef a déploré l’absence d’évaluation de l’ampleur du réseau abandonné et a recommandé d’établir clairement les responsabilités du ministère, de l’industrie forestière et des autres utilisateurs pour les chemins existants et futurs.
Douze ans plus tard, des voix s’élèvent pour dire qu’il y a urgence d'agir. Ça prend de la volonté politique pour régler ce problème-là, atteste le biologiste forestier Ugo Lapointe.
Le cabinet du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs nous a indiqué qu’une réflexion est en cours pour élaborer une politique de gestion des chemins, sans nous fournir d’échéancier. Il affirme que la fermeture des routes pose un défi d’acceptabilité sociale pour les utilisateurs.
L’industrie forestière, elle, s’en remet au gouvernement. La partie qui nous concerne, on s'en occupe. C'est à l'État de s'assurer que son réseau routier, qu'il soit des chemins forestiers ou que ce soit des routes provinciales ou des autoroutes, soit bien entretenu, mentionne le PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec, Jean-François Samray.
L’industrie serait prête à prendre plus de responsabilités, mais à condition de revoir le système forestier en place.
L’infirmier George He n'aura pas réussi à atteindre sa destination finale.Photo : Radio-Canada
Pour l’infirmier George He, mort dans des circonstances tragiques, il est malheureusement trop tard. Mais ses proches souhaitent des changements rapides pour que pareil drame ne se reproduise jamais.
Le reportage de Priscilla Plamondon Lalancette et de Martin Movilla est diffusé à Enquête le jeudi à 21 h sur ICI Télé.