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Saguenay, la ville aux trois clochers

Signé par Mélyssa Gagnon

Publié le 17 février 2022

Le 18 février 2002, une page d’histoire s’est tournée au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Dans la foulée d’une réforme historique mise en branle par le gouvernement du Québec et par son premier ministre d’alors, Lucien Bouchard, plusieurs municipalités ont été regroupées dans l’optique de générer des économies d’échelle et de mieux servir les citoyens.

Au Saguenay, sept municipalités ont été rassemblées : Canton-Tremblay, Chicoutimi, Jonquière, La Baie, Lac-Kénogami, Laterrière et Shipshaw. Cette fusion forcée ne s’est pas faite sans heurts et a soulevé les passions. Certains acteurs des principales municipalités concernées craignaient de perdre des acquis et, surtout, leur identité. Vingt ans plus tard, un regard sur la fusion à travers ceux et celles qui en ont fait la promotion ou qui s’y sont farouchement opposés.

Des cabanes à pêches sont installées sur les glaces de la baie des Ha! Ha!
Les montagnes entourant la baie des Ha! Ha! s'ouvrent sur la voie de navigation du Saguenay qui a permis l'arrivée des premiers colons dans la région. Photo : Radio-Canada / Vicky Boutin

Lutter pour préserver son identité

Sur le balcon de sa maison de La Baie construite sur des terres familiales il y a 40 ans, Réjean Simard regarde au loin. Plus bas, un village de pêche blanche se dessine sur fond de carte postale. Il tourne les yeux vers l’embouchure du fjord du Saguenay, d’où sont arrivés 21 pionniers en provenance de Charlevoix et à qui l’on doit la fondation du Royaume.

Au tournant des années 2000, Réjean Simard était maire de La Baie, municipalité de près de 20 000 âmes dont l’un des principaux employeurs était une usine de pâtes et papiers propriété d’Abitibi-Consolidated.

Réjean Simard devant la baie des Ha! Ha!
Réjean Simard a été maire de l'ancienne ville de La Baie de 1997 à 2002.Photo : Radio-Canada / Mélyssa Gagnon

L’enseignant de formation s’est battu corps et âme contre le projet de regroupement forcé visant à réunir certaines municipalités du Québec. L’objectif de la Loi sur l’organisation territoriale municipale : réduire le nombre de structures et favoriser l’essor des municipalités en leur permettant de bénéficier de leviers plus puissants aux plans social, économique et culturel.

Réjean Simard part alors en croisade, clamant haut et fort que la fusion imposée par Québec serait néfaste pour La Baie et pour les autres municipalités concernées, certaines d’entre elles nées d’un premier regroupement imposé des années plus tôt, non sans quelques égratignures.

Les villes étaient jeunes. Elles avaient 25 ans d’histoire. C’était déjà le résultat d’un regroupement. Prenez Chicoutimi, Rivière-du-Moulin, Chicoutimi-Nord, Jonquière, Arvida et Kénogami, La Baie et Bagotville aussi. Une institution comme une ville, c’est un peu comme un individu. Il faut lui donner le temps de croître, de grandir et de se développer , met en contexte Réjean Simard, évoquant le potentiel autonome de chaque entité.

Il estime que dans l’ensemble, ces villes étaient en bonne santé financière et caressaient des projets de développement porteurs.

Si ç’avait été des villes en difficulté, qui auraient eu besoin de se fusionner pour un meilleur partage des taxes, ça aurait été plus acceptable. Par contre, les comptes de taxes étaient à peu près semblables d’une ville à l’autre, les services étaient différents avec chaque vocation municipale. En plus, pour l’économie locale, les hôtels de ville comme ceux de Chicoutimi, La Baie et Jonquière, ça créait une vitalité économique intéressante pour le milieu , poursuit Réjean Simard.

