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L’Ontario réduira ses marges sur les produits du cannabis dès septembre

Des produits à base de cannabis sont exposés dans un magasin d'Ottawa en 2020.

L'Ontario compte plus de 1700 points de vente autorisés de cannabis.

Photo : Radio-Canada / Andrew Lee

RCI

Le distributeur de cannabis de l'Ontario réduira ses marges à partir du mois prochain, une décision bien accueillie par producteurs et détaillants de cette industrie qui peine encore à concurrencer le marché noir. Difficile toutefois de prédire si cela mènera à une réduction importante des prix pour les consommateurs.

La Société ontarienne du cannabis (Société ontarienne du cannabis) – l’organisme d’État qui est le grossiste et distributeur exclusif des magasins privés de marijuana dans la province – propose une nouvelle structure tarifaire qui doit entrer en vigueur en septembre. Les marges bénéficiaires du grossiste sur les produits vendus aux détaillants seront pour la plupart réduites.

La baisse de ces majorations de gros est un pas dans la bonne direction et sera bénéfique pour l’industrie, croit George Smitherman, président-directeur général du Conseil du cannabis canadien, l’organisation qui représente les producteurs autorisés.

Le contexte commercial est difficile et beaucoup de producteurs n’arrivent pas à atteindre la rentabilité, souligne-t-il. Après les frais, les taxes et les majorations, bien des entreprises n’en ont tout simplement pas assez pour payer leurs factures et pour justifier des milliards de dollars d'investissement en capital.

Gros plan sur des plants de marijuana.

Les produits du cannabis sont maintenant vendus dans quelque 1700 magasins en Ontario.

Photo : AVEC L'AUTORISATION DE LA PPO

Les marges du grossiste imposées par l’Société ontarienne du cannabis représentent une part importante du prix final que paie le consommateur, note M. Smitherman. Actuellement, l’Société ontarienne du cannabis ajoute une majoration d’environ 31 % sur le prix que les producteurs autorisés lui facturent. La société passera maintenant à de nouveaux taux de 25 % sur la plupart des produits de cannabis et de 23 % sur les fleurs séchées.

L'agence provinciale a revu ses politiques de tarification au cours de l’année et a conclu que le moment était venu d'apporter ces changements, note David Lobo, président-directeur général de l’Société ontarienne du cannabis. Cette tarification ressemble davantage à celle appliquée par d’autres gouvernements, dit-il. Nous sommes en mesure, avec la taille de notre marché, de vraiment proposer un produit compétitif aux consommateurs et je pense que cela va continuer à être le cas.

L’Société ontarienne du cannabis estime que les changements permettront à l'industrie d'économiser 60 millions de dollars l'année prochaine.

La société d’État a pour sa part enregistré un chiffre d’affaires de 1,18 milliard de dollars en 2021-2022 et réalisé un bénéfice de 184,4 millions de dollars. L'agence n'a pas encore publié son rapport financier pour l'exercice 2022-2023.

Le logo de la Société ontarienne du cannabis (Ontario Cannabis Store en anglais)

En Ontario, les magasins de marijuana ne peuvent s’approvisionner qu’auprès d’une seule source : la Société ontarienne du cannabis (OCS, en anglais).

Photo : Société ontarienne du cannabis

En ce qui concerne le prix payé par les clients, on ignore encore quel sera l’effet réel de ces modifications tarifaires. Il peut y avoir une marge supplémentaire que les producteurs vont choisir de conserver. Il y aura probablement une marge qui reviendra aux détaillants, et une marge qui reviendra aux consommateurs en fin de compte, croit David Lobo.

Je ne pense pas que les consommateurs verront une différence dans les prix de détail, évalue de son côté Cameron Brown, responsable des communications pour The Hunny Pot, un détaillant qui compte une vingtaine de succursales dans le sud de l'Ontario. Je pense que la plupart des produits que les consommateurs achètent aujourd'hui dans les magasins resteront à peu près au même prix.

La marijuana légale est de moins en moins chère en Ontario : les prix ont baissé depuis 2019 en grande partie à cause d'une surabondance de l'offre et de l'explosion des magasins de détail (on en compte maintenant quelque 1700 dans la province), explique Michael Armstrong, professeur à l'Université Brock et observateur de l'industrie.

Il y a beaucoup de concurrence, ce qui réduit les marges des producteurs et des détaillants au Canada en général, et en Ontario en particulier, décrit-il.

Près de cinq ans après la légalisation (nouvelle fenêtre), le marché illicite représente toujours plus de 40 % des ventes en Ontario, selon les estimations de l'Société ontarienne du cannabis et du Conseil du cannabis canadien.

Avec les informations de Mike Crawley de CBC

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