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La réconciliation, un touché à la fois

Marc-Antoine Dequoy en séance d'autographes à Kahnawake
Photo : Radio-Canada
Le football a été un tremplin propice à la fraternisation mercredi, au Complexe sportif de Kahnawake, pendant la visite de quatre joueurs et d'autres membres des Alouettes de Montréal.
Samedi, à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, les Oiseaux seront l’une des quatre équipes de la Ligue canadienne de football à vêtir ses joueurs d’un maillot blanc et orange pendant la séance d'échauffement précédant son match contre le Rouge et Noir d'Ottawa, l'objectif étant de sensibiliser la population au destin tragique des victimes des pensionnats pour Autochtones (nouvelle fenêtre).
L’organisation montréalaise tenait toutefois à accompagner cette attention d’un geste plus concret, d’où sa présence chez ses voisins de la Rive-Sud.
Les joueurs ont voulu s’impliquer davantage, a expliqué le président-directeur général Mark Weightman. Le football est un sport d’équipe qui est rassembleur. Quelle meilleure façon que de venir ici avec quelques-uns de nos joueurs pour rencontrer les jeunes?
C’est monumental
, a ajouté Harry Rice, l’un des chefs du conseil mohawk de Kahnawake, vêtu aux couleurs des Bengals de Cincinnati ( NFL) pour l’occasion. C’est la première fois que les Alouettes viennent à Kahnawake. Dans une optique de réconciliation, c’est un pas dans la bonne direction.
Pendant plus d’une heure, Marc-Antoine Dequoy, Frédéric Chagnon, Austin Mack et Kaion Julien-Grant ont enchaîné les jeux avec une vingtaine de jeunes sportifs tout sourire. Séance d’autographes et prise de photos étaient également au menu.
C’est toujours plaisant, des journées comme celle-là. Nous pouvons rencontrer les communautés d’ici et avoir du plaisir avec les jeunes. Le plus important, c’est la valeur du sport, la valeur de l’activité physique et voir les jeunes bouger
, a dit Dequoy.
Même son de cloche pour Chagnon, qui a avoué arriver à Kahnawake avec peu de connaissance sur les communautés autochtones, mais envers qui tout le monde, y compris lui-même, doit faire ses devoirs pour en apprendre plus à leur sujet
.
Dans cette optique, Mark Weightman indique que l’organisation sensibilisera autant que possible ses autres joueurs et son public. Et d’autres expériences comme celle de mercredi s’inscriront également dans la démarche des Moineaux.
C’est une première, mais assurément pas une dernière
, a-t-il lancé.
C’est sans doute quelque chose dont les enfants vont parler pendant des semaines, voire des mois […] Ce serait incroyable que ça devienne un événement annuel
, a ajouté Harry Rice.

Harry Rice, chef du conseil mohawk de Kahnawake
Photo : Radio-Canada
Un pas en avant pour le football à Kahnawake
Au-delà de la mission de réconciliation qui habitait les membres des Alouettes, cette soirée de rencontres pourrait également mener à l’implantation d’une équipe de football dans la communauté autochtone. Une équipe masculine y avait vu le jour il y a 20 ans, mais le projet n’a duré qu’une saison. Depuis, les jeunes footballeurs de Kahnawake jouent à Châteauguay.
Si nous avons assez de gens et de financement, pourquoi pas? Je ne sais pas si tous les jeunes ici sont des joueurs de football, mais je sais que maintenant, certains voudront y jouer. Si cet événement nous procure 10 nouvelles inscriptions au football, ce sera un boni.
Question d’aider en ce sens, les Alouettes vendront leurs uniformes orange et blanc de samedi aux enchères silencieuses et la moitié des recettes servira à financer l’inscription de jeunes joueurs de la communauté.
Une équipe nationale autochtone a participé au dernier Championnat canadien de football féminin des moins de 18 ans, à Ottawa, en juillet (nouvelle fenêtre). Il s’agissait de la toute première équipe autochtone formée pour un championnat national.