1. Accueil
  2. Politique
  3. Éducation

Des manifestations tendues au sujet des directives scolaires sur l’identité de genre

Un manifestant pro-droits LGBTQ+, le poing levé.

Une contre-manifestation pour défendre les droits LGBTQ+ a également eu lieu à Montréal, rue McGill, causant des affrontements.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

RCI

Des échanges houleux entre manifestants et contre-manifestants ont éclaté dans plusieurs villes, mercredi, au sujet des directives scolaires en matière d'identité de genre.

Un groupe appelé 1 Million March 4 Children, instigateur des rassemblements, a dénoncé sur des affiches l'idéologie du genre dans les écoles du pays. Ses partisans affirment que les écoles exposent leurs élèves à des contenus inappropriés sur la sexualité et l'identité de genre.

Face à eux, des contre-manifestants issus de la communauté LGBTQ+ ont exprimé leur désaccord, non sans heurts. Certains ont témoigné de leur enfance difficile à l'école et ont rappelé la nécessité d'instaurer des politiques inclusives en milieu scolaire. C'est important de dire aux enfants que c'est correct d'être qui ils sont, a partagé un jeune manifestant sous une pancarte disant : J'ai été exorcisé à 13 ans parce que j'étais gai.

Dans le camp adverse, les messages restaient concis au micro de Radio-Canada : Je ne suis pas contre les homosexuels, je suis contre l'éducation sexuelle à l'école, a expliqué une manifestante vêtue d'un niqab, à Montréal.

En Alberta, l'annonce en ligne de la manifestation, le 20 septembre à Calgary, a été publiée par l'Association sociale des musulmans de l'Alberta.

Une foule de manifestants au centre-ville de Montréal.

Une manifestation pour le droit parental, à Montréal, dans le cadre de la campagne « 1 Million March 4 Children », a provoqué une contre-manifestation pour les droits LGBTQ+.

Photo : Radio-Canada / Danielle Kadjo

Une autre manifestante rencontrée par Radio-Canada, à Montréal, s'est présentée comme chrétienne et a assuré que les revendications émanaient d'une volonté commune des participants de voir enseigner les bases à l'école publique. Le gouvernement n'a aucun droit sur mes vues ni celles de mes enfants, a-t-elle défendu.

Organisé sous l'appellation Manifestation pour le droit parental, à Montréal, le rassemblement s'est tenu devant le bureau du premier ministre François Legault, au centre-ville.

Les pancartes affichaient des slogans déjà lus lors de manifestations contre l'activité de contes pour enfants de la drag queen Barbada, tels que Les parents savent le mieux ou Gardez l'innocence des enfants.

Un membre du mouvement parental reçoit un doigt d'honneur d'un manifestant pour les droits LGBTQ+.

Des tensions sont survenues entre certains partisans du mouvement parental et des manifestants défendant les droits LGBTQ+.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Ampleur nationale

À Ottawa, des milliers de participants se sont retrouvés devant la colline du Parlement, tandis que le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a dirigé un groupe de contre-manifestants sur la rue Wellington. Les deux groupes se sont affrontés verbalement (nouvelle fenêtre), sous la supervision d'une forte présence policière.

À Toronto, des milliers de personnes se sont rassemblées autour de Queen's Park. Jane Agosta, mère de famille et ancienne éducatrice, a raconté à CBC News qu'elle était venue soutenir son enfant, actuellement en transition.

Mme Agosta a expliqué vouloir dénoncer le message incendiaire du gouvernement provincial, encouragé par le premier ministre Doug Ford, qui a déclaré, lors d'un événement au début du mois, que les enseignants endoctrinaient les enfants. Nous passons beaucoup de temps à assurer la sécurité des enfants, à les aimer et à les accepter, et il est absolument ridicule d'insinuer que nous pourrions en fait passer du temps à les endoctriner, a-t-elle soutenu.

Des manifestants devant Queen's Park, dont un tient une pancarte disant : « Laissez les enfants trans devenir des adultes trans ».

Des manifestants soutenant, entre autres, l'enseignement de la diversité des genres et des sexualités dans les écoles étaient devant Queen's Park.

Photo : Radio-Canada / Mouaad El Yaakabi

À Fredericton, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a déclaré aux journalistes que les parents devaient être informés si leur enfant remettait en question son identité de genre.

À Halifax, environ 1200 personnes – divisées en deux groupes – ont marché dans les rues de la ville lors d'échanges parfois tendus (nouvelle fenêtre). Selon la police locale, un adolescent de 16 ans a été arrêté et est accusé d'agression avec une arme.

Les manifestations sont liées à certaines politiques au pays, notamment au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan, qui exigent dorénavant que les jeunes obtiennent le consentement de leurs parents avant que les enseignants puissent utiliser leurs prénoms et pronoms préférés à l'école.

Entrevues avec Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, et James Galantino, directeur général du Conseil québécois LGBT.

Avec les informations de La Presse canadienne, de Danielle Kadjo et de CBC

À la une