Comme plusieurs Inuit, George dénonce la déconnexion entre le système de justice en place présentement et la culture traditionnelle du nord.
Le système a été créé par les Blancs, par les gens du sud, donc il n’a pas été conçu en fonction des besoins des Inuit. On n’apprend pas le droit à l’école. C’est plutôt comme si on tombait dans ce système-là
, raconte-t-il. Aujourd’hui, quand les gens vont en cour, ils voient un juge devant eux qui les regarde de haut. Ils ne font que l’écouter, lui obéir et se taire.
La justice chez les Inuit, auparavant, était sous l’emprise de la communauté et des aînés. Les problèmes étaient résolus plus rapidement, à l’interne, avec un accent sur la réhabilitation. La solution pour les Inuit, croit-il, est de revenir à ces traditions.
Il croit de plus que le travail des policiers, qu’il a lui-même jadis accompli, doit être revu en s’inspirant du modèle des Peacekeepers
, comme chez les Mohawks.
Ils ne sont pas là pour nous punir. Les Peacekeepers sont là pour calmer les situations, séparer les gens en conflit
, dit-il. Si on arrivait à garder la paix, les choses seraient très différentes ici.
George a déjà envisagé une carrière en politique, mais il dit que son dossier criminel l’a freiné. D’ici à ce qu’il décide de se lancer ou non dans l’arène publique, il participe à la fondation d’une association nommée Droits et Libertés Nunavik, qui vise à défendre les intérêts des Inuit en matière d’accès au logement, aux soins de santé et à la justice.
Nous n’avons à peu près rien ici, comparativement à ce qui existe dans le sud
, dit-il. Je veux travailler afin d’amener du changement dans ma région, dans ma communauté.
Le reportage de Daniel Leblanc et de Catherine Varga est diffusé à Enquête le jeudi à 21 h sur ICI Télé.