Convaincu que la fusion se ferait au détriment de sa ville et au profit de la voisine, Chicoutimi, la plus populeuse et considérée comme la métropole du Saguenay, Réjean Simard n’allait pas se taire.

Régionaliste convaincu et profondément enraciné dans le territoire qui l’a vu naître, le fils d’agriculteur allait s’investir dans une croisade même s’il savait qu’elle était presque perdue d’avance.

Au cabinet de la ministre des Affaires municipales de l’époque, Louise Harel, il est allé défendre son point, évoquant toujours cette crainte de voir s’effriter le tissu social des Baieriverains.

Louise Harel en conférence de presse.
Louise Harel était ministre des Affaires municipales sous Lucien Bouchard et a piloté le dossier des fusions municipales au Québec. (archives)Photo : Radio-Canada

Louise Harel se souvient d’un homme déterminé.

Il était venu à Québec pour me proposer un autre projet de fusion : celui de La Baie avec le Bas-Saguenay. J’étais allée avec la garde du corps à ce moment-là vérifier les distances moi-même. J’avais fait tout le trajet à partir de Petit-Saguenay. Je me rendais compte que ce n’était pas un projet de renforcement urbain , relate aujourd’hui Louise Harel.

La sculpture du Semeur trône près de l'église Saint-Alexis, à La Baie.
Ce monument à l'effigie d'Alexis Simard, dit Le Semeur, a été érigé en hommage à l'un des pionniers de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.Photo : Radio-Canada / Claude Desbiens

La capitale du Bas-Saguenay

Au lieu de regrouper Jonquière, Chicoutimi et La Baie, Réjean Simard proposait une tout autre alliance, selon lui idéale pour permettre au berceau historique de la région de se démarquer, particulièrement en matière de tourisme.

Au fond, ce que M. Simard aurait aimé, c’est que La Baie soit la capitale du Bas-Saguenay. Je pense que ça n’aurait pas facilité les choses pour personne, ni dans les petites municipalités ni pour le développement urbain du Saguenay , confie Louise Harel.

Kelley Claveau, Réjean Simard, Roch Cholette, Margaret F. Delisle et Gérard-Raymond Morin lors d'une conférence de presse.
Réjean Simard a participé à une conférence de presse à Québec le 12 juin 2001. Il était accompagné de Kelley Claveau de La Baie, de l'ex-député de Hull Roch Cholette, de la députée de Jean-Talon Margaret F. Delisle et de l'ex-député de Dubuc Gérard-Raymond Morin.Photo : Radio-Canada

Mémoire sous le bras, Réjean Simard s’est rendu à l’Assemblée nationale pour prendre part à une commission parlementaire portant sur la réforme des municipalités.

L'arrondissement de Chicoutimi.
Chicoutimi est l'arrondissement le plus populeux de Saguenay.Photo : Radio-Canada / Vicky Boutin

« Propagandiste de la fusion »

La quête de Réjean Simard pour stopper le regroupement forcé l’a inévitablement placé sur le chemin d’un certain Jean Tremblay, élu maire de Chicoutimi en 1997, un homme que Louise Harel qualifie amicalement de propagandiste de la fusion .

Jean Tremblay discute avec Lucien Bouchard.
L'ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard, ici avec l'ex-maire Jean Tremblay, est à l'origine de la Loi sur l'organisation territoriale municipale. (archives)Photo : Radio-Canada

Il y avait un groupe de maires dirigé par Jean-Paul L’Allier [ancien maire de Québec] qui ont animé ce projet de renforcement des villes. Le maire de Chicoutimi en faisait partie. Il le souhaitait beaucoup , se rappelle l’ancienne ministre.

Réjean Simard se souvient d’un Jean Tremblay résolu à gagner l’adhésion des citoyens à la fusion et plus que jamais présent sur le territoire baieriverain pour convaincre la population du bien-fondé du regroupement, jusqu’à y promettre d’importants investissements.

