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Climat de travail à l’APN : RoseAnne Archibald rejette les conclusions de l’enquête

La cheffe nationale estime que l’enquête externe, qui conclut à du harcèlement et à des représailles de sa part, est un « outil » destiné à l'affaiblir.

La cheffe de l'Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald.

La cheffe de l'Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, estime que les conclusions de l'enquête externe à son sujet sont erronées.

Photo : La Presse canadienne / DARRYL DYCK

RCI

Le bureau de la cheffe de l'Assemblée des Premières Nations (APN), RoseAnne Archibald, réfute les conclusions du rapport d’enquête externe sur l’environnement de travail (nouvelle fenêtre) au sein de cette organisation. L’enquête conclut notamment que deux employés ont subi du harcèlement et des représailles de la part de la cheffe nationale.

RoseAnne Archibald affirme que ces conclusions sont erronées.

Son bureau a publié lundi une déclaration dans laquelle il dément les résultats de l’enquête, allant jusqu'à dire que ceux-ci disculpaient plutôt la cheffe.

Le rapport sommaire de l’enquête, obtenu par CBC News, décrit l'environnement de travail à l’APN comme hautement politisé et divisé. L’enquête précise aussi que les cinq employés qui ont porté plainte contre Mme Archibald ont été victimes de représailles et de violation de la confidentialité.

Le bureau de Mme Archibald a publié un contre-rapport de 19 pages, également obtenu par CBC News, alléguant que l'enquête a été utilisée comme un outil pour détourner les chefs du ménage qu’essaie de faire RoseAnne Archibald au sein de l’APN.

Nous exigeons au moins un audit judiciaire des contrats et des rémunérations du personnel, a écrit le bureau de RoseAnne Archibald.

Le comité exécutif de l'APN n'a pas répondu à la demande d'entrevue de CBC. L'avocate en droit du travail Raquel Chisholm, qui a supervisé l'enquête, a également refusé de commenter le démenti de la cheffe nationale.

Un rapport biaisé, selon le bureau de RoseAnne Archibald

Début avril, Raquel Chisholm a publié un rapport sommaire à l’intention des chefs. Le bureau de RoseAnne Archibald estime qu’il est biaisé et ne représente pas les véritables conclusions du rapport.

Le contre-rapport du bureau de la cheffe nationale affirme qu'elle a été disculpée par l'enquête parce que celle-ci a conclu que 93 % des allégations portées contre elle étaient non fondées.

Il s'agit notamment d'allégations selon lesquelles elle aurait forcé des membres du personnel à partager des traumatismes personnels (nouvelle fenêtre), les aurait soumis à des commentaires négatifs et à des injures et aurait planifié la dissolution du secrétariat, l'organe administratif de l'APN.

Les chefs et la direction devraient se demander si Mme Chisholm ne défend pas les intérêts des chefs régionaux qui siègent au comité exécutif plutôt que les intérêts qu'elle devrait défendre, c'est-à-dire ceux des Premières Nations réunies en assemblée, a écrit le bureau de Mme Archibald.

Les conseillers juridiques de Mme Archibald affirment que les enquêteurs ont commis une erreur en concluant qu’elle avait violé la confidentialité. Ils affirment qu'ils fourniront une analyse juridique aux chefs d'assemblée avant l'assemblée extraordinaire des chefs de l’APN qui sera tenue en mode virtuel le 28 juin.

La réunion doit porter uniquement sur les conclusions de l’enquête externe et sur la recommandation du comité exécutif de démettre Mme Archibald de ses fonctions. La réunion ne sera pas ouverte aux médias.

L'exécutif de l'APN, qui est composé de chefs régionaux, a engagé le cabinet d'avocats Emond Harnden d'Ottawa pour enquêter sur les allégations d'intimidation et de harcèlement formulées à l'encontre de Mme Archibald par quatre cadres supérieurs du bureau du chef national.

Le cabinet a également enquêté sur une cinquième plainte déposée par Janice Ciavaglia, qui était directrice générale de l'APN jusqu’en janvier dernier (nouvelle fenêtre).

L'enquête a donné lieu à cinq rapports, un pour chaque plaignant. En avril dernier, des copies de ces rapports ont été transmises aux membres du comité exécutif de l'APN, notamment à RoseAnne Archibald, et aux chefs régionaux, mais pas à tous les chefs qui composent l’APN. Or, la cheffe nationale souhaite que cela change.

Une fois que les rapports complets des ressources humaines auront été communiqués légitimement aux Premières Nations réunies en assemblée, tout le monde sera d’accord pour dire que la cheffe nationale a été largement disculpée, écrit son bureau.

Le Code canadien du travail et les politiques de l'APN en matière de harcèlement au travail, de prévention de la violence et de harcèlement empêchent le comité exécutif de divulguer les cinq rapports dans leur intégralité, précise l'APN.

Note aux chefs : séparer la politique du reste

Le 29 mai, dans une note envoyée aux chefs, RoseAnne Archibald leur a recommandé de séparer la politique de l’APN de ses affaires. Elle demande la création d’un conseil distinct pour gérer le secrétariat. Et pour cela, il faudrait retirer la cheffe nationale et les chefs régionaux du conseil d'administration du secrétariat de l'APN et les remplacer par un conseil intérimaire, souligne son bureau.

Cela permettra à l'APN d'être forte et en bonne santé, de fonctionner dans des limites saines et des lignes d'autorité claires, sur la base de rôles et de responsabilités bien définis, poursuivit-il.

Lorsqu’elle était cheffe régionale de l’Ontario, avant de devenir cheffe nationale en juillet 2021, RoseAnne Archibald a séparé les organes politiques des organes administratifs.

Selon le bureau de la cheffe nationale, six membres du personnel de son bureau ont déposé d’autres plaintes à l’APN. Ces dernières n’ont pas encore été traitées. Mme Archibald souhaiterait rétablir les relations et traiter les plaintes du personnel de bonne foi, ajoute le bureau.

Avec les informations d'Olivia Stefanovich, de CBC News

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