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Lutte contre la pauvreté : la Nouvelle-Écosse en queue de peloton au Canada

En Nouvelle-Écosse, les taux de pauvreté et d'insécurité alimentaire sont les plus élevés du pays. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada

Banques alimentaires Canada a dévoilé mardi son premier rapport sur la pauvreté. Il compare les efforts des gouvernements de toutes les provinces pour la réduire. C’est en Nouvelle-Écosse que la situation est la plus mauvaise au pays. Ailleurs en Atlantique, les provinces peinent également à agir adéquatement, selon le rapport.
Banques alimentaires Canada a développé des indicateurs avec une fourchette de notation allant de A à F. La Nouvelle-Écosse obtient un F, la pire note au pays et bien en dessous de la moyenne nationale qui s’élève à D+.
Au pays, seules trois provinces sont au-dessus de la moyenne : le Québec est le meilleur élève; le Manitoba et l’Île-du-Prince-Édouard sont à égalité.
En Nouvelle-Écosse, où le constat de pauvreté est le plus dramatique, les taux de pauvreté et d’insécurité alimentaire sont les plus alarmants
au pays, selon Banques alimentaires Canada
En Nouvelle-Écosse, les loyers ont augmenté de 7,5 % en un an, selon des données de Statistique Canada publiées en juillet 2023.
Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve
Dans la province, près de 12 % de la population touche l’assurance-emploi. Près du quart des gens reçoivent l’aide sociale, un pourcentage inégalé dans les autres provinces
, poursuivent les auteurs du rapport.
Selon eux, le taux de chômage élevé, la stagnation du salaire minimum et la hausse des coûts de l’épicerie (nouvelle fenêtre) et du logement liés à l’inflation sont en partie responsables de la situation.
Banques alimentaires Canada juge que le gouvernement de Tim Houston n’en fait pas assez pour aider la population à sortir de la pauvreté.
L'organisme juge que les mesures prévues sont vagues et insuffisantes
. Il regrette également que les prestations d’aide sociale n'aient pas été augmentées pour la deuxième année consécutive en 2023. Enfin il pointe du doigt le fait qu’aucun plan de réduction de la pauvreté n’a été mis en place depuis 2009.
Des constats avec lesquels est d'accord le Front commun pour la justice sociale au Nouveau-Brunswick.
En entrevue au Téléjournal Acadie, sa coordonnatrice provinciale affirme que la pauvreté touche désormais de nouvelles couches de la population.
Selon Janelle LeBlanc, de plus en plus de salariés doivent avoir recours aux banques alimentaires en raison des salaires jugés trop bas.

Beaucoup d'améliorations possibles au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador
Ailleurs en Atlantique, la situation est également jugée mauvaise au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador. Les deux provinces obtiennent la note de D-.
Dans la première, 40,2 % des personnes consacrent plus de 30 % de leurs revenus à leur loyer. C’est la proportion la plus élevée au pays.
Cette statistique provient d’un sondage en ligne mené par la firme Découvrir de Navigator pour le compte de Banques alimentaires Canada, du 22 mars au 5 avril. 4292 personnes à l’échelle du pays y ont participé.
Un échantillon de cette taille a une marge d’erreur de plus ou moins deux points de pourcentage, 19 fois sur 20.
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Une situation que les auteurs du rapport attribuent aux bas salaires, au coût des logements en hausse de 40 % depuis 2015 et aux prestations d’aide sociale les plus basses au Canada.
Le rapport applaudit une augmentation de 7,3 % des prestations d’aide sociale et l’indexation des prestations sociales sur l’inflation. Il déplore cependant les investissements jugés trop faibles dans le logement abordable ainsi que la fin du plafond sur les loyers qui avait été mis en place en 2022.

Entre 2016 et 2021, l'offre de logements à loyer modique a diminué de 25 % au Nouveau-Brunswick. Les auteurs du rapport recommandent de renouveler cette offre (archives)
Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue
Du côté de Terre-Neuve, le taux de pauvreté chez les enfants est le plus élevé au pays; 18 % des résidents touchent l’assurance-emploi (contre 6 % à l’échelle nationale).
Les auteurs pointent du doigt une absence de stratégie de réduction de la pauvreté depuis 2006.
L'Île-du-Prince-Édouard s'en sort un peu mieux
L’Île-du-Prince-Édouard est la seule province de l’Atlantique à se trouver au-dessus de la moyenne nationale. La situation y est pourtant également difficile pour une partie de la population.
Le taux d’insécurité alimentaire dans cette province est le plus élevé au pays et la province a le plus haut taux de personnes qui touchent l’assurance-emploi.
Les auteurs du rapport jugent cependant que le gouvernement a pris certaines mesures pour réduire la pauvreté.
Le gel des loyers jusqu’à la fin de l’année est salué ainsi que la création d’un conseil consultatif sur la réduction de la pauvreté.
Des experts locaux recommandent d’instaurer un revenu de base qui bénéficierait à 40 % de la population.
Banques alimentaires Canada juge que partout au pays il y a une grande place à l’amélioration des politiques de réduction de la pauvreté.