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Meurtre d’un militant sikh : Ottawa dit disposer de preuves solides contre l’Inde

Le premier ministre Justin Trudeau et son homologue indien, Narendra Modi, lors du Sommet du G7 à Schloss Elmau, en Allemagne, en juin 2022.
Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson
Le gouvernement canadien affirme disposer de preuves solides reliant des responsables du gouvernement indien au meurtre du militant sikh Hardeep Singh Nijjar survenu en Colombie-Britannique, en juin dernier. Les autorités indiennes n'auraient d'ailleurs pas nié, en privé, les allégations d'Ottawa.
Selon des informations obtenues par CBC, la conseillère à la sécurité nationale du premier ministre Justin Trudeau, Jody Thomas, s'est rendue à deux reprises en Inde, au cours des dernières semaines : d'abord du 16 au 19 août dernier, puis du 6 au 11 septembre, en marge de la réunion du G20 à laquelle a participé le chef du gouvernement canadien.
Dans le cadre de ces visites, aucun représentant du gouvernement du premier ministre indien Narendra Modi n'aurait nié les allégations d'Ottawa.
Pour étayer ses dires, le gouvernement canadien affirme s'appuyer non seulement sur des sources sur le terrain, mais aussi sur des informations découlant d'interceptions de communications provenant du réseau des Five Eyes, une organisation de surveillance rassemblant les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, en plus du Canada.
Une partie de ces interceptions électroniques touche d'ailleurs des diplomates indiens en poste ici.
Ces nouvelles informations sont rendues publiques à la suite de l'annonce, par le gouvernement indien, de la suspension du traitement des demandes de visas (nouvelle fenêtre) effectuées par des citoyens canadiens.
Le haut-commissariat du Canada en Inde, de son côté, a dénoncé des menaces en ligne visant des diplomates canadiens.
Demande de collaboration
En marge de l'Assemblée des Nations unies, à New York, Justin Trudeau a appelé les autorités indiennes à coopérer à l'enquête.
Nous appelons le gouvernement indien à collaborer avec nous pour mettre en place des procédures afin de faire la lumière sur cette affaire et de permettre que la justice soit rendue et les responsabilités établies
, a-t-il déclaré.
Il a aussi ajouté que son gouvernement ne cherchait pas à provoquer ou à causer des problèmes
.
Il est évident que l'Inde est un pays dont l'importance ne cesse de grandir et avec lequel nous devons travailler
, a-t-il poursuivi, tout en réitérant l'importance de l'État de droit
et de la protection des Canadiens.
Cette crise diplomatique survient à sept mois des élections générales du printemps 2024, en Inde.
Elle a éclaté lundi quand le premier ministre Justin Trudeau a dénoncé à la Chambre des communes (nouvelle fenêtre) le rôle potentiel du gouvernement indien dans l’assassinat du Canadien Hardeep Singh Nijjar (nouvelle fenêtre).
Celui-ci militait pour la création d’un État, le Khalistan (nouvelle fenêtre), qui comprendrait notamment le Pendjab, une région à majorité sikhe partagée entre l’Inde et le Pakistan. Il était considéré comme un terroriste par la National Investigation Agency (NIA), une agence du gouvernement indien qui se consacre à la lutte contre le terrorisme.