Jamais sans La Baie

Élu premier maire de la grande ville de Saguenay en 2001, Jean Tremblay convient que sans La Baie, le projet de capitale régionale qu’il avait imaginé ne tenait pas la route.

C’est important La Baie. L’aéroport, le port, le parc industriel. Je voyais l’avenir et je me disais que c’était à La Baie , affirme Jean Tremblay, interrogé devant l’hôtel de ville de Saguenay en ce jour enneigé de février, lieu où il ne s’était pas rendu depuis son retrait de la politique, en 2017.

Jean Tremblay devant l'hôtel de ville de Saguenay.
Élu à la mairie de Chicoutimi en 1997, Jean Tremblay faisait partie d'un groupe de maire de grandes villes du Québec qui ont milité en faveur des fusions.Photo : Radio-Canada / Catherine Fillion

Pour le coloré maire à la retraite, sans la fusion, les trois principales villes étaient face à un inévitable déclin.

Statistique Canada était venue nous faire une démonstration à l’effet qu’on était la future Gaspésie. Je commençais comme maire de Chicoutimi et ça m’avait vraiment découragé. J’avais dit aux conseillers : On va prouver qu’on est capables de faire mentir les statistiques, raconte-t-il.

La passerelle près du parc de la rivière aux Sables.
Le pont du Millénaire enjambe la rivière-aux-Sables, dans l'arrondissement de Jonquière.Photo : Radio-Canada / Vicky Boutin

Une perte pour Jonquière

Réjean Simard n’était pas le seul à s’opposer au projet de fusion. Son homologue de Jonquière, Daniel Giguère, y voyait un projet risqué pour sa ville. Une perte immense pour Jonquière, qui était en voie de rembourser sa dette et qui bénéficiait d’une marge de manœuvre financière.

Originaire de l’extérieur de la région et établi dans la région en 1975, Daniel Giguère avait rempli deux mandats comme conseiller municipal et avait accédé à la barre de la ville en 1997.

Daniel Giguère en conférence de presse.
Daniel Giguère était lui aussi contre la fusion. Il estimait que la ville qu'il dirigeait, Jonquière, était en bonne santé financière et que la compétitivité entre les villes du Saguenay était saine. (archives)Photo : Radio-Canada

À l’époque de la fusion, tout le monde craignait un peu le bogue de l’an 2000, alors que finalement on s’est rendu compte que le 1er janvier 2000 était comparable à tous les jours de l’année ou presque. Mais le bogue municipal est arrivé un peu plus tard et je peux vous dire que la confirmation par la ministre des Affaires municipales et le premier ministre du Québec, qui était notre député, qu’il y aurait des fusions municipales, ça a été un choc, se souvient Daniel Giguère, qui considère que Jonquière était attrayante pour les autres municipalités.

On nous faisait miroiter les avantages d’échelle de se regrouper et de travailler ensemble pour des projets communs, mais on a oublié un peu, à l’époque, que la compétitivité entre municipalités, pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, n’était pas nécessairement une mauvaise chose. La qualité des services était très bonne et on rendait des services en régie interne plutôt que d’aller en sous-traitance, qui était la méthode beaucoup plus souvent adoptée par Chicoutimi , poursuit celui qui a affronté Jean Tremblay lors de la course à la mairie de Saguenay en 2001.

En dépit de l'opposition des maires de Jonquière et de La Baie, la fusion des sept municipalités a eu lieu le 18 février 2002.

L'hôtel de ville de Saguenay.
L'ancien hôtel de ville de Chicoutimi est devenu celui de Saguenay après la fusion de 2002.Photo : Radio-Canada / Chantale Desbiens

Le nom de la discorde

La victoire et la défaite encore fraîches dans l’esprit des pros et des antifusion, il fallait maintenant se pencher sur la question du nom de la nouvelle ville. Saguenay? Chicoutimi? Chicoutimi-Jonquière?

S’il avait fallu décider ça de Québec, ç’aurait été une levée de boucliers. C’est la population qui a décidé , insiste Louise Harel.

