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Débat sur l’identité de genre : François Legault lance un appel au calme

François Legault répond aux questions des journalistes en conférence de presse.

Dans son appel à l'apaisement général, François Legault a tenté de ménager la chèvre et le chou sans prendre parti pour un camp ou pour l'autre sur les questions d'identité de genre.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Maud Cucchi
Maud Cucchi

Le premier ministre du Québec François Legault a lancé un appel au calme au lendemain des manifestations sur l'identité de genre qui ont opposé deux camps, parfois de façon houleuse. « Je me sens une responsabilité d’être un rempart contre les extrêmes », a déclaré le premier ministre, jeudi.

Plus tard dans la matinée, c'est toute l'Assemblée nationale qui a fait bloc contre les propos haineux et discriminatoires en adoptant une motion de Québec solidaire d'appui envers la communauté lesbiennes, gais, bisexuels, transsexuels/transgenres, allosexuels, intersexués et bispirituels.

Le premier ministre a cité les États-Unis comme contre-exemple à ne pas suivre au Québec pour les débats sociétaux, alors qu'il revenait d'un séjour à New York. C’est vraiment polarisé, il y a de l’animosité, a-t-il décrit en point de presse à l'Assemblée nationale, en se félicitant de la position généralement modérée des Québécois qu'il a tenté d'encourager.

Hier, j'ai vu un dérapage à Montréal, a-t-il reconnu. On doit essayer de rassembler les Québécois comme on l'a toujours fait.

Dans son appel à l'apaisement général, M. Legault a tenté de ménager la chèvre et le chou sans prendre parti pour un camp ou pour l'autre sur les questions d'identité de genre. Il a évoqué un devoir de protéger les minorités, tout en déclarant comprendre les citoyens qui peuvent être inquiets.

Le premier ministre s'est toutefois engagé à ne pas transformer les toilettes dans les écoles en toilettes mixtes, une position déjà défendue par son gouvernement. (nouvelle fenêtre)

Interpellé sur ses convictions personnelles, M. Legault a esquivé la question en rétorquant attendre les conclusions d'un prochain comité de sages (nouvelle fenêtre) sur l'identité de genre. En anglais, il a ensuite reconnu sa méconnaissance du sujet : À ce point-ci, je n'ai pas les réponses, sincèrement.

Le comité se penchera notamment sur ce que les parents et les enfants peuvent décider. Le ministre responsable de ce nouveau dossier sera d'ailleurs dévoilé prochainement, a promis le premier ministre.

Des manifestantes voilées avec des pancartes pour le droit parental.

Des manifestantes «pour le droit parental», à Montréal

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Ralliement des oppositions

Le sujet a également rebondi au sein des oppositions, elles aussi mobilisées pour apaiser les esprits. Le Québec qu'on veut, c'est un Québec où tout le monde a sa place, où tout le monde se sent bien, a fait valoir Gabriel Nadeau-Dubois en conférence de presse.

Les propos haineux n'ont pas [leur] place au Québec, a-t-il insisté, en rappelant leurs conséquences parfois funestes sur les enfants harcelés qui finissent par se suicider.

Pour les libéraux, liberté d'expression ne doit pas être entachée de violence, a insisté André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice. Le droit de s'exprimer dans notre société, c'est important, mais il faut que ça soit fait d'une façon pacifique, a-t-il défendu.

À son tour, le Parti québécois a condamné sans réserve toute manifestation de violence, d'intolérance, d'oppression, de discrimination, selon les termes de Pascal Bérubé qui a toutefois assuré comprendre les questionnements des parents au sujet de l'identité de genre : Ils peuvent s'exprimer auprès du monde scolaire, il faut être capable d'entendre tout le monde des deux côtés, mais dans le calme.

Maud Cucchi
Maud Cucchi

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