Marc Saumier est un pionnier. Parmi la centaine de luthiers que compte le Québec, il a longtemps été l’un des seuls à exploiter le potentiel de nos forêts.
Depuis une vingtaine d'années, il collecte et débite lui-même des arbres qu’il se procure dans un rayon de 10 kilomètres autour de son atelier situé à Kingsbury, en Estrie.
Des pièces de bois brut sont disséminées aux quatre coins de son atelier. Dans cette caverne d’Ali Baba pour luthier, on trouve, entre autres, plusieurs variétés d’érable, de l’épinette, du merisier, du cerisier, du noyer, du bouleau jaune et de l’ostryer de Virginie.
Ébéniste-menuisier de formation et guitariste amateur, il s'est tourné vers le métier de luthier par passion, mais aussi un peu par hasard.
« J’ai fait une première guitare acoustique, sans savoir ce que je faisais, avec du bois local que j’avais. Elle sonnait mieux que tout ce que j'avais entendu. Pis là, j'ai eu la piqûre, j'ai acheté un livre, j'ai appris, j'apprends encore. »
Guitares, basses, contrebasses, mandolines, il s'est depuis fait un nom dans le milieu, mais pour s’imposer, il a dû déjouer quelques préjugés tenaces.
La popularité de la guitare n’a cessé de croître depuis la Deuxième Guerre mondiale et les géants de l’industrie comme Fender, Gibson ou Taylor ont subtilement contribué à l’émergence de modèles dominants.
Musiciens et collectionneurs s'arrachent les instruments fabriqués avec des essences exotiques comme l’ébène, le bois de rose ou l'acajou. Leurs qualités acoustiques sont incontestables, mais ces bois sont aussi prisés pour leur apparence, car ils offrent des teintes sombres et parfois unies.