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Ghislain Picard rappelle à l’ONU que le Québec est « un cancre » au Canada
Le Québec « fait piètre figure » quant au respect des volontés des Autochtones, assure le chef Ghislain Picard, qui compte bien en informer la communauté internationale.

Le Québec a été invité à l'assemblée générale de l'ONU.
Photo : Reuters / Brendan McDermid

Ghislain Picard, le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL), a pris l’initiative d’envoyer une lettre à Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, pour lui rappeler que le Québec refuse de mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA).
Le Québec est la seule province canadienne invitée à assister à l’Assemblée générale des Nations unies et au sommet sur l’ambition climatique.
Sans manquer de respect à l’ONU, il faudrait leur rappeler qu’il y a un cancre au Canada
, lance le chef Picard. Il estime que puisque le Québec et cinq autres provinces ont activement fait un travail de lobbying
pour s’opposer au projet de loi C-15, les Autochtones peuvent aussi en faire.
Le projet de loi C-15 du gouvernement fédéral vise à mettre en œuvre la
DNUDPA. Il a été adopté en 2021 à Ottawa.
Ghislain Picard pense que l'image du Québec dans le monde ne colle pas avec la réalité. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Si Québec estime être capable d’exercer une telle pression, on ne voit pas pourquoi on se priverait de rappeler au secrétaire général que malgré ce que certains considèrent comme étant une position acceptable en matière de lutte contre les changements climatiques, le gouvernement du Québec fait piètre figure sur d'autres fronts
, poursuit le chef Picard.
Le chef Picard rappelle aussi que le gouvernement de François Legault avait appuyé la motion de Québec solidaire en octobre 2019 qui visait justement à reconnaître les principes de la En trois ans, rien n’a changé
, constate M. Picard.
Dans sa lettre adressée le 19 septembre à M. Guterres, il illustre le fait que le Québec tente de mettre des bâtons dans les roues des communautés autochtones qui souhaitent obtenir plus d’autonomie en citant l’exemple de la loi C-92.
Cette loi fédérale reconnaît aux Autochtones le droit à l’autonomie en matière de services de protection de l’enfance. Elle est contestée par le gouvernement du Québec en Cour suprême (nouvelle fenêtre).
La loi C-92 donne la possibilité aux communautés de prendre en charge eux-mêmes le système de protection de l'enfance. (Photo d'archives)
Photo : The Canadian Press / Adrian Wyld
L’objection systématique [du Québec] aux projets de loi fédéraux […] n’est que la pointe de l’iceberg d’une province qui ne se lasse pas de multiplier les défis qui se présentent devant nous. L’ingérence tordue de la part de la province dans nos champs de compétence est alarmante.
L’ONU ne dispose toutefois d’aucun pouvoir coercitif. Mais M. Picard croit qu’elle représente une fenêtre intéressante au niveau de la communauté internationale et que c’est l’image du Québec au niveau mondial qui est en jeu.
Le chef de l'
APNQL soutient qu’on a souvent une image très positive de la province et du pays en général, en dehors de ses frontières, ce qui, dans les faits, omet plusieurs réalités.J’espère ainsi que vous serez mieux en mesure de juger de l’ensemble de l’œuvre sur le plan des droits des Premières Nations au Québec-Labrador, lesquels doivent être nécessairement mis en résonance avec la façon dont le gouvernement provincial aliène le concept de toute forme de justice au point de l’instrumentaliser complètement et d’en écarter les justiciables des Premières Nations
, insiste-t-il dans sa lettre.
François Legault est invité à New York pour parler d'environnement aux Nations unies. Une annonce qui n'a pas non plus laissé indifférents de nombreux organismes de lutte contre le changement climatique.