Sur fond de colère, et par crainte de voir le nom de Chicoutimi rayé de la carte, le mouvement Chicoutimi-Saguenay a pris naissance. Son président, André R. Gauthier, s’est retrouvé à être le protagoniste d’une guerre épique contre le nouveau maire élu, Jean Tremblay. Au terme d’une cabale politique, les citoyens ont tranché lors d’un référendum en avril 2002. Ils ont décidé, par une majorité d’à peine 2 %, que la ville regroupée porterait le nom de Saguenay.

Un bulletin de vote sur lequel est inscrit Chicoutimi et Saguenay.
Le nom Saguenay avait obtenu 52,5 % des appuis, contre 47,5 % des votes pour celui de Chicoutimi. (archives)Photo : Radio-Canada

Vingt ans plus tard, même en Floride, où il passe l’hiver, André R. Gauthier rage encore contre la fusion et contre le nom.

C’est terrible ce qui est arrivé là. Est-ce qu’on est capables de faire consensus? J’ai dit à la ministre [des Affaires municipales d’aujourd’hui] Andrée Laforest qu’avant, Chicoutimi était une leader. Aujourd’hui, il n’y a plus de leader parce que Chicoutimi est en sandwich. On est sous-représentés au conseil de ville, on n’a même pas, au prorata, le nombre de personnes qu’on devrait avoir. Pourquoi? Parce que Jean Tremblay a dit qu’il devait y avoir trois conseillers à La Baie, ce qui est trop. Alors qui run la ville? Ce sont les gens de La Baie et de Jonquière. Je ne peux pas leur en vouloir, ils n’ont jamais eu le leadership et là, ils l’ont, lance André R. Gauthier, avec autant de verve qu’il y a 20 ans.

Les défusions de Jean Charest

Élu en 2003, le premier ministre libéral Jean Charest débarque avec un projet permettant à certaines municipalités fusionnées de force de revenir en arrière.

À La Baie, les défusionnistes se mobilisent et tentent le tout pour le tout. Une consultation sur la défusion se solde par un écart d’à peine une cinquantaine de voix entre les deux camps. Le sort en est jeté : La Baie demeurera un arrondissement de Saguenay. La défusion ne se concrétisera que sur l’île de Montréal.

L'arrondissement de Chicoutimi vu de la rive nord du Saguenay.
Chicoutimi était considérée comme une ville de services et de savoir, avec la présence d'une université et d'un hôpital à vocation régionale.Photo : Radio-Canada / Chantale Desbiens

Réussite ou échec?

C’est un constat mitigé de la fusion que dresse le professeur en économie à l’Université du Québec à Chicoutimi Vincent Morin.

Au début, on pensait beaucoup que ça allait être une question d’économies d’échelle. Ça n’a pas été vraiment le cas. Ce que ça a généré, par contre, c’est peut-être une cohérence plus grande dans le développement économique. Au lieu d’avoir des villes qui se compétitionnent pour avoir des projets, on est peut-être capables de travailler ensemble, même si ce n’est pas toujours parfait, pour développer la région et le territoire , signale-t-il.

Vincent Morin.
Le professeur en économie à l'Université du Québec à Chicoutimi, Vincent Morin.Photo : Radio-Canada / Mélyssa Gagnon

Dans toute l’histoire, il n’y a jamais eu de fusion facile, de l’avis de Louise Harel. Des bouleversements sur le plan du développement territorial, là où les gens ont pris racine, peuvent les heurter de front.

Tout n’était pas parfait. Tout ne l’est pas encore. Mais l’important, c’était de renforcer le Québec des régions. En suivant l’actualité, lorsqu’il y a eu la fermeture d’Abitibi-Consol, j’étais contente que ça ait eu lieu, cette fusion. Je me disais que ça allait permettre une solidarité régionale pour ne pas que La Baie souffre trop de la situation , indique Louise Harel. Elle cite en exemple l’aménagement du village des croisières, un projet phare du maire Tremblay.

« Est-ce que les gens retourneraient en arrière? C’est ça la vraie question, parce que si, comme je le crois, les gens disent : "Non, on continue ensemble" , c’est ça le vrai succès.  »

— Une citation de   Louise Harel, ex-ministre des Affaires municipales du Québec

-Jean Tremblay se félicite d’avoir été l’architecte d’un projet colossal, parsemé de défis comme l’élimination de postes, l’harmonisation des conventions collectives et le déplacement de fonctionnaires.

Il pense avoir laissé cette grande ville de près de 145 000 habitants, huitième en importance au Québec, prospère et forte.

L’impact que je vois est que si on ne s’était pas fusionnés, on serait tellement descendus. Si Saguenay est forte, ça a des répercussions. Ça développe l’ensemble de la région , affirme Jean Tremblay, convaincu.

Il y a encore des guerres de clochers, mais ça n’a rien à voir avec ce qu’il y avait avant. On tire la couverte chacun de son bord, c’est normal. On veut en avoir le plus possible dans son quartier , enchaîne-t-il. 

Dans le contexte d’un mariage forcé et d’une décision sans appel, Daniel Giguère est d’avis que Jonquière a su bien s’en tirer.  

On a profité de l’occasion pour négocier des choses pour ce qui allait devenir l’arrondissement de Jonquière. Je me souviens d’une réunion pour discuter avec le premier ministre Lucien Bouchard pour s’assurer que la nouvelle autoroute 70 qui passait au sud de Jonquière desserve mieux le centre-ville de Jonquière. Ç’a été l’une des conditions préalables à ce qu’on accepte de se soumettre à la fusion municipale. Ça ne s’est pas toujours su, mais en retour, on a négocié des choses et disons qu’un viaduc à la sortie Saint-Hubert, à l’époque, ça représentait un investissement de 60 à 70 millions de dollars , fait valoir Daniel Giguère.

Le boulevard de la Grande-Baie traverse l'arrondissement de La Baie.
L'arrondissement de La Baie.Photo : Radio-Canada / Claude Desbiens

Au pays de la Fabuleuse histoire d’un royaume, on a fait la paix avec la fusion, malgré de durs lendemains et un goût amer resté en bouche. Si Réjean Simard et Jean Tremblay ont eu plusieurs échauffourées à l’époque, l’ex-magistrat baieriverain ne veut pas raviver les blessures qu’il a mis un temps à guérir. Saguenay a englouti sa ville. Il a avalé le morceau.

Il y avait une volonté d’établir une ville, je suis capable de comprendre ça, avec un certain pouvoir du nombre. Mais ça allait trop vite. Maintenant, je conviens que j’ai perdu. Je suis allé jusqu’au bout. Ce qu’on a fait dans tous ces bouleversements-là, c’est qu’on a oublié l’humain , déplore-t-il, tournant le regard vers une grande fenêtre offrant une vue privilégiée sur l’ancienne ville et sur ce qui demeure, sans contredit, l’un des plus beaux paysages de cette cité née il y a 20 ans.

Sur le balcon avec vue sur la baie des Ha! Ha!, où l’on voit, au loin, le clocher enneigé d’une église, Réjean Simard convient qu’il existe et qu’il existera probablement toujours des différends profonds entre les trois arrondissements qui forment aujourd’hui Saguenay en raison de leur histoire et de leurs spécificités.

Je suis venu au monde pas loin d’ici, dans la maison de mes parents, mais j’ai toujours été très fier, surtout, de la région. Je trouvais que chaque cellule dans une région, un peu comme le corps humain, contribue à développer cette région-là, à la rendre forte et intelligente. Maintenant, on a une réalité qui est la fusion municipale. À partir de cette réalité-là, il faut chercher à construire le futur , dit-il, résigné.

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